Nilaja
J'ai replongé.
J'ai replongé après 5 ans d'abstinence, 5 ans où j'essayais de me tenir éloigner des lames, des couteaux et même des cutteurs. Mais il a fallu d'une dispute, la dispute de trop, qui a fait éclater toutes mes résolutions et mes convictions.
Pourtant j'ai réussi à avoir un nouveau dynamisme de vie, j'ai réussi à m'ouvrir et à intégrer une nouvelle personne dans ma vie, je me suis presque installée chez lui et le mot presque me rassure dans l'idée que notre relation n'est pas définie comme un couple. J'ai toujours le moyen de partir de cette situation et c'est la seule chose qui me fait rester. J'ai encore ma porte de sortie et elle restera ouverte tant que l'on restera comme ça.
Le problème c'est que je commence à l'inclure dans ma vie, à penser pour deux, que ce soit pour les courses, le ménage ou même les commandes de vêtements livrées à son adresse. Je ne passe que très rarement chez moi à part pour me changer, voir si ma sœur ne manque de rien même si elle commence peu à peu à s'installer chez son fiancé. Mon appartement est totalement délaissé.
Tout ça c'est pas bon pour moi, je n'arrive pas à m'occuper de moi alors d'une relation amoureuse ?
Je pensais à tout cela avant d'être interrompu par la sonnerie de mon appartement. Je devais travailler à mon bureau mais les accusations d'Amaël m'ont tellement énervé que je ne voulais pas les propager dans l'entreprise et dans mon travail. Les documents que j'étais venus chercher attendront ce soir ou demain. J'étais déterminée à faire un peu de ménage chez moi mais la sonnerie continuait de résonner. Si j'avais su qui se cachait derrière la porte, je n'aurais jamais ouvert.
- Qu'est ce qui t'as pris autant de temps ? Me dit ma génitrice quand elle rentre dans mon appartement, suivi par son mari. Je souffle d'exaspération car s'ils se sont déplacés, c'est que c'est grave. Jamais ils ne viendront de leur propre chef en simple visite de courtoisie. J'ai eu le malheur de leur partager l'adresse et le code d'entrée au début de mon aménagement, pensant que ça pourrait apaiser les tensions. Ils ne sont venus qu'une fois, lorsqu'Arlinda a emménagé pour voir si elle serait en sécurité, comme si c'était un enfant... Tu te rends compte qu'à cause de toi, notre fille ne nous adresse plus la parole ? Me dit-elle quand ils sont au salon.
- Je ne vois pas en quoi c'est de ma faute si votre fille a réalisé que vous êtes toxiques. Si vous êtes seulement venus pour ça, vous savez où se trouve la sortie. Dis-je en désignant la porte de ma main. Elle s'approche de moi pour n'être qu'à quelques centimètres de mon visage.
- Pourquoi veux tu à tout prix détruire la relation que j'ai avec ma fille ? T'es jalouse c'est ça ? Jalouse du fait que ta propre mère ne pourra jamais t'aimer comparer à ta sœur ? Jalouse du fait que ton propre père t'ignore et te méprise alors qu'il adore sa fille ? Tu veux détruire la relation que l'on a avec elle parce que tu n'as pas eu d'amour parental ? Mais réveilles-toi bordel, tu n'as jamais été voulu. J'aurais pu avoir de l'affection pour toi et commencer à t'aimer mais regardes-toi. Et elle me jauge de la tête au pieds pendant que j'encaisse ses mots. T'es dégueulasse, tu me donnes envie de vomir, tu me fous la honte devant la famille et mes amis. Je veux plus jamais que tu t'approches de ma fille. Et elle commence à s'en aller alors que mon géniteur reste là, encore une fois à ne rien dire.
- Ça doit vraiment te faire mal de voir que même sans avoir reçu d'amour parental, j'ai réussi dans la vie. Et je la regarde dans les yeux alors que ma vue commence à se brouiller et ma voix à tressauter. Ca te tue de voir que même avec toutes tes insultes, tous tes rabaissements, toutes tes tentatives d'éloignement de votre vie parfaite, Arlinda me voit comme son modèle et ne pourra jamais couper les ponts avec moi alors qu'elle ne t'adresse plus la parole depuis 5 mois et qu'elle le vit bien. Ça doit te faire souffrir de voir qu'elle a saisi la première occasion pour déménager chez moi alors qu'elle avait le même confort chez vous mais qu'elle préfère être avec sa sœur et plus avec ses parents chéris. Je me retourne vers mon père pour lui dire enfin tout ce que je pense. Et toi, t'as même pas honte de voir comment agit ta femme sur son enfant. Mes rendez-vous chez le psy, mes allers-retours à l'hôpital, mes fugues, tu as tout vu et tu sais pourquoi j'ai fait tout ça mais tu n'as jamais agi en conséquence pour apaiser les tensions. T'es qu'un faible et je dirais même une merde, une merde en tant que père et en tant que mari. Je me recule pour avoir un visuel des deux, je n'ai jamais eu le cran de dire ce que je vais dire mais je pense qu'il est temps de couper ce cordon toxique. Je ne veux plus jamais vous revoir de toute ma vie entière. A partir d'aujourd'hui je suis orpheline et je ne veux plus jamais porter le nom de Saad. C'est fini vos jeux mesquins avec moi, je déclare forfait et je quitte la partie. Dégagez de chez moi maintenant bande de merde. Et les larmes dévalent mes joues alors que j'ai tout fait pour les retenir.
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BLACK BOSS
General FictionEt si pour une fois on changeait les rôles ? Que se passe - t - il quand un assistant beau et attentionné tombe dès le premier regard amoureux de sa patronne froide et dépressive ? Vous sentez le cocktail Molotov arrivé ? Entrez dans le monde tris...