~ Mi volcàn ~ (Is It Love? Daryl Ortega)

~ PROLOGUE ~

— Vraiment, je suis super contente que tu m'accompagnes, Vic ! 

Je tourne un regard un peu las vers Lisa, qui m'offre un énorme sourire reconnaissant. Sa gaieté naturelle est rehaussée par l'éclat de ses yeux bleus et la robe bustier bleu électrique qu'elle porte. Cette fille est magnifique en toutes circonstances mais ce soir, elle a mis le paquet ! 

— Tu vas voir, tu vas t'amuser ! S'exclame-t-elle devant ma moue peu convaincue. 

Je hausse les épaules et arque un sourcil en lui répondant : 

— En tant que garde du corps de mademoiselle, je ne suis pas certaine de pouvoir réellement m'amuser. Ou te quitter des yeux. Tu seras jamais sage. 

Effectivement, ses prunelles pétillent déjà de malice. Je soupire. 

— Comment rester sage à une fête comme celle-ci !?

Elle ponctue sa phrase en ouvrant grand les bras et en se tournant vers l'immense propriété devant nous. Je suis son regard sans trop d'entrain, les basses de la musique agressant déjà mes tympans. Du rap. Forcément. Bon, je ne m'attendais pas à ce qu'ils passent du Mozart ou du Beethoven... mais ça m'agace quand même. 

Voyant mon air bourru et la probable grimace qui orne mon visage, Lisa me prend la main et me tire de force vers la foule de corps qui se massent et se déhanchent autour d'une piscine gigantesque. Je la suis bon gré mal gré sans cesser de me dire que je préférerais être ailleurs. En salle d'interrogatoire par exemple. Le petit dealer Ortiz était à point hier, quand on l'a serré. Si j'avais pu passer ma soirée au poste plutôt qu'ici, je lui aurais extirpé le nom de son boss avec une délectation non dissimulée... 

— Vic, je te défends de penser au boulot maintenant !! Me hurle Lisa pour se faire entendre entre les notes violentes de la musique. 

Je grogne, mais elle ne m'entend pas, trop absorbée par l'ambiance survoltée qui règne autour de nous. J'admets volontiers que cette fête est impressionnante... sans parler de la villa qui se découpe derrière la foule en délire ! Je ne compte pas le nombre de fenêtres de la façade, ni ne réalise l'ampleur du luxe qui se dégage de cette bâtisse. Dans le genre tape à l'œil, ça se pose là. Je ne sais pas ce que fait le proprio de cette baraque de malade, mais j'imagine qu'il n'est pas dans le commerce de petits pains - quoi que, ça rapporte les petits pains ! Surtout ceux au chocolat... Putain Vic' !  Arrête de penser avec ton estomac pour une fois !

— Viens danser !!! Vocifère Lisa dans mes oreilles. 

Elle serre toujours ma main dans la sienne et je reporte mon attention sur la masse de gens qui ondulent autour de nous. Toutes les nanas présentent sont indécemment vêtues, et encore, le terme est inadapté : la plupart sont en bikini, pour celles qui ne font pas du topless. La robe de Lisa paraît tout de suite bien plus sage qu'elle ne l'est en vérité. Quant à ma tenue, n'en parlons pas. À vrai dire, quand mon amie m'a appelée pour me demander - ou plutôt me forcer - à venir à cette fiesta, j'ai seulement pioché le jean, le tee-shirt et le perfecto en cuir brun que j'avais pour le boulot. En gros : je ressemble à la version bonne sœur qui se perd dans les bas-fonds des clubs de strip. Discrétion, bonjour ! 

— J'ai pas envie de danser, Lisa ! Hurlè-je en retour à mon amie dont le bassin décrit déjà ses premiers mouvements en rythme avec le son tonitruant qui s'échappe des enceintes. Amuse-toi, je te tiens à l'œil. 

À sa mine bougonne, j'ajoute : 

— De loin ! 

Je pointe l'index vers la terrasse légèrement surélevée de la propriété. Avant de tourner les talons, je lui claque une bise sur la joue et la prévient d'une voix autoritaire :