Une fois Dolores et son bébé partis, je digère ce que je viens de lire. Les infos partagées par mon Capitaine sont très loin de me plaire mais elles ne m'étonnent pas. Pas du tout.
Je savais que Jackson n'allait pas être facile à appréhender. C'est dans ses gènes, dans sa manière d'être, il a toujours été comme ça... je n'avais simplement pas pensé à regarder au-delà de ce rôle de Monsieur Tout le Monde qu'il s'évertuait à jouer avec expertise. J'étais amoureuse. J'étais fascinée. Et cette fascination m'a perdue.
Alors quand le rapport d'interrogatoire que m'a gentiment transmis Marquez m'a été remis par Dolores, je savais déjà, dans les grandes lignes, que cet enfoiré ferait de son mieux pour foutre les nerfs de mes collègues à vif - et notamment de Max. Je savais que son armure de granit ne serait pas ébréchée malgré l'expérience et le talent des autres interrogateurs de la NYPD. Tout ça parce qu'il n'a qu'un seul talon d'Achille : moi.
Je ne m'en vante pas, au contraire. C'est une punition. Être aussi désespérément naïve et aussi maladivement docile envers ce pervers narcissique n'aura pas suffit à éteindre ma culpabilité d'avoir succombé alors que tous les signes sont apparus bien vite. C'est aussi parce qu'il n'y avait que devant moi que Jackson se montrait comme il était - violent, monstrueux, cruel - qui prouve que je peux l'atteindre. Que son jouet à qui il faisait subir les pires tourments issus de son esprit dérangé serait la clé pour briser son armure.
Grimaçante et épuisée d'avoir engouffrer ces lourdes constatations, je referme sèchement le dossier et le range dans l'enveloppe. J'ai mal au crâne, probablement parce que malgré les infos que m'a fait parvenir mon chef, je ne pense qu'à une foutue chose qui n'a absolument rien à voir avec mon ancien bourreau : la déclaration de Daryl.
Ses mots concernant les enfants et le fait d'en avoir tournent en boucle dans ma tête, accentuant ma migraine. Je me masse les tempes et bénie celui qui a appelé mon petit con de copain et l'a éloigné de moi. Au moins quelques minutes, que je puisse décompresser.
Je ne devrais pas me focaliser sur ce qu'il a dit. C'était sous le coup de la vexation, il peut-être aussi susceptible qu'un gamin pourri gâté. Le fait est que... ses mots m'ont touché en plein cœur.
(En plus d'un très mauvais timing.)
Dire que je m'étais résolue, que j'avais pris mon courage à deux mains pour lui annoncer que nous allions avoir un enfant ! Comment suis-je censée ignorer ses paroles, même si elles ont été prononcées sans vraiment de réflexion, et faire comme si de rien n'était ?
Bordel, quel sac de nœud !
Je tends la main vers le tupperware dans lequel les vestiges de ce qui étaient les biscuits chocolatés maison de Rosita trônent encore. Distraitement, je mouille mon doigt, ignore le bandage autour de mon poignet, et picore les miettes qui jonchent le récipient. Les yeux dans le vague, je tente de ne penser à rien histoire de calmer la douleur dans mon crâne.
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~ Mi volcàn ~ (Is It Love? Daryl Ortega)
FanfictionVictoria n'a toujours eu qu'un essentiel dans sa vie : son boulot. Jeune inspectrice talentueuse, elle excelle à établir les profils psychologiques des suspects afin de mieux atteindre leurs faiblesses. Mais derrière cette femme que ses collègues...