Nilaja
De retour au bureau, je me replonge dans mon travail.
Sortir et manger avec quelqu'un qui est autre que mon entourage ou des associés m'a étrangement fait du bien. C'était pas une sortie forcée pour lui mais un plaisir. J'ai toujours l'impression que les gens sont sympathiques à cause de mon statut. Que se soit ami, famille ou associé.
Je ne suis pas habituée au contact humain.
Je sais très bien que mon personnel me méprise mais ça ne me dérange pas tant que je n'entends pas ce qu'ils disent et qu'ils fassent du bon travail. J'ai toujours été habitué à ce qu'on ne m'aime pas pour diverses raisons même si je sais que la principale est ma couleur de peau. J'ai jamais compris étant petite pourquoi mais en grandissant j'ai fini par me rendre compte que les personnes blanches ( je ne mets évidemment pas tout le monde dans le même sac ) n'aime pas voir les communautés racisées réussir mieux qu'eux dû à leur racisme intériorisé qui à mon avis est dans leurs gênes. Pour eux, les pays coloniaux doivent favoriser leur race avant toute chose, ils ne nous voient pas tel qu'on est réellement mais comme une tâche noire. Heureusement que certaines personnes sont saines d'esprit et ne voient pas la couleur mais seulement la personne en elle - même.
A 19h30, comme tous les jours, Amaël m'apporte mon dîner avant de partir.
J'ouvre la porte avant même qu'il puisse toquer et il entre dans mon bureau.
Je lève la tête de mes documents et je vois 2 sachets d'un restaurant japonais.
- J'avais pensé qu'on pourrait partager le dîner, et avant que je le coupe pour le virer il ajoute, mais si c'est trop pour toi tu peux donner ma part à ta sœur, je te force à rien. J'ouvre la bouche pour lui dire de partir mais il continue de parler. Et avant que tu demandes je n'attends rien de toi à part peut-être un dîner dans ton bureau au milieu de tonnes de documents. Finit - il sa phrase avec un grand sourire.
Il sourit trop.
J'aime pas les gens heureux, ça me rappelle que je n'arriverais jamais à l'être.
Mais son sourire est un plus chez lui. C'est ce qui le rend encore plus beau.
Continuant sur ma lancée de cet après- midi, je ravale toutes mes mauvaises pensées et paroles et lui indique mon canapé du menton pour qu'il s'y installe.
- Je te préviens je travaille pendant que je mange donc fais ta discussion tout seul. Le prévins – je quand il me temps mon sachet.
- Pas de soucis. Ta sœur n'est pas encore rentrée ?
- Elle doit être en chemin mais je pense pas qu'elle passera par le bureau.
Il commence à manger tout en inspectant mon bureau.
- C'est sombre ici, comment t'arrive à travailler ?
- Je n'arriverais pas à travailler si c'était trop lumineux. Maintenant tais – toi et mange. Lui ordonnais - je en soufflant pour bien lui faire comprendre qu'il commence à m'exaspérer.
C'est pas pour autant qu'il arrête de parler et bizarrement c'est pas pour autant que j'arrête de répondre à ses questions.
- Pourquoi tu t'habilles qu'avec des couleurs sombres ?
- Comment tu sais ça ? Je ne m'habilles pas qu'avec des couleurs sombres. Dis-je en réfléchissant à la dernière fois où j'ai mis quelque chose de coloré sur ma tenue.
- Je te remarque c'est tout. Et j'ai remarqué que tu mettais jamais une touche de couleur sur toi. Le vert et le jaune t'irait bien.
- Je fais 1m85, j'ai pas besoin de me faire plus remarquer en m'habillant comme un arc – en – ciel. Dis – je concentrée sur le document dans ma main.
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BLACK BOSS
General FictionEt si pour une fois on changeait les rôles ? Que se passe - t - il quand un assistant beau et attentionné tombe dès le premier regard amoureux de sa patronne froide et dépressive ? Vous sentez le cocktail Molotov arrivé ? Entrez dans le monde tris...