CHAPITRE DEUX - "Mauvais endroit, mauvais moment."

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Contre ma joue, le sol est dur et froid

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Contre ma joue, le sol est dur et froid. Ventre à terre, allongée et immobile, j'attends son châtiment comme un supplicié attend la guillotine. Je ne sais jamais quand viendra le prochain coup, je ne sais jamais s'il sera le dernier ou le suivant d'une longue série... j'attends.

~ Je sais que t'adores ça, Vic'.

Sa voix me glace jusqu'aux os. J'aimerais pouvoir répondre, bouger, lui faire regretter de s'en prendre quotidiennement à moi... mais je suis sa prisonnière et il peut faire ce qu'il veut de moi.

~ Tu croyais que j'allais pas voir que t'as essayé de te tirer ? ...tu me déçois, poussin. Vraiment. Pourquoi tu veux t'enfuir alors que tu es si bien ici, avec moi ? Hm ?

Sa question n'appelle pas de réponse. Je sens la pointe de la lame froide dévaler mon dos des omoplates à ma chute de reins. Je ne devrais pas la sentir, c'est étrange... ma chair est déjà en charpie.

~ Je vais te le dire, pourquoi : parce que tu ADORES quand je joue comme ça avec toi après tes vaines tentatives de te barrer.

La pointe du couteau se stoppe à mi- dos. Je serre les poings dans l'attente.

~ Dis-le, que tu adores ça, poussin...

Son corps sur le mien, pesant lourdement sur mes fesses, m'écrase et m'oblige à attester de son ignoble érection. Ce n'est pas moi qui aime ça. C'est lui.

Mais je ne lui dis pas ou ma punition durera encore plus longtemps.

La lame tranche l'instant d'après, marquant ma chair d'une énième estafilade profonde qui ne m'arrache aucun cri ni aucune larme. Je ne peux plus pleurer. Je suis sèche comme le désert.

Du sang coule.

Le mien.

.

.

.

Je me redresse si vivement dans mon lit que les vertiges m'assaillent. Je jure copieusement contre mon inconscient qui s'amuse à me torturer encore et encore, au point où je n'ai fermé l'œil que pour revivre cet enfer...

J'essuie mon front couvert de sueur glacée et passe une main dans ma tignasse. Heureusement, mon élastique a tenu cette fois, je n'aurais pas à brosser ma longue chevelure digne d'une Raiponce des temps modernes.

Je souffle, inspire et expire en rythme lent pour permettre à mon pouls de s'apaiser. J'aimerais taper dans quelque chose mais je n'ai pas de punching-ball à disposition dans mon studio... dommage. Va falloir que je retourne à la salle bientôt. Histoire d'évacuer le trop-plein avant de devenir maboule.

~ Mi volcàn ~ (Is It Love? Daryl Ortega)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant