CHAPITRE 16

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Nilaja

Sa dernière phrase me choque.

En le voyant comme ça, on peut pas imaginer qu'il a été diagnostiqué. Il est très calme et sérieux surtout dans son travail. Il n'a pas la bougeotte, mais bon, je ne suis pas médecin et surtout je ne le connais pas personnellement.

Je l'observe de haut en bas pour voir s'il n'y a pas quelque chose qui aurait pu m'échapper.

- Ça se soigne avec un traitement que je prends encore aujourd'hui. Le fait d'occuper mon esprit avec des activités m'a beaucoup aidé quand j'étais petit et en grandissant j'ai gardé l'habitude d'être occupé par l'art. m'expliqua t - il. Et toi, pourquoi t'aime lire ?

Je continue de déambuler dans l'immense couloir pour observer chaque œuvre intensément.

Si j'ai bien compris, nous sommes sur du donnant - donnant, donc je lui donne ce qu'il veut pour une fois.

- Tu t'es déjà senti tellement incompris que tu penses que ce que tu ressens est extrapolé, comme si tous tes sentiments étaient inventés et que tu n'étais pas légitime de les ressentir ? Je n'attends pas sa réponse et continue car finalement, ce n'est pas le sujet de sa question. La lecture est un échappatoire. Tu choisis une époque, une trope et tu deviens le personnage principal du monde dans lequel t'a décidé de plonger, tu te reconnais dans les personnages parce que même s'ils sont fictifs, ils ont les mêmes problèmes que toi, donc tu te sens moins seul et surtout, tu te sens entouré et compris. La lecture m'aide. Je ne sais pas en quoi mais elle m'aide. Comme toi avec ton art mais différemment.

C'est bizarre qu'avec lui j'arrive à parler librement. Pendant un laps de temps très court, certes, mais j'arrive à sortir des phrases qui ne sont pas des ordres.

Il est plus utile que ma psy au final.

- T'as jamais pensé à écrire ? Écrire ce que tu ressens pour essayer de mieux te comprendre et catégoriser des émotions. Peut - être que ça t'aidera. Me conseilla t - il en me rejoignant au bout du couloir.

Je hausse les épaules pour mettre un terme au moment confession. J'en ai déjà trop dit en 1 journée qu'en une dizaine d'années à ma psy. J'ai tellement été habituée à être ignorée que je ne sais même plus tenir une conversation sans me forcer.

- Toutes ces pièces sont des chambres ? Le questionnais - je

Le couloir est certes artistique mais il y a aussi 8 portes, 4 de chaque côté. Il est extrêmement long, ce qui m'indique que les pièces doivent être conséquentes.

Il comprend que je ne veux plus parler et remet son sourire insolent sur son visage. Ce qui est bien avec lui c'est qu'il comprend quand il doit s'arrêter, il ne va pas forcer les choses. Cet homme a beaucoup de qualités même s'il m'exècre souvent.

- Il y a 5 chambres pour ma famille et moi et le reste sont des chambres pour les invités.

Je fais un calcul mental et me rends compte que les calculs sont pas bons.

- Mais vous êtes que 3 non ? Qui occupe la dernière chambre ? Dis - je en fronçant les sourcils. Si nous faisons les comptes, ils devraient tous avoir une chambre individuelle et leurs parents leur chambre ce qui fait 4. Un frère ou une sœur caché ?

Il continue de me regarder en souriant et m'amène devant une porte. Il l'ouvre et m'invite à entrer.

C'est une chambre bleu ciel avec des tonnes et des tonnes de tableaux, pinceaux, peintures, instruments...

Il m'emmène dans sa chambre pour esquiver la question, il apprend un peu trop vite de moi.

- Ta chambre est très... toi. Dis - je après mûre réflexion.

BLACK BOSSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant