Evy

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Je suis de service ce soir et Kyle viendra me récupérer même s'il est à son cocktail pour son entreprise. J'avance tout sourire avec mon plateau. Continu de croiser des gens guindés et j'appréhende déjà comment va se terminer la soirée lorsqu'ils auront tous un peu trop bus.

Cela fait un moment que j'ai commencé mon service et je le vois, Kyle, au loin en train de faire des sourires forcés, des manières que je ne lui connais pas et que je n'aime pas. Des femmes se pendent à son bras et il leur sourit. Je suis écœurée. Je continue de le regarder encore un moment tout en continuant mon service. Soudain, il me voit et me sourit, mais quand il voit mon visage, qui je suppose lui renvoie une image énervée, son sourire s'efface. Il me questionne du regard. Il commence à s'avancer vers moi, mais je recule parmi ses invités en tendant mon plateau pour les servir. Je n'ai pas envie de le voir. Déjà que ce soir, je travaille pour lui, mais si en plus, je dois le voir comme ça, ça ne va pas m'aider.

Soudain, quelqu'un parle au micro. Ça doit être une personne de sa société qu'il l'appelle pour venir faire un discours. Il monte sur une petite estrade et se lance dans un grand discours. Sa façon de parler, ses gestes n'ont rien à voir avec celui que je connais. Il agit comme ces bourgeois que je méprise et qui me font penser à Stuart. Pendant qu'il fait son discours, je vois son regard revenir sans cesse sur moi. Mais mon visage ne change pas à part quand je m'approche de personne pour leur proposer des petits fours. Une fois mon plateau vidé, je n'ai plus d'autre choix que d'aller en cuisine pour aller le remplir. Je le quitte des yeux et prends la direction opposée.

Lorsque j'en ressors, il m'attrape par le bras et commence à me tirer vers un couloir. Soudain, on tombe sur ma cheffe qui nous interpelle.

- Un problème avec Mademoiselle, Monsieur ? Dit-elle en me tuant du regard.

Non du tout. Je l'ai juste entendu marmonner une remarque sur un de mes tableaux qui m'a interpellé alors, je voudrais lui en montrer un autre pour avoir son opinion. Cela ne vous dérange pas si je vous l'emprunte un instant. Dit-il tout sourire.

Heu... Non... Pas de problème Monsieur. Dit-elle totalement étonnée.

Oh, tenez. Je peux vous laisser son plateau ? Dit-il en le lui tendant.

Bien sûr, Monsieur. Dit-elle avant de repartir.

Il me tire par le bras et m'emmène dans son bureau. Lorsqu'on entre, il me lâche, ferme la porte à clé derrière nous et m'observe avant de me parler.

- Pourquoi tu ne m'as pas dit que ta soirée était chez moi Evy.

- Je ne savais pas que tu avais un autre appartement.

- Ce n'est pas faux. Mais je ne le considère pas comme mon appartement. Celui-là n'est que pour les soirées de ce style. Je préfère celui dans lequel on vit.

- ......

- Qu'y a-t-il Evy ? J'ai bien vu que tu n'allais pas bien.

- Je n'aime pas l'homme d'affaires et je ne sais pas si je m'y ferais. Lâché-je de but en blanc.

Comment ça ?

- Tu crois que je ne t'ai pas vu. Les sourires forcés, les grandes manières que je déteste, les femmes qui s'accrochent à ton bras comme des sangsues et quand tu parles... Ah ! M'écrié-je dans un souffle. C'est horrible. Ce n'est pas le Kyle dont je suis tombé amoureuse. Et celui-là, dis-je en faisant un geste de haut en bas avec ma main, je ne l'aime pas du tout.

Flic, milliardaire et ennemiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant