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Luis demeurait inconscient quand les médecins le placèrent à l'intérieur de l'ambulance.
Cet imbécile avait risqué sa vie pour lui et le milliardaire avait du mal à comprendre pourquoi il avait agis ainsi. Lui qui prenait plaisir à le haïr et à en faire son ennemi attitré.
C'était bien la dernière chose dont Fabio désirait : se sentir reconnaissant auprès de celui qui avait conduit la prunelle de ses yeux à être au coeur du danger.

Le muscle de sa poitrine se réchauffa quand il reconnut sa berline noire conduit par l'un de ses chauffeurs. Le véhicule se stationna, et la seconde suivante Abigael en sortit le corps tremblant.

Elle balaya l'endroit de son regard turquoise et apeuré pour enfin l'ancrer dans celui de Fabio. Le père tenait possessivement sa fille contre lui.
Sans perdre un instant, Abby se précipita vers eux pour les serrer contre elle avec un soulagement qu'elle n'avait jamais ressentis jusqu'alors.

— Mon bébé ! Mon bébé... Pleurait elle inlassablement alors que Fabio avait placé un bras protecteur autour de sa taille.

— Elle va bien. La rassura t-il.

Abigael s'empressa de la blottir contre sa poitrine, les larmes ruisselantes sur son visage rougis d'émotion.

— Je suis désolée Lily. Maman te demande pardon mon trésor... Ajouta Abby d'une voix pleine de remords.

— Tu n'es pas responsable ma chérie. J'ai punis les deux individus qui l'étaient. Déclara Fabio en embrassant son front.

— Tu...les as... S'apeura la jeune femme en relevant les yeux sur cette homme au charisme fou.

Le milliardaire hocha la tête négativement sans lui donner plus de détails.
Deux tirs avaient suffit à Fabio pour maitriser ces deux malfrats après que Marcos ait infligé une blessure critique à Luis.

Les deux frères hors d'état de nuire avaient été conduit à l'hôpital sans que leur pronostic vital soit engagé.

Contrairement à Luis.

— Luis... Il m'a sauvé la vie. Annonça Fabio.

— Comment ça?

— Il n'était pas dans le coup... Il m'a aidé a retrouvé Olivia... J'aurai aimé que cela n'arrive pas, vu la haine que j'ai envers lui mais, cet abruti c'est interposé au mauvais moment...

— Ils ont voulu te tuer?

— Mais ils n'y sont pas parvenus. Grâce à Luis.

— Il... va survivre? S'inquiéta Abigael.

— Les médecins ne peuvent pas l'affirmer il a perdu trop de sang.

Une larme roula sur la joue de la
jeune femme. Bien qu'elle détestait son ex-mari savoir qu'il allait probablement perdre la vie après avoir sauvé celle de Fabio, lui déchira le coeur.


— Rentrons chez nous. Proposa t-il épuisé par la folle soirée qu'il venait de vivre, après que les médecins leur aient assuré que leur fille allait bien.

Abigael hocha la tête tout en serrant fermement son trésor dans ses bras.

Fabio conduisait le coeur serein d'avoir honoré la promesse qu'il s'était faite : celle de retrouver sa fille avant le levé du soleil.

Abigael demeurait sur la banquette arrière, Olivia s'était endormie accrochée au sein de sa mère. Les larmes avaient cessé de mouiller le visage fatigué de la jeune mère.

Fabio les observait dans le rétroviseur, le regard sérieux. Voilà ou résidait l'essentiel de son bonheur. Il ne désirait rien de plus.

La vie se résumait à sa femme et sa fille et rien d'autre n'avait d'importance.

Quand Abigael posa le pied dans l'immense villa que possédait Fabio, elle se sentit immédiatement en sécurité.

— Bienvenue chez nous. Adressa Fabio d'une voix qui se voulait rassurante.

Abigael explora l'endroit d'un regard conquis. Mais garda le silence.

— J'aurai aimé que votre emménagement se passe dans de meilleurs conditions...

— Tout va bien. Le rassura t-elle. Je suis juste sous le coup de l'émotion.

— C'est normal. Suis moi je vais te montrer les chambres.

Abigael le suivit sans un mot pour découvrir une multitude de pièces aménagées avec gout et modernité.

Une jolie chambre avait été préparé pour Olivia et la petite fille possédait même sa salle de bain privée.

— Je vais lui prendre un bain. Déclara la maman.

Fabio hocha la tête et il les laissa seules le temps de passer un coup de fil.

— Comment va t-il? Demanda le milliardaire à l'intention de son chauffeur présent à l'hôpital.

— Le médecin a réussi à stopper l'hémorragie. Il n'est plus en danger mais reste toujours inconscient. Le rassura l'employé.

— Très bien. Préviens moi dès que Luis se réveille.

— Oui Monsieur. Opina le chauffeur.

Assis sur le bord de son immense lit, Fabio fixait l'encadrement de la porte. Il frotta son visage cerné par la folle soirée qu'il a vécu.

Le milliardaire avait été saisis par la peur douloureuse de perdre sa fille. Et il demeurait infiniment heureux de l'avoir retrouver.

Peu de temps après, Abigael apparut et il ne put empêcher un sourire égayer son visage fatigué.
Sa future femme tenait Olivia dans ses bras, la petite semblait endormie.

Et Fabio priait pour que cet épisode ne l'eut pas traumatisé pour toujours. Il se jurait de lui faire oublier chaque seconde de ce cauchemar, inlassablement.

— J'ai trouvé des vêtements à sa taille dans l'armoire de sa chambre. Tu as vraiment pensé à tout. Sourit Abby en s'approchant.

Fabio se contenta de la fixer avec tendresse et un regard éperdument amoureux.

— Je veux dormir avec elle ce soir. Annonça la mère en cherchant le regard cendré de son époux.

— Elle dormira avec nous pendant le temps qu'il lui faudra. Assura Fabio.

Abigael lui adressa un sourire reconnaissant avant de se diriger vers le lit pour s'y allonger avec Olivia.

Après s'être douché et changé, le milliardaire regagna son immense chambre.

Il y trouva sa femme endormit sur le lit, Olivia blottie contre sa poitrine.
Fabio les observa dans le silence, son coeur se serra quand il s'aperçut que le petit corps de sa fille était encore pris par des soubresauts.
Sa pauvre enfant avait tellement pleuré qu'elle avait du mal à calmer ses peurs.

Délicatement, Fabio s'allongea près d'elle, et plaça un bras réconfortant autour de cette famille qu'il se jurait de protéger à jamais.

Une larme solitaire roula sur sa joue et se perdit dans sa barbe brune.
Lui, l'enfant solitaire qui avait grandis dans les quartiers pauvres de Bogota, lui qui n'avait pas connu la chaleur d'un foyer, il ne pouvait réalisait qu'enfin il n'était plus seul.

Jamais plus, il ne voulait connaitre la solitude.
Entre ça ou la mort, il ne voyait aucune différence.

Abby - Un pari à troisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant