Allongée dans l'obscurité, je sens crépiter les braises du réveil. D'abord timide, celui-ci se déclare brusquement lorsque j'ouvre les paupières dans un sursaut silencieux.
Je m'attends à ressentir le poids de mes membres mais je suis plongée dans une sorte de ouate de coton. Forcément artificielle. Parce que les événements récents qui me sont tombés dessus sont plus que réels. Si la douleur ne se manifeste pas dans l'immédiat, les souvenirs, eux, me ramènent violemment à ce que j'ai subi.
La question est de savoir si je suis toujours opprimée par mon bourreau ou... non, la pièce dans laquelle je me trouve est baignée des rayons du soleil, elle sent le désinfectant, les produits d'entretien et la pointe d'une lessive que je connais très bien.
Comme ma vision est floue et que je ne suis pas sûre de pouvoir bouger la tête à ma convenance, je tâtonne maladroitement avec mes mains. La couverture douce et blanche qui me recouvre et les éléments brouillés que je tente d'apercevoir autour de moi appartiennent à une chambre d'hôpital. L'agencement est le même que lorsque je suis allée voir Max il y a quelques mois.
Mes doigts continuent de pianoter fébrilement le long de mon corps allongé, je constate alors plusieurs points de pression : autour de mes poignets et autour de mon buste. Des bandages.
(Bordel... oui, tout ça est bien réel... j'ai réussi à échapper à Jackson.)
Ce n'est pas exact. Je ne lui ai pas "échappée" cette fois. On m'a sauvée.
Les doigts de ma main gauche effleure soudain une matière extrêmement douce. Comme de la fourrure. Je souris - du moins je crois que je souris, étant donné le manque de sensations musculaires - et utilise mon index pour enrouler une mèche. Juste après, il y a un mouvement très près du matelas, j'entends une respiration, un bâillement, et les bips d'un moniteur à fréquences cardiaques s'emballent lorsque mes yeux accrochent la silhouette athlétique et familière de l'homme que j'aime.
— Santa madre, Vic' !
Daryl se penche sur moi avec précaution et glisse ses mains autour de mon visage. On dirait qu'il manipule un objet très précieux. Sa douceur et sa prévenance ont toujours été mon talon d'Achille.
— Tu es enfin réveillée..., souffle-t-il en déposant ses lèvres chaudes et humides sur mon front.
Sa voix m'a manquée. Son parfum m'a manqué. Sa peau m'a manquée.
Je ferme les yeux en savourant le très léger contact qui nous relie, puis essaye de ramener mes mains vers son visage qui m'apparaît hélas toujours aussi flou. Il m'arrête avant que je ne puisse relever suffisamment mes avant-bras.
— Cuidado (*Attention), mi volcān, tu as une attelle...
Je baisse le regard vers mon poignet gauche et effectivement, je vois que celui-ci est enfermé dans un dispositif matelassé.
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~ Mi volcàn ~ (Is It Love? Daryl Ortega)
FanficVictoria n'a toujours eu qu'un essentiel dans sa vie : son boulot. Jeune inspectrice talentueuse, elle excelle à établir les profils psychologiques des suspects afin de mieux atteindre leurs faiblesses. Mais derrière cette femme que ses collègues...