45. Règle 47.

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Irina : 

Le retour au Japon et le mois de septembre passèrent à une vitesse surprenante. Dès notre retour, nous avions décidé d'un commun accord d'attendre que Monsieur T nous quémande sa boite pour aller la déposer. Je n'étais pas un chien qu'on pouvait siffler. Il voulait sa boite. Bien. Alors, il venait la chercher. Je n'avais ni le temps ni l'envie d'aller à Osaka ou dans ses environs.

De plus, notre retour s'était accompagné, pour mon plus grand plaisir, de mes règles. Cette période dans le mois où je n'avais même pas la force de me lever de mon lit. Écraser par la fatigue, parfois la fièvre, la lourdeur de mes seins et les crampes, je n'avais pas eu force de faire grand-chose pendant les cinq jours de leur visite.
Karasuma avait donc pris en main ma planque s'occupant de me faire un repas chaud midi et soir. Le pauvre avait même dû sortir m'acheter des produits hygiéniques. J'aurais bien aimé savoir s'il avait eu honte à la caisse, où qu'il avait été stresser qu'on le reconnaisse.
Mais il ne m'avait rien dit de cette expédition.

Il s'était contenté de prendre soin de moi. Comme un ami de longue date. La semaine passée, on avait été secouée un peu les coucous de Hayashi pour avoir les informations que je lui avais demandées lors de notre départ en Argentine. Apparemment le faux Lord n'avait pas dit grand-chose d'autre, mais le chef Yakuza m'avait empêchée de l'interroger plus en détails.
La seule bonne nouvelle dans tout ça, c'était qu'on avait enfin les informations sur les numéros de téléphone et les emails que j'avais reçus pour le contrat chez le ministre.

Malheureusement pour nous, les résultats avaient été peu concluants. Les numéros de téléphone étaient, pour la plupart, des prêts-payé et ceux qui ne l'était pas était dérouté sur tellement d'antennes et de proxy à l'étranger qu'il était impossible de déterminé d'où provenaient les appelle et les textos. Il en allait de même pour les e-mails. Une adresse IP fantôme avait vraisemblablement fait ce que les changements de serveurs n'avaient pas camouflé. Ce qui nous avait menée dans une impasse.

- En réalité, toutes les informations qui ne sont pas liées à M. T sur cette histoire sont une impasse, avait dit le brun sur un ton dépité.

- Il nous avait prévenues non ? En tout cas cela valait le coup d'essayer.

- Il est donc tant de prévoir un voyage à Osaka alors ?

- J'en ai bien peur.

C'est ainsi ce que nous avions fait. Nous avions préparé un voyage à Osaka. Ce qui impliquait bien plus de préparations que notre voyage à Paris. En effet, le statut de criminel de Karasuma avait d'après une des dernières informations de Karma été officiellement déclaré. Quant à l'histoire racontée pour justifier l'assassinat du ministre, elle était... improbable. Mais bon c'étaient des lumineux après tous. Alors plus c'était gros et plus ça passait. Les gens qui avaient un pied dans les deux mondes devaient vraiment s'amuser parfois.

- Attention Mademoiselle Rose, m'avait avertie le renard rusé qu'était Karma Akabane lors de notre appel. Il semblerait qu'une ombre récolte des informations sur toi dans les bureaux.

- La vermine d'Europe est décidée à revenir en Asie en implantant ses griffes ici, on dirait.

- J'imagine que c'est un de tes nombreux ennemis Irina, en tout cas, il te cherche toi, pas la Rose. Fait attention à toi ma vieille amie.

- Ne t'en fait pas trop pour moi. L'avantage quand on me cherche moi, c'est que la liste des suspects est toute suite bien réduite. Embrasse ta femme pour moi.

Nous avions raccroché sur ses paroles. Karasuma qui n'avait encore une fois entendu que la moitié de la conversation avait eu l'intelligence de ne pas trop me poser de question. Il n'était pas difficile de savoir qui était la personne qui fouinait. Je pouvais compter les personnes qui connaissaient ma double identité sur les doigts de mes mains. Lovro, Olga, Karma, Hayashi, Inferna, son mec ou peu importe ce qu'ils étaient, Karasuma et enfin Isaak.

La Rose AssassineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant