Ce Monde Cruel

Saison 1 épisode 11-Fleur brûlée

-ROSE !

Toute notion du temps s'était stopé net. C'était comme si le sable d'un sablier avait arrêter de s'écouler, me laissant apercevoir les restes de ma vie passée.

J'étais comme propulsée dans une autre dimension : celle de la mort.

                          La Mort

Toujours cette ennemie commune que nous combattons sans relâche. À la fois une ennemie, mais aussi une amie, la mort nous guette et est présente à côté de nous sans répit, en attendant le bon moment pour nous enlacer dans les bras, nous emportant avec elle dans les sombres abîmes, plus précisément dans un rêve éternel.

Et à cet instant, la mort était justement en train d'emporter Rose dans ce rêve éternel.

Seulement, je ne peux pas du moins je refuse, que la mort l'atteigne elle aussi.

Je m'élançai précipitamment à ses côtés, et soulevai la pile de débris qui l'écrasait, laissant entrevoir une épaisse flaque de sang.

-Rose ! Tout va bien, reste avec moi ! Tout va bien, je suis là ! Tout va bien se passer, les secours arrivent ! Accroche toi !

Je lui saisis la main, et la serra fort, comme pour lui montrer ma présence, mais aussi comme un moyen de me rassurer.

-Tina...

Mon sang se glaça. Elle était fébrile, il fallait la sortir le plus vite de là.

Son visage était complètement brûlé, mais je percus tout de même ce vif regard intense, que j'avais déjà remarqué la première fois que nous nous étions rencontrées.

-Rose, tiens bon !

Elle esquissa un sourire, puis je pris peur quand je remarquai que l'étincelle dans ses yeux, avait cessé de briller.

Fragilement, elle réussit à marmonner une toute dernière phrase :

-Finalement, tu es venue...

Puis, elle ferma les yeux. Paniquant, je criai son nom comme pour la réveiller ou pour refuser la réalité.

-Rose ! ROSE ! Merde !

Ne voulant y croire, je collais mon oreille à son torse pour essayer d'entrevoir des battements de cœurs.

                              Rien

-C'est impossible.murmurai-je. Non...elle ne peut pas...elle n'est pas...

"C'est toi la nouvelle ?"

Puis j'éclatai en sanglots. Les éléments se précipitèrent à mes côtés, mais comprenant ce qui était en train de se passer, ne dirent rien.

"Je n'ai pas de prénom...je suis là depuis toujours".

Je n'avais même plus envie d'y croire. Même plus envie de me battre. Pff, au fond c'est ce que j'ai toujours été. Une pauvre fille qui abandonne à la première difficulté. Cela s'était toujours présenté comme ça, et ça ne changera pas. Je serai toujours une pauvre fille trouillarde.

"Rose...j'aime beaucoup, ça sonne bien !"

Non. Reprends toi Tina. Rose n'aurait pas aimé te voir dans cet état.

"Je n'ai pas de famille, je ne sais pas si mes parents sont toujours vivants. Alors, parfois, je chante cette chanson car...disons qu'elle me décrit énormément. Et puis, quand je chante ces paroles, la tristesse montre une grosse absence."