Chapitre 8

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Le chauffeur qui s'appelle Alfred d'ailleurs me dépose au cabinet.
Durant tout le trajet j'ai pensé à tout le stress accumulé pour rédiger un dossier en béton qui était en effet inutile.
C'est avec le visage rouge de colère que je prends l'ascenseur pour rejoindre mon bureau.
Je retrouve Amar installé comme un roi sur ma chaise.

Moi: Qu'est-ce que tu fais dans mon bureau?

Lui: Je voulais voir la tête que tu faisais.

Moi: C'est bon maintenant tu peux y aller.

Lui: Ne le prend pas mal c'est juste un bizutage de rien du tout. Fais voir le dossier que t'as monté.

Je le lance sur la table, il le récupère et le lis en hochant la tête alors que moi je suis restée pointée devant lui comme une gamine qui devait réciter sa leçon du jour. Je le regardai avec mépris ne voulant que lui donner une bonne gifle. Quand il finit enfin de lire il me regarde puis pouffe de rire.

Lui: Si le regard pouvait tuer je serai déjà mort à l'heure qu'il est. C'est un bon dossier que tu as monté dit-il en se levant si c'était toi qui l'avait géré cet homme aurait peut-être eu la garde de l'enfant.

Moi: Parce qu'il ne l'a pas eu sortis-je de mon silence donc le cabinet a perdu?

Lui: Mais non on ne perd jamais un procès, c'est la femme qu'on défendait.

Moi: Vous avez laissé l'enfant à une folle qui le battait ?

Lui: T'es une avocate pas un juge et non l'homme a juste retourné la situation c'était lui le problème. Il a menti sur sa déposition mais s'il avait eu un aussi bon avocat que toi il aurait la garde de l'enfant. Toutes mes félicitations si ça avait été réel tu confierai cette mignonne petite fille à un psychopathe. Me lance t'il avant de se diriger vers la porte.

Moi: Amar...euh pardon Monsieur Kadam, s'il te plaît je ne veux pas défendre des coupables ne me remettez plus ce genre de dossier.

Lui: Ne t'en fais pas notre cabinet respecte la justice et on est des musulmans après tout on ne va jamais laisser déclarer un  innocent coupable. Arrête de faire cette tête et va à la cafétéria c'est l'heure de la pause comme ça tu te feras des amis.

Moi: Je préfère rester dans mon bureau.

Lui: Et pourquoi?

Moi: T'as vraiment besoin de savoir ?

Lui: Laisse tomber.

Il sort et je m'installe dans mon fauteuil en repensant à ces heures de stress que je viens de vivre inutilement. Un bizutage dit-il , moi je pense plutôt qu'il voulait juste me mettre sur les nerfs et me montrer qu'il est le patron.

Et tout compte fait il a raison, je suis tout à fait d'accord avec lui. C'est mon patron et ça s'arrête là il n'y aura plus de tutoiement entre nous, ni de déjeuner, ni rien du tout. On aura une relation qui va se limiter au travail. Il n'y aura plus aucunes implications personnelles ou émotionnelles.
Voilà.

J'ai passé le reste de la journée dans les archives à chercher des dossiers qui avaient des similitudes avec les dossiers qui sont en cours de traitance. Je les remet à mes collègues qui en avaient besoin. Ceci m'a fait rencontrer beaucoup d'entre eux malgré moi. Ils ont pris mon numéro pour m'ajouter dans le groupe du cabinet comme si j'avais envie de palabrer avec eux.

À l'heure de la descente, je rejoins le rez de chaussée pour prendre le bus je passe devant Madame diop la secrétaire qui me charrie alors que je lui lance un tchiip inoffensif. Je marche un peu plus loin pour rejoindre l'arrêt. Une voiture se gare devant moi et c'est Kadam. Il commence vraiment à m'exaspérer.

Le destin inattendu d'Astelle SyllaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant