15

9K 732 6
                                    

Ce moment fut bien plus plaisant que Abigael l'aurai espéré. Fabio s'était montré agréable et prévenant. Il avait bien essayé de lui faire parler de son ex-mari mais elle n'avait pas cédé. La jeune femme souhaitait garder ses soucis pour elle. Sans inspirer de la pitié à qui que ce soit.

— Merci. Je n'avais pas eu le temps de petit-déjeuner ce matin. Lui adressa Abby en quittant l'établissement.

— Élever un enfant seule ne doit pas être facile.

Abigael se pinça les lèvres.

— Comment l'as-tu appelé? S'enquit il avec intérêt.

La jolie brune paniqua. Elle ne pouvait clairement pas lui donner le véritablement prénom de sa fille... Et elle savait pourquoi.

— Lili. Répondit elle avec précipitation.

Fabio se contenta de hocher la tête, sans lui poser plus de question.
Elle grimpa dans la voiture sans un mot de plus.

— Je vais te conduire chez toi. Tu n'es pas obligé devenir au bureau. Déclara Fabio après un long moment à rouler.

— Non ça n'est pas nécessaire. Je veux y aller.

Fabio esquissa un sourire.

— Tu le veux pour passer du temps avec moi ou seulement pour soulager ta conscience.

— Non non. Je veux juste faire mon travail. C'est tout.

— J'ai annulé tout mes rendez-vous. Alors il n'y a rien à faire. Tu devrais prendre ta journée et rester avec ta famille. D'ailleurs ta mère est une femme charmante.

Abby paniqua en se rappelant que Fabio avait brièvement parlé avec Patricia.
Elle posa le front sur la paume de sa main, totalement embarrassée. Ce qui le fit sourire.

— Ne t'inquiète pas elle ne m'a rien dit de compromettant te concernant.

Abby expira de soulagement.

— Enfin... pour le moment. Ajouta Fabio pour la taquiner.

— Je lui ai interdis de te parler à nouveau. Débita t-elle.

— C'est qu'elle doit détenir certaines informations très intéressantes sur toi.

— Comme toutes les mères... Dit elle sans réflechir avant de se figer pour scruter son expression.

« Quelle idiote ! » songea t-elle. Fabio était orphelin et elle le savait.
Son coeur se serra quand elle perçut une lueur triste dans le gris de ses yeux.

— Pardonne moi. Finit par dire Abby. Je n'aurai pas du dire ça avec tant d'aplomb.

— Ne le sois pas. Je n'ai pas connu ma mère mais j'ai rencontré des femmes exceptionnelles qui ont su m'élever et faire de moi l'homme solide que je suis aujourd'hui.

— Comme Olivia. Dèclara la jolie brune en le scrutant à nouveau.

—Tu t'en souviens? S'enquit Fabio en profitant d'un feu rouge pour arrimer son regard à celui d'Abigael.

Après avoir passé une fabuleuse nuit ensemble, Fabio s'était brièvement confié à cette femme dont il ne connaissait rien.
Abby s'en rappelait encore très bien, car blottie dans ses bras, elle l'avait écouté sans un mot.
Ce soir là Fabio ne s'était pas épanché sur sa vie privée, il ne lui avait ni parlé des orphelinats, ni de l'absence de ses parents.
Mais il lui avait parlé d'Olivia. Cette femme courageuse qui avait été un exemple pour lui durant son enfance.
Cette bonne soeur au grand coeur qui avait pris soin de lui...

Abigael s'en rappelait encore comme si elle avait vécu ce moment l'instant d'avant. Elle avait pu percevoir l'émotion et la tendresse qu'il éprouvait pour cette Olivia.

Voilà ce qui l'avait poussé à donner ce prénom à sa fille.

A leur fille.

Car indubitablement, Olivia était la sienne. Et Fabio n'en avait pas la moindre idée.

Pouvait elle seulement le lui dire?

   Après plusieurs minutes à traverser les rues de Los Angeles. Fabio se stationna devant la maison d'Abigael.
La jeune femme détacha sa ceinture, alors que le beau brun observait cette maison dans laquelle elle vivait depuis quatre ans.

— Le cadre est plaisant. Complimenta Fabio.

— Oui... Le quartier est chouette enfin... dans l'ensemble. Déglutit Abby en apercevant la voisine responsable de son divorce sortir de chez elle pour promener son chien.

Abigael avait toujours ce même dégout à chaque fois qu'elle l'apercevait. Et le regard qu'elle jetait à Jennifer Smith était plein d'hostilité.
Fabio s'aperçut immédiatement que son regard avait changé, il tourna la tête pour observer dans la même direction qu'Abigael.

Une trentenaire à la peau orangée et au maquillage outrageux descendait la rue perchée sur des plateformes hautes à lui briser les chevilles. Sa démarche n'avait rien de gracieux, ni d'attirant et le milliardaire se surprit à froncer les sourcils.

— Quelque chose ne va pas? Demanda t-il.

— Tout va bien. Répondit Abby en ouvrant la portière pour sortir de la voiture.

Abigael se hissa en dehors puis elle attrapa son sac à main resté à l'intérieur en se penchant légèrement.

Fabio profita de ce moment pour déposer un tendre baisé sur l'une de ces joues sans qu'elle ne l'envisage une seule seconde. Le bel homme avait glissé furtivement une main sous son menton, ravi de ressentir qu'il lui faisait encore de l'effet.
Les joues brulantes et les yeux brillants, la jeune femme l'observait avec l'unique désir, celui qu'il l'embrasse comme il l'avait fait l'année passée dans ce bar à Caracas.

— A demain. Adressa t-il avec un sourire satisfait.

Abigael se redressa pour reprendre ses esprits.

— Oui... A demain. Répondit elle avec difficulté.

Puis le beau brun fit ronronner le moteur puissant de son véhicule luxueux avant de quitter la rue, les yeux brillant d'un désir qu'il tentait d'étouffer pour le moment.

Abby continua de l'observer jusqu'à que sa voiture eut totalement disparu puis quand elle détourna enfin son regard, elle s'aperçut que Jenifer Smith la scrutait avec un oeil sombre et envieux.

La jolie brune ne lui donna pas d'importance et elle se contenta de se diriger chez elle pour retrouver sa mère et sa fille.

Abby - Un pari à troisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant