Kyle

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Ça m'a tué de devoir la laisser seule dans mon appartement, dans ce lit dans lequel on a fait l'amour. C'était magnifique et lorsque je l'ai vu allongé là, complètement nue avec juste un bout du drap sur les fesses. Je n'ai pas pu résister. Elle est étendue sur le ventre, le bras allongé comme elle l'a fait quand elle l'a posé sur mon torse et sa jambe qui remonte légèrement. Elle est à couper le souffle. Je ne peux m'empêcher de la prendre en photo. Mais, je la prends d'une façon qu'on ne voit pas son visage. Au cas où quelqu'un tomberait dessus.

Il est cinq heures, lorsque je sens mon téléphone vibrer. Il est l'heure que je parte. Ils m'attendent en bas de chez moi. Je me penche, dépose un baiser sur sa tête et lui laisse un mot sur la table de nuit. Je ne reviens pas de lui demander de m'attendre parce que je l'aime. Mais, c'est bien le cas. Je suis fou de cette petite brunette qui m'a ensorcelé.

Dans le véhicule, on me demande tous mes biens personnels et mon téléphone. Je leur demande juste si je peux faire le transfert d'une photo d'une personne à qui on ne voit pas le visage. Ils acceptent. Ils me donnent ensuite ma nouvelle identité et me disent comment je peux essayer de rentrer dans le réseau de Clifford Baker. J'ai mis plusieurs jours avant de pouvoir avoir un premier pied dans son réseau, mais ils ne me font pas encore confiance.

Ça fait déjà un mois que je suis infiltré. Et j'ai beau me concentrer sur ma mission, le soir, je ne fais que regarder la photo d'Evy. Elle me manque tellement. Je me demande tous les soirs ce qu'elle peut faire.

Au bout de deux mois, Clifford commence à me faire confiance, mais ne me donne pas encore de détails sur ses affaires. J'ai beau essayer de fouiller un peu partout, je ne trouve rien. Je continue de regarder la photo pour me donner encore plus envie d'en finir avec cette mission.

Trois, quatre et cinquième mois. J'ai enfin la main sur des dossiers dans son ordinateur. J'en fais une copie et planque la clé USB dans un endroit que moi seul connaît. Ou du moins, ils ne penseront pas aller la chercher là-bas. Je lance l'appel aux inspecteurs qui mènent l'enquête et leur signal que j'ai tout ce qu'il nous faut. Et que j'attends leur extraction ou une descente pour arrêter Clifford et toute sa clique. Quand je les rejoins dans le grand salon, les yeux sont fixés sur moi. Il me montre une vidéo ou je suis en train de faire une copie de l'ordinateur de Clifford. Deux hommes m'attrapent, m'emmènent dans une autre pièce et m'attachent à une chaise. Je sais que ça ne sent pas bon et pourtant je ne pense qu'à Evy. S'il m'arrive quelque chose, je ne la reverrai jamais. Les deux hommes reviennent et me demandent où j'ai mis la clé USB. Ne répondant pas, les coups commencent à tomber. Ils se sont acharnés sur moi toute la journée, mais je ne dis rien. Je ne lâcherai pas le morceau. Si je le fais, ils me tueront aussitôt alors que si je tiens le coup, j'ai encore un peu de chance.

Je ne sais pas depuis combien de temps, ils s'acharnent sur mon corps, mais au loin, j'entends des coups de feu. Les deux hommes sortent pour donner un coup de main aux hommes de Clifford. Les coups de feu durent un long moment. Puis plus rien. La porte s'ouvre rapidement et je vois un homme courir vers moi. C'est un des inspecteurs. Ils me détachent et me lèvent pour sortir de là. Une fois qu'on entend que tout est sous contrôle, l'inspecteur me fait asseoir sur les marches de la demeure en attendant l'ambulance qui ne devrait plus tarder. Mes côtes me font mal. En fait, j'ai mal un peu partout. Tout mon corps est endolori.

L'ambulance est là et l'inspecteur me demande où j'ai mis la clé USB. Je lui dis que je l'ai planqué dans une fente d'un des arbres du parc. Je le lui indique sur un plan que je dessine comme je peux. Mais, c'est un peu plus compliqué que ça. Il voudrait que je lui montre, mais les ambulanciers ne l'autorisent pas. Ils préfèrent d'abord m'examiner avant de me laisser aller où que ce soit.

Une fois examiné et bandé au niveau du torse, je les emmène à l'arbre et une fois la main dessus, je la leur tends. Une fois fini, il me laisse aller à l'hôpital pour passer des radios et faire plusieurs examens. Une fois dans la chambre d'hôpital, ils me redonnent mes affaires ainsi que mon portable. Mais avant de rendre celui que j'avais sous couverture, je vérifie que j'ai toujours la photo d'Evy dans le mien. Une fois que je l'ai vérifié, j'efface celle du portable qu'ils m'ont donné.

Trois jours que je suis dans cet hôpital. Je voudrais téléphoner à Evy, mais je ne souhaite pas qu'elle me voie comme ça. Enfin, on me laisse sortir. Mon chef est venu me récupérer afin de me déposer chez moi. Il est tard, mais je m'en fous, je souhaite sortir de là, surtout que tous mes examens sont bons. Je me retrouve avec trois côtes fêlées et un tas d'ecchymoses, mais tout est bon.

Une fois devant chez moi, mon chef me propose de m'accompagner jusqu'à chez moi, mais je refuse. Je sais que s'il monte, il voudra continuer à me questionner comme il l'a fait tout le long du trajet et je n'en ai franchement pas envie. Tout ce que j'ai envie pour l'instant, c'est d'une bonne douche et de mon lit. Je le remercie et rentre dans mon immeuble. Une fois chez moi, j'avance dans le noir et rejoins aussitôt la salle de bain. Je me déshabille et retire les bandes de mon torse pour foncer sous la douche chaude. Une fois ma toilette finie, je reste, les bras tendus du côté de chaque paroi de la douche et laisse le jet d'eau retomber sur ma nuque et mes épaules. Ça me détend. L'eau me fait du bien, mais je sens une présence derrière moi et quand je sens une main sur mon dos, je l'attrape et fait passer la personne devant moi.

Mes yeux s'ouvrent en grand. Ce n'est pas possible. « C'est... Evy ! ». Qu'est-ce qu'elle fait là ? Mais quand je la regarde, elle a la main sur sa bouche et l'autre sur son cœur. Elle pleure, fait un pas en arrière et se heurte à la robinetterie. Soudain, je me rappelle qu'elle voit mon corps et mon visage couvert d'ecchymoses et de bleu. Elle porte à nouveau un pyjama licorne, mais cette fois, c'est un pantalon et pour le haut, elle porte un de mes t-shirts qui lui est largement trop grand. C'est celui que je portais lorsqu'elle est venue chez moi et qu'on est fait l'amour. Même comme ça sous les jets d'eau, elle est adorable. Elle tend le bras vers moi, mais ne me touche pas. Je crois qu'elle ne sait pas où mettre la main avec toutes ses ecchymoses. J'attrape le bas de mon t-shirt et l'attire vers moi. Une fois devant moi, je me rappelle que je suis nu, mais je m'en fous. Je repousse des cheveux qui lui collent au visage et je me penche pour l'embrasser. Bon sang, ce qu'elle m'a manqué. Ses lèvres fines, douces, mais toujours aussi sensuelles. Elle me dévisage et m'embrasse à son tour, mais elle ne sait pas où mettre ses mains. Je les attrape pour qu'elle place ses bras autour de mon cou.

Flic, milliardaire et ennemiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant