CHAPITRE VINGT-DEUX - "Je t'aime, bordel de merde !!"

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Dans mon cauchemar, je revois mes paumes imbibées de sang

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Dans mon cauchemar, je revois mes paumes imbibées de sang. Son sang.

Je ne peux rien faire d'autre que les regarder, terrifiée par cette flaque rouge qui ne cesse de s'écouler dans l'interstice de mes phalanges. Et puis je le vois, entendu au sol, inerte, gisant là alors que la flaque ne fait que s'étendre et s'étendre encore. Je crie. Un cri silencieux avalé par le néant. Personne ne me vient en aide, je suis moi-même incapable de bouger, pétrifiée par une force inconnue. L'homme que j'aime est en train de mourir sous mes yeux, et je ne peux rien faire...

Mes paupiettes s'ouvrent brutalement. J'essaye de contrôler ma respiration saccadée et surtout, de me reconnecter à la réalité. Merde, ce cauchemar était horrible ! Bien pire que ceux que je faisais régulièrement lorsque Daryl et moi étions séparés...

J'essuie précipitamment mon front en sueur et zieute le côté de la chambre plongée dans une lumière tamisée. Il est probablement tard, la soirée est bien avancée, et je me trouve dans le lit de Daryl.

Plusieurs odeurs s'imposent à moi. En premier lieu, celle de la bouffe. Et, oh, comme elle réveille mon ventre qui crie famine ! Cependant, ce n'est pas ce délicieux fumet épicé qui surpasse l'autre parfum... bien plus alléchant, bien plus addictif.

Le sien.

Daryl est étroitement collé à mon dos, un bras en travers de mon ventre, l'autre sous ma nuque, ses jambes entortillées aux miennes comme s'il ne voulait pas que je m'échappe. Putain. Il est si beau endormi que mon foutu cœur ne peut s'empêcher de louper un battement. Je déraille. Comme à chaque fois qu'il est près de moi, mon cerveau tourne au ralenti.

(Voire pas du tout.)

Je profite de ces quelques secondes de répit avant la tempête. Car, oui, je n'ai pas oublié que notre "discussion", à laquelle j'ai consentie en grand partie grâce à Matt, n'a pas encore eu lieu. Non. Au lieu de ça, nous nous sommes jetés l'un sur l'autre en plein milieu de sa fichue cuisine, après qu'il m'est déclamé la plus belle, la plus intense tirade romantique dont une femme pouvait rêver...

Et pourtant, je ne peux pas me laisser aller. Je l'ai fait tout à l'heure parce que j'étais affaiblie, c'est tout. Monstrueusement inquiète, monstrueusement affamée, monstrueusement exténuée... et monstrueusement amoureuse.

(Rah, putain ! Quelle guimauve je fais !)

Je ne pensais pas être aussi vulnérable, surtout face à un homme. Enfin, pas n'importe lequel. Mes années d'enfer ne m'auront donc servi à rien, ma méfiance et ma prudence légendaires non plus. Quand il s'agit de Daryl, je me retrouve soumise à tout ce que mon cœur et mon âme souillée contient de plus tendre... c'est impossible à contrer. Je l'aime trop, trop fort, et jamais je ne pourrais supporter de le perdre.

J'ignore le tiraillement incessant dans ma poitrine pour me concentrer sur l'essentiel, là tout de suite. Et l'essentiel là tout de suite, c'est le visage de mon amant endormi à quelques centimètres du mien, plus désirable et adorable que jamais. Mon geste est irrépressible : je dois le toucher, savourer sa peau, sa chaleur qui aurait pu me quitter de la plus atroce des manières trois jours plus tôt. Il faut que je me rassure. C'est vital.

~ Mi volcàn ~ (Is It Love? Daryl Ortega)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant