38. Une faveur chacun

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Karasuma : 

Irina était d'une humeur massacrante. En y réfléchissant massacrante était un euphémisme. Elle était sombre et parlais toujours dans sa barbe murmurant des paroles incompréhensibles. Je n'avais pas osé l'interroger de peur de la rendre encore plus sombre ou pire furieuse.
Je l'avais trouvé devant le miroir à mon réveil. Elle avait le regard lointain comme si elle venait de faire une rencontre paranormale.
Elle m'avait dit de m'habiller rapidement et était partie sous la douche. Cette fois elle n'avait pas chanter et seule le bruit de l'eau qui ruisselait pouvait être entendue dans ce silence pesant.

A présent nous étions en route pour faire du repérage afin que la blonde puisse effectuer son assassina telle qu'elle l'imaginait. Nous avions décidé à de prendre les transports en commun pour être moins repérable bien que je sois un peu sceptique face aux arguments de ce choix qui pour moi n'en était pas un.
Elle regardais de temps en temps son téléphone alors que nous nous avancions dans une rame de métro. Et voir Irina Jelavic dans le métro était une chose à voir dans une vie. Bien que ça tenue sois moins extravagante que ce j'avais l'habitude de la voir porter, elle ne pouvait s'empêcher pester contre ses pertes d'équilibre à cause des personnes qui la poussait.
Elle poussa une jeune fille par inadvertance qui renversa tout le contenu de son thermos rose, du café noir, sur le chemisier blanc de Irina. Alors que la fille se confondait en excuse, la russe elle engueulais l'homme qui l'avait déséquilibré.

Je la tirais par le bras pour la ramener plus près de moi afin qu'elle cesse d'attirer l'attention. Je m'excusais auprès de l'homme d'un signe de tête. Irina quant à elle leva sa tête vers moi étant contre mon épaule et murmura :

- Qu'est-ce que qui vous prend Karasuma ?

- Vous allez nous faire remarquer. Votre chemisier était certes magnifique mais contre ma liberté et là vôtre par association, je vous prie d'accepter cette tâche de café.

Elle bougonna un peu. Quand elle faisait ça elle ressemblait à une enfant qu'on privait de glace devant le meilleur glacier de la ville.
Elle avait baissé les yeux sur son chemisier maintenant fichu et murmura alors plus pour elle-même que pour moi :

- Il fallait que ça m'arrive aujourd'hui bien sûr. Bordel de cul en nouille comme si j'avais que ça à faire d'aller chercher une chemise.

- Le café n'était pas trop chaud ? M'inquiétais-je soudain fixant la tâche marron sur sa poitrine.

- Si c'est pour vous moquez c'est vraiment pas drôle !

- Je ne me moque pas.

Elle releva les yeux vers moi et son regard océan me transperça de part en part comme si elle voulait sonder mon être entier. Il fallait bien avouer qu'en plus d'être une femme sublime Irina avait un regard qui ne laissait personne de marbre. Physiquement la russe était complètement mon style de femmes.
Heureusement que je la connaissais assez pour ne pas me laisser séduire par le joli minois qui cachait cette assassin sadique et cruel. A force de la voir dépeindre son humanité sur le tableau que je m'étais fait d'elle je la voyais de plus en plus comme ce qu'elle était réellement. Une enfant maltraitée par la vie qui avait trouvé le moyen de survivre.
Était-ce à cause de ça que je m'inquiétais pour elle à cause du café brûlant ? Parce que j'avais de l'empathie pour ce qu'elle avait vécu ?

- Ce ne sera sans doute qu'une toute petite brûlure. Croyez-moi Karasuma on m'en a infligée de bien pire.

Elle avait baissé le ton de sa voix pestant contre les différents attouchements volontaires ou non qu'on lui fît. Aujourd'hui elle n'était clairement pas la Irina qui aimais se faire désirer et dévoré du regard pas des hommes.
Je passais un bras autour de sa taille et la ramènerais contre moi la mettant à l'abris de la plupart des pervers de ce métro bondé.

La Rose AssassineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant