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Fabio desserra sa cravate bleue nuit et jeta sa veste de la même teinte sur son lit.
La journée avait été affreusement longue. Et il avait enchainé les rendez-vous sans prendre une pause.

Les Etat-Unis n'étaient vraiment pas un endroit qu'il affectionnait et uniquement les affaires l'obligeaient à s'y rendre.

Le beau colombien préférait l'Amérique latine et l'accent chaud des habitants qui s'y trouvaient.
En brillant homme d'affaires, Fabio Cardenas s'était fait tout seul. Il avait commencé modestement il y a 15 ans alors qu'il était tout juste âgé de vingt ans.

Fabio avait avec ses maigres économies racheté une société d'impression. Et grâce à ses compétences visionnaires et son gout acérées pour les affaires il était parvenu à en faire l'une des sociétés la plus rentable de Bogota.
Et puis de fil en aiguille, il avait racheté d'autres sociétés à bout de souffle pour les booster et les rendre florissantes.

Des centaines millions de dollars plus tard, Fabio s'était dressé en haut du classement des personnalités les plus influentes de la planète. Son patrimoine était colossale. Il était parti de rien : Lui le petit orphelin de Bogota.
Et maintenant il avait tout.

Enfin tout sauf l'essentiel : une famille.

Il n'avait ni père, ni mère.

Rien. Personne.

Personne ne l'accueillait le soir en rentrant du boulot. Pas un sourire pour lui réchauffer le coeur.

Le beau brun avait toujours eu cette vie solitaire.
Certes beaucoup de femmes venaient parfois combler le vide de ses nuits le temps d'un plaisir charnel.
Mais aucune d'entre elles n'avait remplit son coeur d'un quelconque amour ni sentiment. Pas même une infime affection.
Ainsi était Fabio et il n'avait jamais exprimé la volonté de changer son quotidien.

Jusqu'à ce fameux soir ou un regard azuréen avait capté le sien alors qu'il célébrait tristement son trente quatrième anniversaire seul dans ce bar sans saveur ni charme.

Le milliardaire ne se comprenait pas lui même. Quatorze mois après la fuite de cette fameuse « Lucia », il n'avait cessé de penser à elle.

Elle avait tatoué son corps par son étreinte. Elle avait condamné son esprit par ses mots doux.

Jamais une femme ne l'avait autant obsédé.
Et la revoir plus d'un an après n'avait rien changé à l'attirance certaine qu'il avait pour elle.


Le lendemain, Fabio se rendit directement dans les studios de Wright Production. Sa démarche était affirmée et sa mine sérieuse comme toujours.

Il ne daigna pas se présenter à l'accueil pour prévenir George Wright de son arrivée. La réceptionniste n'osa même pas lui dire quoi que ce soit et elle laissa le milliardaire se diriger vers l'endroit ou se trouver le patron.

Fabio avança en se dirigeant à l'oreille, dans les nombreux couloirs du bâtiment.
Il pouvait entendre la grosse voix de George hurlait sur ses employés.
Et puis il l'entendit appeler un prénom bien mélodieux qui fit trembler le muscle dans sa poitrine.

— Abigael ! Abigael ! Mais bon sang ou est elle encore passée celle là? S'égosilla George en utilisant son haut -parleur.

Le milliardaire s'immobilisa complètement quand il aperçut une silhouette accroupie derrière un caisson.

— Je vais devoir te laisser Jenny. Mon tyran me cherche encore et toujours. A ce soir. Se désola Abby avant de raccrocher.

Fabio l'observait discrètement alors qu'elle ne l'avait pas encore aperçu.
Cet instant semblait suspendu.
Sa beauté était indéniable. Il n'avait pas partagé une nuit avec une femme quelconque.

Sans équivoque, elle était la plus belle créature qu'il avait pu posséder.

— Abigael ! Hurla de nouveau le patron.

— Il va la fermer celui là ! S'emporta Abby en prenant garde que son patron ne puisse pas l'entendre.

La jolie brune frotta son visage avec la paume de ses mains.

— Je n'en peux plus de ce bouffeur de donuts ! Ajouta t-elle sur le même ton avant de se relever. Un de ces jours je vais finir par lui faire...

— Des avances?! S'interposa Fabio en avança vers Abigael pour lui barrer la route en faisant allusion à cette fameuse soirée durant laquelle ils s'étaient rencontrés.

L'assistante écarquilla ses grands yeux couleur eau et se figea instantanément.
L'homme qu'elle redoutait était en face d'elle. Un léger sourire narquois au bout des lèvres.

— Pardon?! L'interpella Abby en sentant ses joues rougir.

Une envie de la provoquer le poussa à poursuivre le fond de sa pensée.

— Utilisez vos charmes pour endormir un homme ; vous n'êtes pas novice en la matière. Asséna Fabio en la scrutant avec précision.

— Pour qui me prenez vous? Se défendit elle en levant son index dans sa direction.

— Assez Abigael ! Vous et moi savons parfaitement de quoi je parle. Cessez donc votre comédie.

Il l'avait appelé par son véritable prénom.

— Une fois de plus Monsieur Cardenas. Vous faites fausse route. Je ne vous connais pas. Je...

Abby n'eut pas le temps de poursuivre que Fabio avait posé son doigt sur les lèvres pour la contraindre au silence.
Une chaleur s'irradia dans tout son corps à ce simple contact.

— Je sais que c'est toi ! Finit par chuchoter Fabio en réduisant la distance qui les séparait.

Le souffle d'Abigael s'accéléra.

— Maintenant je veux comprendre pourquoi tu t'es enfuis ce soir là? Et pourquoi essayes tu de me fuir aujourd'hui? Déclara le milliardaire avec une fermeté implacable dévoilant sa détermination.

La jolie brune resta bouche bée, incapable de lui donner une réponse.
Elle se contenta de le fixer sans détourner le regard.

Abby le trouvait cruellement séduisant.
Son mètre quatre vingt dix la surplombait l'obligeant à relever la tête pour soutenir son regard féroce.

— Je n'ai pas de réponse à vous donner. Finit elle par répondre en essayant de partir.

Fabio saisit alors son bras avec fermeté. Venait elle à demi mot de confirmer ses dires?

— Je n'attend aucune réponse de toi. Je finirai par trouver.  Acta t-il sérieusement.

La pression sur son poignet ne lui procurait aucune douleur mais Abby ne put empêcher un souvenir de cette fameuse nuit à ses cotés. Quand avec tendresse il avait maintenu ses poignets pour l'embrasser avec fougue.
Rapidement ses joues s'enflammèremznt prouvant l'effet que cet homme excercait sur elle.
Fabio esquissa un sourire satisfait de voir qu'il ne la laissait pas indifférente loin de là.

Et si là, tout de suite il écoutait son instinct: c'est sur ce caisson qui l'aurai fait sienne sans la moindre difficulté. Sentir son corps chaud contre le sien. La savoir à lui, entièrement à lui.

— Il y a un problème Abby? Intervint une voix masculine.

Fabio se tourna et jeta un regard noir sur le bel employé qui venait de les interrompre.

Abby en profita pour se détacher complètement de lui et se dirigea vers Bradley.
Le caméraman lorgna un regard sévère sur Fabio, qui se contenta de le fixer avec ses yeux naturellement menaçants.

— Abby? S'enquit de nouveau son ami.

— Tout va bien Brad. Le rassura la jeune femme en attrapant son bras pour partir.

— George te cherche depuis quinze minutes. Il est fou enragé. Finit il par lui adresser en marchant à ses cotés.

Fabio, furieux les observait s'éloigner. Abigael avec glissé son bras sur celui de cet homme sans exprimer la moindre hésitation.
Une rage folle envahit son corps.
Pourquoi diable, était il autant obsédé par cette femme?

Que lui avait elle fait?

Abby - Un pari à troisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant