Qu'est-ce que je m'ennuie, putain.Alors qu'une de mes poules baisse mon pantalon et balade ses mains expertes sur mes obliques, jouant de sa langue sur mon bas-ventre pour m'exciter, je ne ressens... rien que l'ennuie. Pourquoi ? Ha ! Si je le savais ! C'est certainement pas dans mes habitudes de m'emmerder lorsqu'on en vient à la baise. Pas du tout dans mes habitudes.
Ou alors l'absence de Joe à ma fiesta me mine plus que ce que je pensais.
Mon meilleur pote est en tournée à des milliers de kilomètres de New York, probablement en train de fourrer une jolie groupie nympho, et moi, je pense qu'à un truc : stopper les festivités pour être pénard.
(Moi, pénard ? Santa Dios, j'suis à la ramasse.)
C'est à n'y rien comprendre. Mierda, je suis le Roi de la Fête, le Playboy Légendaire qui baise comme un dieu et propose les fêtes les plus prisées et déjantées de la Grosse Pomme ! Je dégote les meilleurs plans, sers la meilleure ecsta du marché, fournis les meilleures poules dont on puisse rêver... j'fais un burn out comme ces putains de bureaucrates coincés, c'est ça ? A mon âge ?
(Trois ans que je me tanne à redorer le blason d'El Craneo, j'imagine que ça doit tirer sur la corde à un moment ou à un autre.)
Brique par brique, billet après billet, négociations après négociations et menaces après menaces, j'ai redressé la barre à la sueur de mon front et au sang dans mes veines. Je me suis hissé au sommet et je suis actuellement - et pour longtemps - tout en haut de la pyramide, maître incontesté des courses illégales et fournisseur officiel de toute la ville. Je peux pas me permettre d'être blasé, ne serait-ce qu'une foutue seconde !
En entendant le son étouffé des baffles à quelques mètres de la piaule que j'occupe et qui constitue l'une des nombreuses de mon baisodrome, j'ai envie de tout envoyer balader. Mes invités survoltés, les fêtards qui ne rêvent que de sexe et de fric, la poule qui amorce sa pipe... putain, je veux sentir autre chose qu'une bataille gagnée d'avance avec une nana à qui j'ai simplement décoché un regard pour qu'elle me suive à l'étage et se débarrasse de ses fringues - y' en avait pas des masses, d'ailleurs. J'ai besoin d'autre chose. De frisson. De défi.
— T'es vraiment monté comme un étalon, Daryl chéri, susurre la nana en attrapant ma queue. J'pensais que c'était une légende exagérée.
Elle glousse comme une dinde et déplace ses cheveux aux longues boucles travaillées sur le côté pour que j'admire le spectacle. Ses créoles aux dimensions démesurées tintent contre la ribambelle de bracelets à son poignet. Ce n'est pas du toc. Probablement des cadeaux offerts par ses admirateurs d'une nuit - ou de plusieurs, pour ce que j'en sais.
— Tu parles trop, répliquè-je avec un sourire en coin puant d'hypocrisie. Tu devrais pas occuper ta bouche à autre chose, poupée ?
Je jette un œil en biais à ma queue. Ouais, une demie-gaule. C'est tout ce que j'arriverais à avoir ce soir, apparemment. Joder.
La poule me gratifie d'un plissement d'yeux qu'elle veut sûrement aguicheur - peine perdue, on dirait qu'elle fait un AVC - et plonge sur ma verge. Elle entame un va et vient contrôlé, habile, je dois le reconnaître, et maîtrisé. Elle sait ce qu'elle fait et elle le fait bien. Alors, pour ne pas briser sa fierté et lui faire penser qu'elle est nulle - ce qui objectivement n'est pas le cas -, je fais l'effort de grogner.
Mais mon corps ne m'obéit pas.
(Putai de mierda...)
Impossible de me mettre dans l'ambiance, même si tout s'accorde à me faire passer un bon moment. J'ai juste pas la tête à ça.
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~ Mi volcàn ~ (Is It Love? Daryl Ortega)
FanfictionVictoria n'a toujours eu qu'un essentiel dans sa vie : son boulot. Jeune inspectrice talentueuse, elle excelle à établir les profils psychologiques des suspects afin de mieux atteindre leurs faiblesses. Mais derrière cette femme que ses collègues...