Victoria n'a toujours eu qu'un essentiel dans sa vie : son boulot.
Jeune inspectrice talentueuse, elle excelle à établir les profils psychologiques des suspects afin de mieux atteindre leurs faiblesses.
Mais derrière cette femme que ses collègues...
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Je regarde l'écran de mon portable avec la gorge nouée. Les trois petites lettres du contact sélectionné me semblent anormalement agressives,, dures et infranchissables. Comme un foutu mur de béton que je vais devoir grimper à mains nues. Bon. J'exagère un peu. Il ne s'agit que de Max. C'est mon roc, mon mentor, mon meilleur ami, mon frère et mon sauveur... pas de quoi me faire un sang d'encre !
(Plus facile à dire qu'à faire, putain...)
Je zieute l'écran d'affichage depuis au moins dix minutes, construisant un script dans mon esprit afin de présenter les choses le plus subtilement possible. Et éviter que Max ne débarque à la villa pour me secouer comme un prunier.
Je profite que notre chambre - bordel ca fait bizarre de dire "notre chambre" - soit libre pour prendre une grande inspiration. Je m'apprête à plonger la tête dans l'eau sans savoir si je vais avoir pieds. Daryl est actuellement en train d'annoncer à Pedro ce que je vais annoncer à Max mais lui, il me semblait bien moins fébrile et nerveux que je le suis. Pire, même, cet idiot jubilait au point que tous ses hommes présents dans la propriété ont compris ce qu'il tramait. Une pancarte fluorescente avec néons clignotants aurait été moins révélatrice que son énorme sourire et son torse bombé.
(Comme si t'avais pas profité pour le mater tout ton soûl !)
Ouais, j'avoue. Mais Daryl m'a toujours hypnotisée, ce n'est pas un secret. Qu'il soit d'humeur ténébreuse, malicieuse ou joyeuse, je l'aime et le dévore du regard. Plus encore depuis que les hormones entrent dans l'équation, torpillant mes sens comme des billes de flipper, me faisant imaginer son corps d'apollon hispanique dans toutes les positions les plus suggestives possibles. Surtout nu, me dominant, le bassin férocement ancré entre mes cuisses.
(Putain... ne pas s'exciter toute seule alors que je dois passer un appel ultra important !)
Une claque mentale bien méritée plus tard, j'appuie résolument sur le bouton d'appel. Quelques sonneries s'enclenchent, je sais que mon gros nounours ne travaille pas aujourd'hui, il est donc certainement devant la télé avec un pack de bières et ses fichues Lucky Strike, attendant impatiemment la diffusion de son match de foot américain comme Moïse a attendu que la Mer Rouge se fendent en deux.
—... Vic', t'as de la chance, tu tombes pile quand y' a la pub !
Je cache le fait que ce n'est pas la chance mais un bref calcul des probabilités qui m'a fait appeler à ce moment précis.
— Qu'est-ce que j'peux faire pour toi, ma belle ? Demande-t-il, le bruit d'une canette qu'on débouche et la télé en fond sonore. Attends, laisse-moi deviner : finalement, ton emménagement chez Joli-Coeur t'emballe plus autant que ça et tu veux crêcher chez moi.
(Haha. Non au contraire mon chou, je vais justement t'annoncer que je ne vais pas bouger de la villa de si tôt...)
