CHAPITRE 29

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Nilaja

La Sicile

2 semaines plus tard

Le soleil de Palerme commence petit à petit à se coucher, je ne me lasserai jamais de regarder ce phénomène et j'ai vraiment l'impression qu'il est encore plus beau quand on est à l'étranger.

- T'en a mis du temps. Dis-je quand j'entends des pas familiers derrière moi quelques instants plus tard.

- J'étais en très bonne compagnie. Me dit-il quand il arrive à ma hauteur. Je sens directement les effluves d'un parfum féminin et je comprends ce qui l'a retenu. Mon téléphone sonne à ce moment-là et je n'ai pas besoin de le regarder pour savoir qui est ce qui m'appelle encore une fois. Chacun de mes contacts a une sonnerie personnalisée ce qui me permet de ne pas regarder mon téléphone quand il sonne pour savoir qui m'appelle. Cette sonnerie n'est pas personnalisée, il ne peut donc s'agir que d'une seule personne. Tu comptes l'ignorer encore longtemps ?

- Pourquoi tu me poses la question alors que tu connais la réponse ? Lui dis-je en le regardant droit dans les yeux. J'ai envie de ne parler à personne. Expliquais-je en remettant mon regard en face de moi.

- J'aime pas lui cacher des choses, et l'ignorer ne supprimeras pas ce que vous avez fait tous les deux. M'assène-t-il et je sais très bien qu'il a raison.

- Ça fait 2 semaines que tu m'énerves avec tes leçons de morale et tu vois bien que je ne t'écoute pas, ça te lasse pas de parler dans le vide ? Répliquais-je sans détourner mon regard du couché de soleil.

- Et toi d'agir comme une gamine alors que t'as un quart de siècle ? Dit-il alors que je lève les yeux au ciel face à son accusation. Tu lui fais du mal, il a l'impression d'avoir mal fait les choses et d'avoir causé ta fuite.

- T'as fini ? Lui dis-je tout en soufflant pour qu'il comprenne qu'il commence vraiment à me saouler.

- Je terminerais par te dire que si tu répondais à tes appels ou si tu lisais tes messages, tu saurais que ta meilleure amie est sur le point d'accoucher.

...

Dans le hall de l'aéroport de Palerme, nous attendons tous les 2 pour embarquer. Les événements des 2 dernières semaines déboulent dans ma tête comme des flashbacks.

Le jour du nouvel an a été, comment dire, spécial. J'ai couché avec Amaël, plusieurs fois même, et malheureusement pour moi j'ai adoré. Tellement adoré que je n'ai pas assumé le lendemain, quand mon cerveau a décidé de se reconnecter à mes neurones, j'ai pris mes affaires et j'ai foncé à l'aéroport alors qu'il dormait encore sur mon canapé avec pour seule couche une couverture qui recouvrait partiellement son corps. Cette nuit était la goutte de trop dans ma vie qui était bien symétrique, à ma manière, avant qu'il arrive et qu'il décide de chambouler mes habitudes. Ma destination s'est choisie à la dernière minute, j'ai seulement pris le premier vol qui partait en dehors des frontières puis je me suis malencontreusement retrouvée dans le même avion et à côté de Nat. Sur tous les gens qu'il existe sur terre il a fallu que je me retrouve à passer 20 heures avec le meilleur ami de la personne que j'essaye de fuir. Et contre toute attente, la surprise fut vite remplacée par une conversation. Il est aussi dépressif que moi et nous n'avons pas eu besoin de nous le dire pour le comprendre. On a les mêmes tics d'angoisse comme se craquer les doigts ou se déchiqueter les lèvres, nous sommes tous deux très renfermés sur nous-mêmes et le fait de pouvoir parler avec une personne qui comprend ce que l'on vit et qui ne pose pas de questions intrusives met en confiance.

BLACK BOSSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant