Chapitre 35

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Chapitre 35 ~ Mais t'es dans quel camp pour finir ?!

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Retour au point de vue de Blanche

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Après le discours de Kurahashi, je souris et fixe Koro-senseï en agitant une bouteille de jus de tomate.

- Senseï, et si on voyait si vos tentacules peuvent sauver la vie de notre professeur de sport ?

Nakamura- Dis, tu voudrais pas te décider à choisir un camp et t'y tenir ?

- Ah, mais j'ai déjà choisi ! C'est le mien !

Fuwa- Des fois, je me demande si tu serais pas bipolaire.

- Eh, c'est bon oui ?! Si vous voulez pas de mon aide, je m'en vais et je vous laisse là.

Terasaka- Tu nous a abandonnés alors qu'on avait besoin de toi !

Je soupire et me pince l'arête du nez, épuisée par le peu d'intelligence de certains d'entre eux. C'en est presque désespérant.

- Je n'abandonne jamais ma famille. Même si ce que je dis fait penser le contraire.

Je regarde ma montre en tendant le jus de tomate à Koro-senseï. Je fais un décompte avec ma main et lui fais signe d'aller mettre l'un de ses tentacules vers le bout du tunnel derrière moi. Un coup de feu retentit, tandis que je pars à la salle de contrôle et pour cela, je vais devoir passer par la salle que le Dieu de la Mort 2.0 a faite exploser.

Je descends avec précaution les morceaux de plafond et de mur pour rejoindre Irina qui me regarde approcher. Je lui souris et elle se détend en lâchant un soupir.

- On y va ?

Irina- Il a réussi ?

- Si ta question est : est-ce que mon futur mari est toujours vivant ? La réponse est oui.

Je ris en la voyant rougir légèrement et détourner le regard en bafouillant des propos inaudibles.

Je passe un bras autour de sa taille et elle passe un bras autour de mon cou. Lentement, j'aide Irina à remonter, puis on se dirige vers la salle de contrôle.
Une fois là-bas, je lui pose une attelle pour sa jambe et son bras, avant d'ouvrir la cage où se trouvent mes amis. Je les vois partir en courant à l'endroit où se trouve l'espèce d'imposteur.

Irina- Tu m'aides à marcher jusqu'à la sortie ?

- Vous inquiétez pas, ils vous pardonneront.

Irina- Ils comprendront ton point de vue, aussi.

- Oh ça, je ne me fais pas de soucis. Tant que l'un d'eux me fait confiance, je peux soulever des montagnes !

Elle sourit et je l'aide à se relever pour  qu'on sorte ensemble du bâtiment. On s'assied sur un muret près de l'entrée, Irina regarde le ciel, tandis que j'essaye de retrouver notre Ritsu habituelle. J'y arrive après trois tentatives et lui raconte ce qu'il s'est passé.

Ritsu- Désolée de ne pas avoir su vous aider...

- Ce n'est pas grave, Ritsu. Tant que tu feras tout pour ne pas reproduire cette erreur, pas besoin d'en parler pendant des années.

Irina- Les voilà.

Je lève la tête après avoir souhaité bonne nuit à Ritsu, et souris à mes camarades et amis. Les filles foncent faire un câlin à Irina qui, surprise, le leur rend après quelques minutes.
Mais le plus beau, ce fut la tête qu'elle tirait lorsque Karasuma-senseï lui a donné une rose en lui souhaitant bon anniversaire avec un peu de retard. J'ai pas pu m'empêcher de prendre une photo.

Soudain, je sursaute en sentant deux bras m'entourer par derrière. Je tourne la tête et aperçois une mèche de cheveux blancs avec bandana.

Itona- T'as pas oublié au moins ?

- Une promesse est une promesse, je n'ai pas oublié.

Je me tourne pour lui faire face et attrape son visage avec mes mains en souriant avant de l'embrasser, faisant mine de pas voir les flashs qui suivent les photos que prennent Karma, Rio et Koro-senseï. Je m'écarte après quelques secondes et mime un salut militaire avant de partir. Derrière moi, quelqu'un me crie pour me demander quel est mon camp.

- Le mien, Nagisa ! Le mien et celui de la classe E du collège Kunugigaoka !

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En arrivant chez moi, j'ai enlevé ma tenue d'assassin avant d'enfiler un simple t-shirt en guise de pyjama.
En traversant le couloir pour aller me brosser les dents, j'aperçois des photos accrochées au mur.

Je m'approche et souris tristement en voyant ce qu'elles représentent : les Tachibana. Je caresse les cadres du bout des doigts, puis dirige mon regard vers les autres photos : Itona et moi, la bande de Terasaka avec Itona, le trio des Power Rangers, Fuwa, Nakamura et moi, la photo de classe de la classe E. Et une citation que me disait souvent Kanade :

“ Tu peux en faire ton excuse ou tu peux en faire ton histoire. „

Maintenant que j'y pense, j'ai toujours pris ma condition de vie pour une excuse. Une excuse pour expliquer ma solitude, une excuse pour mon métier d'assassin, une excuse pour dire qui je suis. Je n'ai jamais utilisé mon passé pour en faire mon histoire.
Bien sûr, je ne vais pas en faire un livre, mais c'est vrai qu'il serait temps d'accepter mon passé. Ou en tout cas, d'aller enfin leur rendre visite au cimetière... J'irai demain. Seule.

Je passe une dernière fois mes doigts sur les bords des cadres avant d'aller me brosser les dents puis d'aller me coucher, sans oublier d'éteindre la lumière du couloir.

Et pour la première fois, je m'endors rapidement et fais un sommeil sans cauchemar.

Angel- Quand tu seras grande, tu voudras faire quoi ?

Je penche la tête sur le côté en réfléchissant à la question d'Angel qui me regarde avec sérieux. Je soupire et repose mon regard doré sur mon dessin.

- Écrivaine. Ou professeure. Ou bien journaliste. Et toi, Angel ?

Angel- Oh, moi, c'est facile ! Je serais princesse ! Ou bien, je serais créatrice de vêtements ! Ou fleuriste ! En fait, il y a trop de choix, je n'arrive pas à me décider.

J'éclate de rire en la voyant sur le point de s'arracher les cheveux à cause de tous ces choix possibles. Elle me dévisage et finit par rire avec moi.

Angel- Tu devrais rire plus souvent ! T'es plus belle avec le sourire !

Blanche || AcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant