Chapitre 26

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Jörgen à les yeux écarquillés, et retire sa main en délicatesse.

— Pardon, je ne… Je n'en… Je n'en avais pas à toi.

— Tu as l’air terrorisé.

Il regarde par la fenêtre et j’en fait de même. Il n’y a plus rien, plus de personne en capuche noir. Mais les gens autour de moi s'interrogent et nous regardent de travers. Ma coquille se referme et tous les efforts tombent à l'eau.

— On peut partir?

— Bien-sûr. Tu voudrais aller où ?

Partir loin sans plus rien, sans ne plus faire face à ça. Il est en face de moi et me tend la main. Je la saisis avec réticence. Son toucher est doux et chaud. Il saisit ma veste et me la place autour des épaules.

— J'aimerais retourner à la maison d'édition.

— Bien. Autres choses?

— C'est très bien ainsi…

Quelques douleurs surviennent… Ces temps-ci c'est la catastrophe.
Il va déposer les affaires que nous avons utilisées pendant que ce temps là, je me dirige vers la porte. La cloche retentit et quelqu’un me heurte. Mes yeux se lèvent vers cette personne mais la terreur me vient et je recule.

— Comment tu… M'as trouvé… Je pensais que c'était fini.

— Mais je t'aime toujours Edern. C'était évident que nous allions nous retrouver.

Il s'approche et me touche le bras et passe sa main sur ma joue.

Je fonce dans Jörgen qui saisit mes épaules pour ne pas que je tombe, il se décale et me rattrape de justesse.

— Ça va, Edern? Me demande Jörgen.
Sa présence me laisse sans voix et le fait de le revoir ne fait qu'accentuer mon mal de crâne. Quelque chose bloque. Mes yeux font mal, j'ai envie de les arrachées.
Jörgen lève les yeux sur la personne qui est en face de moi. Un se met entre nous deux.

— Edern, je t'ai manqué pas vrai?

Sa voix résonne dans mon corps, mon réflexe est de serrer la veste de Jörgen. Sa main vient se glisser sur une des miennes qui est si fermement agrippée… À deux doigts de froisser son costume. Mais sa main est bien plus que rassurante. Elle est protectrice.

— Je ne sais pas ce qu'il c'est passé entre vous. Mais une chose est sûre c'est qu'il n'a pas envie de te voir.

— Tu es qui pour savoir ce qu'il ressent? Pour le moment, on ne faisait que discuter.

— Sûrement pas toi à ce que je vois. Laisse-le tranquille, il ne veut pas te voir. T'as vu dans quel état il est. Barre toi.

— Fait attention, c'est une salope sans voix. Il va te manipuler. Te faire ces yeux doux et partir.

La voix de Sawyer me fout un coup dans l'estomac et me donne un haut le cœur. Jörgen s'avance et se raidit.

— Tu parles encore une fois de lui comme ça. C'est six pieds sous terre qu'on va te retrouver. Que ce soit par mes mains ou par un malheureux accident.

Je porte ma main à ma bouche pour retenir mes boyaux qui n'ont qu'une envie. De sortir de mon corps et de s'enfuir loin comme le reste de mon corps le souhaiterais. Les mains protectrices de Jörgen me prennent par les épaules et se tournent vers Sawyer.

— Tu vas regretter, Schilling.

Il se tourne vers lui, le  corps droit comme un piquet. Jörgen est légèrement plus grand que lui. Sawyer à retirer sa capuche laissant apparaître ses cheveux blond brun et son sourire narquois au bord de ses lèvres. Mais l’imposante posture de Jörgen le déstabilise légèrement. La main tremblante, j'agrippe un bout de  manche de Jörgen.

If I Can Say (BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant