47. Mots

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Irina :

Aucuns mots n'avaient encore été prononcés depuis notre arrivée à Osaka. Je n'avais pas insisté sur la famille de l'agent. Ensuite Morphée m'avait emportée dans ses bras contre mon gré. Il fallait croire que les somnifères n'offraient pas le sommeil réparateur dont j'avais besoin. L'épaule de Karasuma en revanche avait réussi à chasser mes cauchemars.

Dire que le message d'Isaak n'avait pas foutu mes nerfs en pagaille serait un mensonge. Mais l'avouer à voix haute serait une faiblesse. Je ne devais pas me laisser distraire par cet abruti d'impuissante scolopendre qu'était le nettoyeur. Cependant, une partie de mon esprit n'arrivait pas à penser à autre chose qu'à tous les coups que son esprit tordu pouvait fomenter.

Je soupirais. À trop me prendre la tête, j'allais me rendre malade. Mais je ne pouvais pas me sortir Isaak de l'esprit et je savais cela le rendrait très heureux s'il le savait.

- Irina, pas que je veuille me mêler de votre vie privée, mais vous semblez vraiment soucieuse depuis quelque temps. Vous êtes sûr que tout va bien ?

Me voilà bien tien ! Si même Karasuma s'en était rendu compte, c'était que mon état était bien plus préoccupant que je ne le pensais. Je devais réellement arrêter de me prendre la tête avec ce trou du cul de cloporte lépreux.

Les rues d'Osaka paraissaient remplies de touristes et de travailleurs. Se fondre dans la masse était incroyablement facile, et nos vêtements discrets nous cachaient assez bien. Je sentais l'agent un peu tendu, peut-être qu'il avait abandonné l'espoir de réponse à sa question. Bien, parfait même. J'avais mes secrets. Lui aussi alors pas la peine de mélanger les deux. On ne faisait pas ça entre deux ennemis naturels.

Nous arrivions à la planque quelques minutes plus tard. C'était une petite bâtisse qui abritait plusieurs immeubles. Mon appartement était situé au second étage. C'était un appartement des plus ordinaire avec une chambre et une salle de bains. Si nous devions nous éterniser, Karasuma dormirait sur le canapé. Hors de question que je lui laisse mon lit non mais !

Je déverrouillai la porte et fis visiter ma modeste demeure au brun qui semblait cherché où j'avais pu cacher des armes. Je lui adressai un sourire. Il n'y avait presque rien ici. Si je cachais toutes mes armes dans mes planques, je me mènerais à ma propre perte. Vraiment trop mignon les lumineux.

Je récupérais le courrier amassé depuis ma dernière visite maintenant que la porte était close. Des pubs, des factures et trois lettres. De nos jours personne n'envoyait des lettres sauf... les nettoyeurs.

- Faites comme chez vous Karasuma. On ira poser le paquet plus tard. Vous devriez en profiter pour vous rafraîchir. Le voyage en train était assez... bruyant.

Il regarda les lettres dans mes mains, puis moi et enfin hocha la tête, posant son sac, puis se dirigea vers la salle de bains. J'aimais sa capacité à comprendre quand sa présence dérangeait. Cela rendait notre collaboration, plus... agréable.

Après avoir balancé mes chaussures dans un coin, je me posai sur le canapé pour examiner ces lettres de plus près. J'avais une veille lettre d'Inferna, qui ne faisant que redite sur ce qu'elle m'avait dit à Paris. La lettre n'était pas moins sans intérêt, car mon amie avait oublié de me donner un détail crucial. Ou alors, elle avait fait exprès de l'occulter. C'était bien son genre.

Elle avait oublié de me préciser, une chose ou deux qui auraient été utiles de savoir avant de débarquer à Osaka ! Serait-ce sa façon de se venger pour notre dernière rencontre à Pékin, où je l'avais, peut-être, un peu mis dans le pétrin ? Comment je pouvais savoir que le type que je venais d'achever avait ses infos aussi ! Inferna était-elle si puérile ?
Je secouais la tête. Bien évidement. Si elle se jouait de ses ennemis, elle aimait tout autant le faire avec ces amis.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 25 ⏰

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