Kyle

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Evy vient tout juste de rentrer et je vois à son attitude qu'elle n'est pas comme d'habitude. Je la scrute et elle baisse les yeux en essayant de se diriger vers le couloir. J'écarte un peu mon téléphone de mon oreille. J'étais en conversation avec Steven par rapport à l'entreprise. Je lui dis que je le rappellerai, pose le téléphone sur le meuble à côté de moi et m'avance vers elle. Elle stoppe net.

- Ça ne va pas ma puce ?

- Si... Je suis juste un peu fatiguée. Je voudrais prendre une bonne douche. Dit-elle à voix presque basse.

Je sais qu'elle me ment en plus, elle ne me regarde pas en disant ça. Je lui soulève le visage par le menton avec mon index. Lorsque son visage arrive à ma hauteur, elle évite mon regard. Elle a les yeux un peu rouges. Elle a pleuré.

- Écoute ma puce. Je vois très bien que ça ne va pas. Parle-moi.

- Je ne peux pas.

- Pourquoi ?

- J'ai... Peur.

- Peur de quoi ? De moi ? Tu as peur de moi ? Dis-je étonné.

Non pas de toi. Mais j'ai peur. J'ai fait quelque chose et je sais que tu ne vas pas aimer ça.

- Et comment tu peux le savoir. Quelle est cette chose que je ne vais pas aimer ?

Je sens qu'elle tremble de tout son corps. Elle s'avance sur le canapé et s'y installe en remontant ses jambes.

- Je suis allé voir Stuart. Dit-elle en baissant la tête.

- Putain Evy !!! Lâché-je en criant. Pourquoi ? Après tout ce qu'il t'a fait.

- Je sais.

- Alors pourquoi Evy ? Dis-le-moi !

- Je vous ai entendu Steven et toi hier soir. Vous parliez de la menace que Stuart avait faite sur mes parents et je ne voulais pas qu'ils leur arrivent quoi que ce soit. Alors, je me suis dit que si j'y allais une fois, il nous laisserait tranquilles.

- Pourquoi tu ne m'en as pas parlé ?

- Je sais que tu ne voulais pas que j'y aille et crois-moi, ça n'a pas été facile pour moi de prendre la décision d'y aller. Mais si je l'ai fait, c'est pour mes parents. Je ne veux pas qu'il s'en prenne à eux.

- De là où il est, il ne peut rien faire.

- Je n'en suis pas aussi sûr que toi.

- Alors que te voulait-il ?

- Au début, il s'est excusé d'avoir été comme ça avec moi. Je pense qu'il a compris ce que j'ai dû ressentir quand il me cognait, car lui-même a été tabassé en prison. Quand je l'ai vu avec toutes ces marques, j'avais envie de remercier ceux qui lui avait fait ça. Il m'a dit qu'il m'aimait toujours et qu'il voulait qu'on recommence tous les deux.

- C'est une blague !

- J'ai eu la même réaction que toi. C'est vrai qu'il était redevenu un peu comme celui que j'avais rencontré au début, mais je savais aussi que celui qui m'a blessé n'était pas loin. Et ça n'a pas traîné.

- Comment ça ?

- Il a vu le pendentif et il a explosé. Il m'a insulté, traité comme de la merde et de femme frigide niveau sexuel. Et j'ai craqué. Je sais que je n'aurais pas dû. Je lui ai dit que niveau sexuel, je n'avais jamais autant pris de plaisir qu'avec toi. Et pour en rajouter une couche, j'ai ajouté que tu étais un dieu du sexe. Dit-elle à voix basse. Et là, il a pété les plombs, il s'est levé et à frapper contre la vitre. Le gardien est arrivé très vite et il l'a emmené.

- Et maintenant ?

- Maintenant. Plus rien. Je l'avais prévenu lui et son avocat que c'était la seule fois où j'irais le voir. Donc, c'est terminé. Je ne veux plus rien savoir sur lui. Je souhaite avancer.

- Je suis d'accord.

Je m'assois à côté d'elle et elle vient se blottir dans mes bras. Sa tête contre mon torse. Je sens qu'elle en a besoin. Vu l'état de ses yeux, elle a dû pleurer un bon moment et je n'étais pas là pour la réconforter. Au bout d'un moment, ou je la sens plus détendue, je lance une petite boutade.

- Alors comme ça je suis un dieu du sexe avec qui tu n'as jamais eu autant de plaisir ? Dis-je au-dessus de sa tête avec un large sourire.

Je sens son sourire sur mon torse et elle me pince doucement. Elle relève la tête vers moi l'air plus sérieux et hoche la tête en me disant « qu'elle n'a jamais rien connu d'aussi incroyable ». Quand elle me regarde comme ça, je suis totalement envoûté. Elle m'embrasse tendrement et langoureusement. Son baiser m'électrise tout le corps.

Quatre jours plus tard, son téléphone sonne. Evy sous la douche me dit de répondre. Je regarde le numéro et le reconnais tout de suite. C'est celui de l'avocat de Stuart. Que lui veut-il encore ?

- Allô.

- Oui bonjour, pourrais-je parler à Mademoiselle Sanders, s'il vous plaît ?

- Elle ne peut pas vous répondre pour l'instant. Je suis son compagnon. Que lui voulez-vous encore ? Si c'est une demande de Stuart, vous pouvez l'oublier.

- Non ce n'est pas une demande de Monsieur Honey. Si j'appelle Mademoiselle Sanders, c'est parce que Monsieur Honey est mort des suites des coups qu'il a reçus au pénitencier et elle est sur son testament. Il faudrait que nous nous rencontrions pour régler toute la paperasse.

- Stuart est mort ?

- Oui. Après la visite de Mademoiselle Sanders, il était déchaîné et a frappé sur tout le monde, mais un des prisonniers lui a asséné des mauvais coups qui lui ont coûté la vie. Pouvons-nous convenir d'un rendez-vous ?

- On vous rappelle. Il faut d'abord que j'annonce sa mort et le fait qu'elle soit sur son testament. Je crois que ça va la bouleverser. On peut vous rappeler tout à l'heure ?

- Oui. Je serai à mon bureau jusqu'à dix-huit heures trente.

- Très bien merci maître.

Je raccroche et pose le téléphone sur le plan de travail de la cuisine. Je passe ma main sur le visage. Comment lui annoncer qu'après sa visite, Stuart a voulu tabasser tout le monde et qu'il en est mort. Ça va la bouleverser. Elle débarque toute rayonnante et ça me tue de devoir briser son sourire. Mais je n'ai pas le choix, car de toute façon, que je le veuille ou non, l'avocat de Stuart la rappellera. Elle voit que quelque chose ne va pas. Sans doute, parce que je n'ai pas répondu à son sourire.

- Qu'y a-t-il ? Dit-elle d'un air inquiet en s'avançant vers moi.

Il faut qu'on parle ma puce, mais vient. Viens t'asseoir.

- Tu me fais peur Kyle. Qu'y a-t-il ? Ce sont mes parents ? Dit-elle pendant que je l'assieds sur la chaise.

Non mon cœur. C'est Stuart.

- Stuart ? Que nous veut-il encore ?

- Il est mort. Dis-je sans détours.

Comment sa mort ?

- Il est mort ma puce. Il a reçu des mauvais coups en prison et il ne s'en est pas sorti. Son avocat vient d'appeler, il voudrait te voir parce que tu es sur le testament de Stuart.

- Il est mort.

Son regard est loin. Je ne sais pas ce qu'il se passe dans sa tête. Tout doit se bousculer. La mort, l'avocat, le testament. Puis son regard revient sur moi.

- Quand doit-on voir l'avocat ?

- Je lui ai dit qu'on le rappellera pour convenir d'un rendez-vous.

- OK. Peux-tu l'appeler s'il te plaît ?

- Tu es sûr.

- Oui.

Je reprends son téléphone et rappelle l'avocat. Je ne pensais pas que je le rappellerais aussi vite. Même lui eut l'air surpris. Il nous donne rendez-vous le lendemain. Mais à la demande d'Evy, nous nous retrouvons en dehors du Nevada. Evy n'est toujours pas prête à y retourner.

Flic, milliardaire et ennemiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant