Evy

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Je suis heureuse. Mon entretien s'est bien passé. En plus de mon boulot de serveuse, j'ai réussi à être embauchée pour faire des extra les week-ends pour des grosses pompes. Lorsque je ressors, je regarde ma montre et me rends compte que mon temps de l'emplacement de parking est dépassé de deux minutes. J'espère qu'ils ne sont pas déjà là à me mettre une contravention. Lorsque j'arrive au coin de la rue, je vois un flic en train de m'en mettre une. Je pars en courant, mais avec mes talons, ce n'est pas facile. Comme en temps normal, je n'en mets pas.

- Attendez ! Attendez ! Je suis là. Criais-je au policier.

Au moment où j'arrive à son niveau, il commence à se retourner. Et patatras... Mon talon se coince dans un trou de bouche d'égouts, se casse et me voilà qui plonge direct sur le policier. J'ai failli le prendre avec moi dans ma chute. Son corps est dur et je me fais mal à la main en tombant sur lui.

- Pardon. Je suis désolée. Dis-je en ramassant ma chaussure et mon talon.

Je me redresse et tombe nez à nez avec deux perles marron qui me fixe. Je le détaille de la tête aux pieds, mais discrètement. Du moins, c'est ce que j'espère. Je me liquéfie sous ce regard.

Des yeux d'un beau marron avec une pointe de doré à l'intérieur. Il est blond foncé, un teint bronzé. Il a une très belle musculature. Il doit faire du sport. Il est très grand. Je dirais qu'il fait bien deux têtes de plus que moi. Et son parfum est très enivrant. Il sent la fraîcheur et en même temps une odeur boisée.

- Ça va aller ? Dit-il en me sortant de mes pensées.

Je me reprends aussitôt. Je dois tout faire pour essayer de ne pas me prendre une contravention. Je me dis que je pourrais essayer de le charmer, mais je sais que je n'ai aucune chance vu que je ne sais pas draguer. Et lorsque je vois une alliance à son doigt, il est encore moins probable que j'arrive à quoi que ce soit.

- Oui merci. Mais maintenant que je suis là, ce n'est plus la peine de me mettre une contravention.

- Le temps est dépassé Mademoiselle. Dit-il en souriant.

Oh ! Aller s'il vous plaît. Vous ne pouvez pas faire une exception. Je n'ai que deux, non, à présent cinq minutes de retard. Dis-je en regardant ma montre.

Désolé, ça ne marche pas comme ça.

- S'il vous plaît. J'étais retenu à un entretien. Dis-je presque en suppliant.

Désolé.

- Vous n'avez vraiment que ça à faire. Dis-je un peu énervé. D'ailleurs, vous vous planquez afin de faire votre quota une fois que l'heure arrive ou quoi ?

- Pardon ?

- Je ne la paierai pas. Dis-je les bras croisés.

Vous n'avez pas le choix. Sinon, vous prendrez un supplément.

Je monte dans ma voiture, mets ma ceinture de sécurité et démarre. Il me tend la contravention. Je le regarde et commence à avancer.

- Mademoiselle, ne faites pas ça et prenez votre contravention.

- Vu que je ne suis pas d'accord, vous n'aurez qu'à la faire envoyer chez moi. Mais il est hors de question que je la prenne. En plus avec ma plaque, vous trouverez facilement l'adresse. Dis-je avec un sourire crispé.

Je pars et regarde dans mon rétroviseur. La situation a l'air de le faire sourire. Je sens que je vais avoir droit à deux contraventions ou à plus d'ennuis.

Je finis mon service et rentre chez moi à Midwood, un quartier de Brooklyn. J'ai réussi à trouver rapidement ce logement et ce travail lorsque je suis arrivé il y a un mois. Je me fais couler un bon bain moussant. Je m'y délasse un long moment. En ressortant, je me prends un verre de vin blanc pour me féliciter pour mon embauche. Je m'installe sur mon canapé lorsqu'on sonne à ma porte. Je ne connais personne en dehors de quelques collègues de travail et de Kelly que j'ai rencontré à la soirée d'un ami. On a accroché et depuis, elle est devenue ma meilleure amie. Ou alors c'est peut-être un voisin qui vient m'emprunter quelque chose. Mais dans tous les cas, je regarde par l'œilleton pour vérifier qui cela, peut-il être.

L'horreur ! Je n'y crois pas. C'est ce flic. Il ne lâche rien.

Ne prêtant pas attention à ma tenue, j'ouvre ma porte. Il est là, tout sourire encore en uniforme et me montre la contravention.

- Je vous ai dit de la poster. Depuis quand les flics jouent les coursiers ?

- Je passais devant. Donc autant faire gagner un timbre à l'état.

- C'est vrai que c'est ça qui va les ruiner. Vous ne seriez pas un peu sadique. Dis-je les bras croisés.

Non mais disons que vous m'avez plu.

- Alors ça, c'est trop fort. Dis-je avec un petit rire. C'est votre femme qui doit être heureuse de vos démarches auprès d'autres femmes. Dis-je en jetant un regard à son alliance.

Je ne suis pas marié. Si...

- Bah voyons. Dis-je en lui coupant la parole. Alors cette bague, c'est juste pour faire jolie.

- On peut dire ça.

- Bon, donnez-moi votre contravention et on sera quitte.

Il entre dans mon appartement et commence à jeter un coup d'œil.

- Mais faites comme chez vous voyons. Dis-je sur un ton un peu énervé.

Il continue d'avancer, regarde par la fenêtre.

- C'est pour éviter qu'on me fasse du charme que je la porte. Dit-il en regardant dans la rue.

De quoi ? Dis-je étonner.

La bague. Dit-il en me la montrant. C'est pour éviter que les femmes ne se servent de leurs charmes pour éviter une contravention. Et ça marche plutôt bien.

- Bah voyons. C'est vrai que vous devez être un bourreau des cœurs avec votre corps si sexy. Dis-je en baissant la voix sur la fin de phrase.

Oups !!! C'est moi qui viens de dire ça. J'espère qu'il ne l'a pas entendu.

Il se retourne pour me faire fasse et sourit.

- Vous me trouvez sexy ? Dit-il avec un large sourire.

Et merde !

- Quoi ? Pff !!! Dans vos rêves. Dis-je pour essayer de me rattraper.

Je sens que je suis en train de rougir, mais j'espère qu'il ne le voit pas. Il s'approche de moi, sors un papier de sa poche et me le tend. Puis, il se dirige vers la sortir, mais avant de partir, il murmure à mon oreille « moi aussi, je te trouve sexy Evy. Je t'appelle à moins que tu ne le fasses en premier ». Ensuite, il se dirige vers la porte, l'ouvre et avant de sortir, il se retourne vers moi, me sourit et referme la porte derrière lui.

J'en reste bouche bée. Il s'est passé quoi exactement ? Je n'en reviens pas. Je me dirige instinctivement vers la fenêtre et je le vois qui lève la tête vers moi, me sourit puis monte dans son véhicule de fonction. Je reviens vers ma table basse pour ramasser la contravention, mais je me souviens qu'il ne me l'a pas donné. Est-ce qu'il est venu juste pour me draguer ou me mettre mal à l'aise ? Je regarde le papier qu'il m'a donné. Et en fait, c'est sa carte de visite d'agent de police avec, au dos son numéro personnel. Je me laisse tomber dans mon canapé.

C'est totalement stupéfiant !

Flic, milliardaire et ennemiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant