CHAPITRE VINGT - "Quelle femme de poigne."

326 11 0
                                    

"La Justice triomphe toujours

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

"La Justice triomphe toujours." 

C'est avec ce mantra, cette règle implicite, que j'ai débuté ma formation grâce à Max. La meilleure décision de ma vie, après les échecs retentissants des autres.

Alors comment décrire ce que je ressens actuellement, tiraillée entre ce que je suis censée faire en tant que flic et ce que la femme en moi veut faire ?

Je suis perdue entre deux feux. Celui de ma raison, de ce métier qui est bien plus qu'un simple boulot à mes yeux. Ma vocation. Ma rédemption après la naïveté désolante dont j'ai fait preuve en me rapprochant de Jackson.

Et celui de mon cœur. Ce cœur qui n'a jamais battu plus fort que ces dernières semaines à la seule pensée qu'il a trouvé preneur. Qu'enfin mes ténèbres s'évaporaient pour laisser place à la lumière. Celle que je désirais tant après m'être recroquevillée dans ma carapace blindée.

Non, vraiment... l'Univers se fout de ma gueule. Ou alors c'est un jeu cruel et sadique visant à me rendre folle.

Me faire rencontrer un homme dont je tomberai éperdument et irrémédiablement amoureuse, gentil, impertinent, doux, passionné, cuisinier hors pair, dieu vivant du sexe et synonyme de liberté... pour ensuite me foutre en pleine tronche qu'une relation normale ne sera jamais possible puisqu'il s'agit du leader activement recherché d'une des plus grandes organisations criminelles de New York.

(C'est une putain de farce, nom de dieu !)

Et pourtant... oui, pourtant, je me suis mise à envisager l'inenvisageable. Je peux faire que ça. Retourner en boucle dans ma tête toutes les options qui se présentent à moi et suivre mon cœur. Égoïstement.

Je n'ai jamais fait de caprices. Mes parents - qu'ils pourrissent dans leur château à la con sur un autre continent, ensevelis sous leurs titres et leur luxe -, ont toujours formaté la personne que je devais être. Je les écoutais. Je leur obéissais au doigt et à l'œil.

Me lever à 5 heures tous les jours sans rechigner ? D'accord. Ne pas imaginer fermer les yeux avant d'avoir ingurgité une quantité astronomique de cours ? Très bien. Jouer du violon des heures et des heures jusqu'à avoir les mains en sang et les yeux brûlants ? Ne pas penser, ne pas respirer ou faire quoi que ce soit sans qu'ils me donnent leur accord ? Bien sûr.

J'étais une poupée qu'ils façonnaient à leur guise, exempte de tout libre arbitre. Fuir la Pologne à ma majorité en emportant dans mon sillage une poignée de dollars et une valise à été le seul caprice que j'ai eu dans ma vie.

Alors non, je ne suis pas égoïste. Je ne suis pas quelqu'un qui écoute généralement son cœur... mais qu'en est-il maintenant ? Puisque ce même cœur appartient à un homme qui m'a menti et qui représente tout ce contre quoi je me bats ?

— Putain...

Je soupire longuement, exténuée par mes deux nuits blanches consécutives à me ronger les sangs en harcelant Matt de messages et d'appels. Le pauvre, merde. Je ne l'ai pas lâchée depuis que j'ai quitté l'hôpital deux jours plus tôt, crevant d'inquiétude pour son jumeau encore inconscient.

~ Mi volcàn ~ (Is It Love? Daryl Ortega)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant