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Encore un courrier la menaçant de saisir la maison si elle ne réglait pas une nouvelle dette que Luis avait souscris en son nom.

Abby était furieuse. Elle claqua la lettre sur la table et laissa un cri de colère s'échapper.

Luis son ex-mari ne manquait pas d'air. Onze mois qu'ils étaient officiellement divorcés et elle recevait encore des lettres de mise en demeure.

Elle allait finir par se retrouver à la rue à cause de cet homme volage. Et l'idée de se retrouver sans rien avec Olivia lui serra le coeur.

La jolie brune se mit à calculer les dettes qui s'accumulaient. En tout il y en avait pour 15 000 dollars. Sans compter la maison qu'il fallait finir de payer soit 50 000 dollars.

Une somme pharamineuse qu'Abby était incapable de récolter.
L'idée de prendre un second emploie lui traversa l'esprit.

Mais cela impliquait qu'elle ne pourrai plus voir Olivia comment elle en avait besoin.

— J'en ai ras le bol ! Se plaignit elle en tapant violemment du poing sur la table.

Olivia qui jouait dans son parc sursauta en entendant le coup sur le meuble. Puis elle se mit à pleurer.

La mère désolée se précipita vers sa fille pour la serrer dans ses bras.

— Pardonne moi ma puce. Je ne voulais pas t'effrayer. S'excusa Abby en la serrant contre elle.

La jolie petite fille aux cheveux brun finit par se calmer blottie contre sa mère.

— On va aller se promener d'accord? Maman a besoin de prendre l'air.

  

      Abby observait les petits rues de leur quartier populaire de Los Angeles alors qu'elle était installée dans sa poussette.
De temps à autre les passants s'arrêtaient pour lui sourire et adresser deux trois compliments à ce bébé au visage angélique.

Olivia se posa sur un banc, l'air pensif. Elle ne travaillait pas le mercredi après midi pour pouvoir rester aux cotés de sa fille. Et l'idée d'abandonner ce moment pour travailler plus et éponger les dettes l'attristait énormément.

Elle observa Olivia. Et une peine envahit de nouveau son coeur. Si Luis ne l'avait pas trompé.
Jamais sa vie n'aurai pris ce tournant.

Mais tristement, les choses avaient changé et être une maman solo lui allait finalement mieux qu'elle ne l'aurai espéré.

Son esprit s'attarda alors sur Fabio Cardenas et ses muscles se figèrent.
Une fois de plus, elle l'avait trouvé séduisant à en mourir, parfaitement paré d'un costume aussi sombre que l'aura de cet homme.

Elle se rappela leur rencontre et l'instant déroutant ou leurs regards s'étaient arrimés pour la première fois.

Elle pouvait le jurer. Jamais un simple regard ne l'avait autant embrasé de toute son existence.
Le temps d'une nuit elle s'était sentie si précieuse, si importante aux yeux d'un homme.
Jamais Luis ne l'avait chéris de cette manière.
Et si c'était à refaire, Abby en était certaine elle le referai.
Se sentir vivante lui avait manqué. Et Fabio Cardenas avait allumé une flamme en elle qu'elle n'était jamais parvenue à éteindre.

Son téléphone la fit sortir de ses rêveries.

Sa mère.

Elle décrocha en expirant.

— Allo maman?

— Ma chérie? Comment vas tu? Comment va ma petite fille d'amour?

— Très bien. Et toi?

— Je vais bien. Figures toi que j'ai passé la matinée à me faire dorloter par un masseur mexicain aux doigts de feu. Relata sa mère en lâchant un rire d'adolescente.

— Patricia Lewis, veuillez m'épargner ce genre de détail.

— Oh ! Décoince toi un peu Abby. Tu n'as que 26 ans.

— Oui et toi 51 maman.

— Ou est le problème? Je suis restée marié 20 ans avec ton père et je me suis ennuyée à en crever. Je rattrape le temps perdu c'est tout. Et si je peux te donner un conseil je...

Abby l'interrompit.

— Je m'en passerai maman. C'est gentil. Dis moi plutôt pourquoi tu m'appelles.

— N'ai je pas le droit d'appeler ma fille chérie que je n'ai pas vu depuis cinq mois?

— Tu as le droit. Mais je sens que derrière cet appel se cache quelque chose.

— Rien. Je comptais te rendre visite dans quelques jours et je voulais m'assurer que tu étais capable de m'accueillir chez toi.

— Pourquoi ne le pourrais-je pas Maman? Chez moi c'est aussi chez toi. Déclara la fille avec une douceur infinie.

— Sait on jamais que tu t'es trouvé un petit ami ou un papa pour Olivia.

— Ne dis pas de bêtise maman. Je t'en prie. Olivia et moi sommes très heureuses toutes les deux. Et nous n'avons besoin de rien, ni personne.

— Mouai... tu sais ce que j'en pense n'est ce pas?

— Je le sais. Bon tu viens quand? Dit elle pour changer de sujet.

— Certainement en fin de semaine.

— Super. Je suis contente maman. Tu nous manque beaucoup à Olivia et à moi.

Et Abby disait vrai.
Après son divorce avec Diego Ramirez , Patricia Lewis s'était découvert une nouvelle jeunesse. Ses deux filles étant âgées de 22 et 20 ans lors de leur divorce, la quinquagénaire avait alors pris la ferme décision de profiter de la vie et des plaisirs qu'elle pouvait lui offrir.

Patricia avait quitté Los Angeles pour s'installer en Floride laissant derrière elle vingt années de mariage en tant qu'épouse et mère au foyer modèle.

— Enfin tu me montres un peu d'attachement ! La taquina Patricia. Je t'aime Abby.

— Je t'aime aussi Maman.

— Je dois te laisser, mon prof de Yoga va arriver.

— Ton prof? Tu ne prenais pas de cours avec une certaine Jessy?

— Non elle était ennuyante. J'ai trouvé Marco. Il a 38 ans. Et il est souple. Très souple. Gloussa Patricia.

— Maman je vais raccrocher là.

— Je te laisse ma puce. A très vite. Embrasse Lili de ma part.

Sur ces mots elle raccrocha.
Laissant un sourire joyeux sur le visage de sa fille.

— Tu as entendu Lili? Mami va venir nous voir. Un peu de visite nous fera du bien. Se réjouit Abby en approchant son visage de sa fille.

La visite de sa mère allait lui remonter le morale.
Depuis la naissance d'Olivia elle n'avait vu un aucun membre de sa famille.

Son père s'en était retourné vivre à Cuba avec Théresa sa nouvelle épouse, qu'elle détestait sans s'en cacher. Une mégère de quarante six ans, clairement attirée par la petite fortune que Diego avait amassé ces dernières années en tant que vendeur automobile.
Thérésa l'éloignait de son père. Et plus le temps passait moins elle le voyait.
Pour dire, il n'avait toujours pas rencontrer Olivia alors qu'elle avait désormais cinq mois.

Quant à Ava sa grande soeur, elle semblait vivre le parfait amour avec son petit ami Vénézuélien qu'elle avait rencontré lors d'un voyage linguistique au Venezuela.

Repenser au Vénézuela lui provoqua une bouffée de chaleur.
Et bien qu'elle ne regrettait pour rien au monde de s'y être rendu l'année précédente juste après avoir découvert les coucheries de son ex-mari.
Ce voyage avait bouleversé sa vie à tout jamais.
La rendant un peu moins morose, et lui donnant le sens qu'elle n'avait plus.

Abby - Un pari à troisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant