Chapitre 4 : Josh

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Kid est parti s'installer dans la cuisine depuis qu'il est revenu du lycée, je le vois ruminer, mais je ne sais foutrement rien de ce qu'il trafique. Je m'approche et découvre des exercices de maths qui n'ont pas l'air d'être simple.

- Tu t'en sors gamin ?

- Pas trop, mademoiselle Cunning est plutôt strict sur le travail, je n'ai pas intérêt de me louper si je veux réussir mon année, Prez.

- Et tu fais quoi là ?

- Je rattrape les premiers jours de cours avec les notes d'un autre élève, mais j'essaye de faire les exercices tout seul pour voir si je comprends un truc.

- Tu devrais demander à Max, il paraîtrait que c'est un génie des maths.

- Je ne pense pas que ce soit nécessaire, ce n'est pas facile, mais je veux essayer tout seul pour une fois.

- C'est bien fiston, alors parle-moi de ta vielle bique de prof.

- Eh bien... d'abord, elle n'est pas vieille, elle ne doit pas avoir plus de 30 ans, ensuite... elle est plutôt canon et même si elle est stricte, elle a l'air d'être cool.

- Une prof de maths, canon et cool ?

- Ouais, elle m'a même parlé de mon blouson et de mon statut de prospect.

- Encore une fouine qui veut te sauver des griffes des méchants bikers.

- Non, on a juste parlé un peu et elle m'a dit que le cuir, ça allait être galère cet été à cause de la chaleur. Elle a pris deux minutes pour parler avec moi, rien de plus. Elle m'a demandé combien de temps, il me restait avant de devenir membre et si j'étais sûr de vouloir être un Hell's Brothers.

- Fait gaffe à ce que tu lui dis petit ! Les étrangers un peu trop gentils, ce n'est pas toujours une bonne chose.

- D'accord, je serai prudent.

- Allez fini ça et va pioncer.

- Bonne nuit Prez.

Je retourne au bar prendre une dernière bière et Shadow me rebat encore les oreilles avec sa Bonnie. Il est même retourné au bar le lendemain pour essayer de la revoir, sans succès. Il est tout triste notre R.C.

- Tu as vu avec le barman ?

- Même les serveuses et les videurs, mais rien ! Je suis maudit, j'avais le meilleur coup de la ville et puis maintenant, je dois me contenter de ça. Dit-il en fixant une brebis à genoux devant un de nos frères.

- Ne te plains pas au moins, tu y auras goûté. Bon allez, je vais me pieuter mon pote, parce que pendant que tu pourchasses ta femme mystère, moi, je fais tourner le club. Lui dis-je en lui tapant sur l'épaule.

- Des problèmes ?

- Rien qui ne puisse attendre demain.

- Bonne nuit mon frère.

Ce mec est dingue, mais, c'est mon meilleur ami. Nous nous sommes rencontrés quand nous étions ados. Mon père était président à l'époque, j'allais devenir prospect et lui était sdf, alors je lui ai proposé de venir voir si la vie de hors la loi pouvait lui convenir. Presque 30 ans plus tard, nous sommes toujours là, comme des frères. Mais, il me tuera un jour avec ses anecdotes à la con, le meilleur coup de la ville, sérieux ? Je demande à voir.

Le lendemain matin, je pars de bonne heure du Q.G, parce que c'est moi qui porte Max à l'école. Il voulait me présenter mademoiselle Rosie, la meilleure maîtresse du monde, il paraît. Je gare le 4×4 devant la maison, je ne suis pas venu avec ma moto parce qu'il flotte et un gamin malade, ça fait désordre à l'école.

J'embrasse Amélia, salue mon imbécile de gendre, puis charge le colis dans son siège auto. Je retire mon blouson trempé pour m'asseoir dans la bagnole, mon cuir est comme une seconde peau, mais en bagnole, je dois l'enlever, j'ai l'impression d'étouffer, même dans ce gros pickup, alors j'essaye de me mettre un minimum à l'aise.

Tout le long de la route, mon petit-fils me ressasse qu'il va avoir un bon point parce qu'il a fini son coloriage magique. J'aime ce gamin à en crever, mais bordel quelquefois, je me demande s'il n'y aurait pas pu y avoir un bouton off. Je suis à peine garé que Max est déjà sorti de la voiture, je sors pour le rappeler, il m'obéit et revient vers moi la tête baisser.

- Pardon papy, mais je suis trop pressé de donner mon défi à mademoiselle Rosie !

- Ok ! Mais, ne sors plus jamais de la voiture tout seul, c'est trop dangereux !

- Promis.

- Bon... allons voir mademoiselle Rosie avant d'être complètement mouillé, dépêche-toi.

Même si l'on a carburé pour rentrer dans l'école, sans mon cuir sur le dos, je suis trempé. Me voilà dans l'école de mon petit-fils, où tout le monde me regarde comme si j'avais une seconde tête. Je pense que les mamans culs serrés et les papas, je veux me taper la nouvelle maîtresse ont entendu parler de moi, c'est flatteur.

- Mademoiselle Rosie, mademoiselle Rosie !

Une petite brune souriante, aux yeux gris, s'avance pour accueillir Max. Une main posée sur le sommet du crâne de mon petit-fils, elle s'adresse à lui avec beaucoup de douceur.  Elle a des formes à ce damné, juste là où il faut, je comprends mieux les nouveaux amateurs de maths derrière moi.

- Bonjour Max, tu sembles en pleine forme ce matin !

- Oui vraiment en forme parce que j'ai réussi mon défi et c'est papy qui m'apporte ce matin alors c'est trop bien !

Putain, mais c'est un avion de chasse mademoiselle Rosie ! Je bave carrément devant son corps de folie quand elle se tourne vers moi pour me saluer. Bordel même sa voix est bandante pour preuve l'espace qui se réduit dans mon jeans. Par contre, il faut que je me calme parce que se faire choper à bander dans une école primaire, ce n'est pas une bonne chose. Je suis perdu dans ses magnifiques iris argentés quand elle me resalue.

- Eh bien, nous allons vérifier tout ça, mon grand. Vous devez être le grand-père de Max ?

- Oui, excusez-moi, j'étais perdu dans mes pensées. J'ai grandement entendu parler de vous mademoiselle Rosie.

- À ce midi papy !

Il me fait un bisou, me dit qu'il m'aime et part rejoindre un petit groupe d'enfants.

- Je suis ravie que votre petit-fils se plaise dans ma classe.

Son visage à la peau légèrement allé grâce au soleil australien est magnifique quand elle sourit.

- Ce n'est pas de la classe dont il me parle, mais uniquement de vous.

- En bien, j'espère ?

- Il vous trouve parfaite.

- C'est très gentil de sa part. J'espère qu'il continuera d'apprécier les maths quand il s'apercevra qu'il avait tort à mon sujet.

- Oh, il n'a pas tort, rassurez-vous.

Les mots sont sortis tous seuls, je ne savais même pas que j'étais capable de faire des compliments sincères à une femme. J'essaye de ne pas afficher mon trouble en gardant mon visage impassible de président, mais sans mon cuir, j'ai l'impression que ça sonne faux face à mademoiselle Rosie.

- Euh... Je... Les enfants m'attendent... Je dois vous laisser, bonne journée monsieur Crowford. Répond-elle le rouge lui montant aux joues.

- Josh.

- Ravie de vous avoir rencontré Josh.

Putain même mon prénom dans sa bouche, orrrg...

« Doucement Thor ! École. »

- Également mademoiselle Rosie.

« Mais putain, il m'arrive quoi ? »

Elle me sourit timidement avant de rentrer en classe. Je jette un œil pour voir où se trouve Max, quand je m'aperçois que mon petit-fils n'a pas manqué une miette de cette conversation. Il soulève les sourcils trois, quatre fois rapidement et puis se met à rire. Un sale gosse, comme son père !

Hell's Brothers "Seconde chance"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant