CHAPITRE HUIT - "... no esa chica."

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J'ai sincèrement envie de me cogner la tête contre un mur

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J'ai sincèrement envie de me cogner la tête contre un mur. Fort.

Au lieu de ça - et pour ne pas empirer mon hématome déjà assez visible le long de ma joue droite -, je préfère m'adonner à mon activité habituelle lors de mes journées de repos : le ménage.

"C'est propre comme un sou neuf ici !"

(Non, bordel de merde Victoria, arrête tout de suite de penser à lui ! Tu n'arriveras jamais à te concentrer sinon. Et ce n'est pas ce que tu veux.)

Je me secoue intérieurement et pose mon portable sur la table basse en ayant pris soin de le mettre en silencieux. Ainsi, je serai peut-être moins tentée de laisser s'exprimer une seconde fois ma frustration ridicule quant au départ précipité de Daryl, il y a quelques minutes. J'ai déjà fait assez de conneries. Lui envoyer une photo suggestive, les seins presque à l'air... nan mais sérieusement, j'ai quel âge ?!

Maugréant contre moi-même et ma foutue libido, j'entreprends de m'habiller enfin pour briquer mon nid douillet. Mais d'abord : mes écouteurs. La musique me permettra sans doute de focaliser mon cerveau sur autre chose que le sulfureux latino qui vient de quitter mon studio après m'avoir fait voir les étoiles deux fois supplémentaires. Trois en tout, si l'on compte hier soir, contre ma porte d'entrée.

(Putain Vic' !)

Rappel providentiel de ma conscience, j'allais encore digresser. Je cherche rapidement mes écouteurs et choisis une musique un peu au hasard de ma playlist. J'active le bouton de lecture aléatoire et laisse mes tympans être envahis par la douceur des violons et du chœur léger de l'une de mes bandes originales préférées.

Cependant, ce n'est pas la meilleure solution.

Les notes s'enchaînent, suaves et lancinantes, me faisant fredonner instantanément par-dessus. La délicatesse parsemée de passion des violons me rappelle le gala et l'orchestre hier soir. Je n'ai pas eu le plaisir d'écouter véritablement la musique, trop absorbée par les deux danses - surtout la seconde pour être honnête - et mes partenaires...

Comme sur pilote automatique, je m'approche de mon dressing pour y dénicher une tenue plus appropriée que ma serviette. Mais mon regard est irrésistiblement happé par l'étui en cachemire bleu nuit dans le fond de l'armoire, dissimulé derrière mes quelques vestes et jeans.

Merde.

Un besoin viscéral s'enclenche en moi mais je le réprime avec force. Je ne veux pas retomber là-dedans. Je ne sais même pas pourquoi je garde cet étui ni pourquoi je le cache. Je devrai m'en débarrasser, ça me renvoie à de trop mauvais souvenirs dont je ne veux pas accorder d'importance.

J'ai laissé cette vie derrière moi. M'y confronter à nouveau me briserait définitivement, plus encore que lors de mon arrivée à New York et la relation toxique qui a résulté de ma naïveté sidérale.

~ Mi volcàn ~ (Is It Love? Daryl Ortega)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant