CHAPITRE 34

930 75 35
                                    

Nilaja 

- Ça fait 1h que tu me forces à regarder ton dessin animé débile, je suis pas venu là pour rien alors parle ou je pars. Je sais très bien qu'il ne le fera pas mais il aime penser qu'il a le libre-arbitre. Ma seule réponse à sa provocation est le soulèvement de mon sweat afin de lui montrer mes avant-bras. Il ne sille pas et les examine sans pour autant me toucher.

- Qu'est ce qui a déclenché ta crise ?

- Mes parents. Je suis orpheline comme toi maintenant. Il me frappe la tête pour seule réponse alors que je me force à rigoler.

- T'es pas orpheline, même si tes parents ne t'aiment pas, ils sont encore vivants. Les miens, je les reverrai jamais. Même s'il dit ça de manière platonique et détachée, je sens une pointe de nostalgie dans sa voix. Je ne connais que des bribes de sa vie, des éléments qu'il a laissé sous-entendre ainsi que mes suppositions.

- On arrive au moment de l'histoire où tu me raconte ton passé ? Faut que j'aille chercher des popcorns ? Je vais verser des larmes ?

- Fermes-là et écoutes. Mes parents et moi vivions dans le sud de San Diego, dans un petit studio. Mon père était alcoolique et violent et ma mère une toxico. J'étais pas voulu et ma mère voulait avorter mais par faute d'argent, elle ne l'a pas fait. Quand elle a compris qu'elle pourrait avoir de l'argent de l'Etat grâce à moi, elle s'est résignée à être mère. Quand je suis arrivé, mon père était en prison. Je n'ai absolument aucun souvenir de lui car il ne restait que très peu de temps libre. Quand il a purgé une grosse peine pour vol et homicide, ma mère ne pouvait plus subvenir à ses besoins, payer l'appart et s'occuper de moi. Elle a donc demandé de l'aide à ses parents et on est parti vivre dans les beaux quartiers. Mes grands-parents étaient les voisins des Silas, mon grand-père était un grand entrepreneur mais il commençait à faire faillite. Ma mère a bien vu que ma grand-mère pouvait s'occuper de moi donc elle a arrêté son rôle de mère pour continuer à se défoncer dans son ancien quartier. Elle vivait grâce à l'argent que l'Etat lui donnait et à ses atouts féminins. Elle est morte d'une overdose quand j'avais 2 ans, j'ai très peu de souvenirs d'elle car elle venait que très rarement pour me rendre visite, seulement pour demander de l'argent ou quand elle avait des visites de l'assistante sociale. Mon grand-père s'est suicidé quand j'avais 5 ans quand il a compris qu'il venait de perdre son entreprise et ma grand-mère la suivit quelques temps après, elle est littéralement morte de chagrin. Quand j'étais petit, ma grand-mère m'amenait à l'école du quartier et il y avait Adan et Amaël . Il s'est vite intéressé à moi et quand il a compris que nous étions voisins, je suis devenu son deuxième frère. On faisait pratiquement tout ensemble. Sa mère et ma grand-mère ont commencé à se rapprocher et sont devenues amies, Maryça voyait ma grand-mère comme sa mère et ma grand-mère la voyait comme la fille qu'elle a toujours voulu avoir. Quand ils sont tous deux morts, c'est elle qui a tout géré. Elle m'a accueilli chez elle et je n'ai plus jamais quitté leur maison. Elle m'a amené voir un psy afin de surveiller mes déviances. Ayant des parents pas très clean, je suis sujet à la toxicomanie de ma mère sachant qu'elle consommait quand elle était enceinte et de l'alcoolisme de mon père. Mon adolescence n'a pas été très facile à vivre pour eux entre l'alcool, la drogue, la police et les filles. Mais j'ai réussi à m'en sortir grâce à eux, ils ne m'ont jamais laissé tomber et même si je ne voulais pas de leur aide, ils étaient toujours derrière moi. Celui qui a le plus morflé c'est sans aucun doute Amaël. C'est comme mon jumeau et on a toujours tout fais ensemble, le fait de me voir dépérir l'a vraiment atteint et il a tout fait pour m'aider. Il s'est mis plus d'une fois en danger pour me sauver et sans lui je serais avec mon père en prison. Ne doute jamais de sa persévérance et de son amour pour toi.

Je savais qu'il avait eu une enfance merdique ce qui a eu des répercussions sur son développement. Il ne me raconte pas ça pour que j'ai de la peine pour lui mais pour que je comprenne qu'il a réussi à s'en sortir grâce à sa famille. Sauf que j'en ai plus maintenant.

BLACK BOSSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant