«Il était au mauvais moment, au mauvais endroit» disaient-ils. Bien. Et s'il vous disait qu'il était exactement au bon endroit et surtout au bon moment ? L'endroit qui changera sa vie probablement à jamais ? S'il vous disait qu'il avait été kidnappé...
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Il ne me fallait plus que quelques minutes avant d’aller rejoindre Kai pour ma mission. Mon regard passa dans le miroir et j’acceptai de me regarder un peu plus profondément que d’habitude.
Mon physique était toujours aussi pathétiquement banale. Puis ce visage de lapin que je me reconnaissais était détestable. Je ne voulais pas être mignon. Je voulais être sexy. Mais ce visage, mon visage n’avait aucune surprise. Il était beau, bien dessiné mais sans aucune originalité. J’en avais marre de ça. Je voulais une particularité même minime, du genre des joues super gonflées ou un nez trompe l’oeil. Même des boutons ça m’irait !
Je voudrais me regarder dans le miroir et trouver à détail à améliorer pour avoir un peu de changement. Mais rien ne m’irait à moi comme changement malheureusement.
- Bébé ? On y va ?
Sa voix me provoqua un sursaut et ses mains vinrent s’entourer autour de ma taille. Je restai figé à nous regarder dans la glace à deux cette fois. Sa bouche commença à poser des baisers le long de ma mâchoire avant de descendre dans mon cou.
Le temps d’un instant, je fermai les yeux. Je fus plongé dans une situation plus ou moins différentes.
Taehyung pressait mes hanches fermement entre ses mains. Il collait son bassin contre moi, sa poitrine heurtant mon dos. Une main remontrait le long de ma chemise pour se loger contre mon cou. J’ouvrais la bouche ne serait-ce que pour respirer et sa main serrait plus fort mon cou. Taehyung commença à lentement bouger de gauche à droite pour que je sente son désir pour moi enfler. Je le suppliais de lâcher mon cou car sa prise était trop forte. Mais en réalité, mon corps ne désirait qu’une chose : Qu’il sert plus fort et m’en colle une pour mes supplications avant de m’embrasser.
- Bébé… ?
Mais ce n’était pas la voix de Taehyung. Cette voix qui m’appelait n’avait pas de profondeur dans laquelle je voudrais me noyer des heures et des heures. Cette voix ne me faisait pas frissonner de la tête aux pieds. Et ces mains qui me touchaient n’appartenaient pas à mon corps. Elles n’étaient pas vraiment compatible.
Je voulais Taehyung.
Mon corps, mon esprit, mon coeur, le réclamait.
- Oui Kai ? Je suis prêt, partons.
Nous descendions à la voiture seuls. Heesun était en déplacement une fois de plus alors nous ne pouvions le revoir avant demain au moins. Il avait ce don de disparaître pendant les missions et c’était vraiment quelque chose.
Une fois dans la voiture, Kai démarra sans perdre plus de temps. Cette fois ci, le trajet fut un peu moins long qu’habituellement.
Je ne décrochai pas un mot de tout le trajet. Kai était bien gentil mais je ne voulais juste pas parler avec lui. Il le comprit et garda le silence également. Nous savions parfaitement comment cette nuit finirait. Bien sûr, je parlais d’une pénétration.
Mais pour le moment, je voulais me concentrer sur ma mission à moi. Poser des caméras espions dans le bureau d’un certain Lee. Les poser au dessus de son immense bibliothèque et voler des DVD portant des numéros.
Avec eux, j’agissais sans même avoir de motivations. Je ne demandais jamais pour quelle raison il fallait que je fasse ces choses là. J’agissais et point barre. La boule au ventre avait même cessé de me rendre visite durant les missions. N’était-ce pas ma chance ?
La nuit était déjà tombée. Il faisait très sombre et la matière de mon costume n’aidait en rien. Mes cheveux de devant étaient relevés en un chignon et le reste retombait sur mon coup. La fraîcheur causant le vent de ce soir ne cessa de me décoiffer.
Kai se gara devant un immense manoir. C’était étrange. Nos missions avaient généralement lieu dans des penthouses éclairés plus que de raison.
Ce soir, je me trouvais devant un manoir sans lumière. Même la porte ouverte ne montrait qu’une obscurité déconcertante. Il n’y avait personne devant le manoir excepté deux agents de sécurités. Sinon le coin était dessert. Mais je savais qu’un monde était caché à l’intérieur car la rue gorgeait de voiture de luxe.
- C’est glauque votre truc, lâchai-je en détachant ma ceinture.
Je dus passer ma langue sur mes lèvres pour les détendre d’avoir garder le silence durant une longue heure. Kai quitta la décapotable et vint vers ma portière pour l’ouvrir.
- Tu connais beaucoup de choses pas glauque dans notre métier ?
Notre.
Notre métier. Cela était toujours aussi étrange de l’entendre me dire ces mots. J’avais encore du mal à réaliser que j’avais des milliers d’euros sur une carte bleue à mon nom. J’avais du mal à réaliser que ce travail me faisait remporter bien plus en un mois qu’un job décroché suite à une licence ou bien un master.
Mais moi ce métier je n’en voulais pas.
Mon métier à moi tenait au bout de mes dix doigts.
Mon métier à moi c’était taper plusieurs lettres pour former un mot, puis une phrase, puis un chapitre. Mon métier à moi c’était faire des pauses cinquante fois sur un seul et même chapitre en me promettant d’être plus efficace après. Mon métier à moi c’était d’imaginer des mots pouvant transporter des gens n’importe où dans leur propre imagination. Mon métier à moi c’était de passer des heures à écrire une page pour tout effacer et recommencer avec plus d’inspiration.
Mon métier était beau… Il m’inspirait, me transportait, me transcendait, me touchait.
Mon métier n’incluait pas la mort de gens réels, le trafic d’êtres humains, le vol d’ordinateur.
Tout ça ce n’était pas moi. Et il fallait que je trouve une manière d’y mettre fin et de retrouver ma vie à un moment donné.
J’inspirai un coup et quittai la voiture. Kai me proposa son bras et je l’attrapai sans broncher. Il donna l’invitation à ces deux hommes barbus et nous étions entrés.
En effet c’était noir. Mais minuscule. Il fallut que Kai pousse une porte et la fête s’offrit à nous.
Le bruit nous enveloppa immédiatement. Les gens dansaient à en perdre l’usage de leurs jambes. Ils criaient et sautaient dans tous les sens. Les lumières bleus, vertes, violettes et roses se cognaient dans toute la pièce. Et moi j’eus envie de chanter, de m’amuser avec eux.
Un regard fut suffisant pour que Kai et moi décidions de s’amuser un petit peu. Juste avant de commencer ma mission.
Il entama alors une danse ridicule en lançant ses bras de haut en bas. Avec un rire, je suivis le mouvement. Kai pouffa en me voyant rater son propre mouvement raté. Mais ce n’était rien. C’était juste histoire de s’amuser un petit peu lui et moi.
Kai s’approcha de moi en imitant des sauts de lapins et il fut d’un coup extrêmement proche. Mes doigts s’entourèrent naturellement à son coup et sans crier gare, il m’embrassa. Il m’embrassa fermement alors que je collai mon corps au sien sans honte.
Sa bouche dévora ma lèvre le temps de quelques longues secondes. Et cette fois, je ressentis un frisson en le voyant reculer. Il me regarda sérieusement et se pencha à mon oreille.
- Fonce d’accord ? Après ça, je te ramène à la maison et je te ferai absolument tout ce que tu voudras.
Il embrassa ma joue et avança dans la direction opposée à moi. Me laissant seul au milieu de ces gens probablement bourré. Si seulement, je pouvais continuer à sauter et chanter avec eux comme un fou. Comme le fou que je fus autrefois.
Je soupirai une fois de plus et me résignais. Je ne devais pas et ne pouvais pas penser à mon moi d’avant maintenant. Là maintenant, je devais monter à l’étage par cette immense rambarde et faire mon travail.
Mon corps se faufila entre les corps dansants et il rejoignit l’escalier. L’escalier était immense mais il n’y avait visiblement personne posté ici pour surveiller comme l’avaient indiqué les garçons. Leurs informations manquaient cruellement de précision.
Je montai l’escalier avant de buter devant une petite porte. Je retirai ma veste de costume de ma main pour regarder le code afficher.
4585285
Je tapai les nombres inscrits et la porte s’ouvrit. Je regardai de gauche à droite, les mains moites et le coeur palpitant. Personne ne se trouvait à me regarder alors j’entrai.
Cet endroit fut tout de suite coupé du bruit une fois la porte fermée. Cette partie était éclairée par les lustres sur les murs et de longs tapis orientaux longeant le sol. On aurait dit le couloir d’un hôtel. Avec plusieurs portes cotes à cotes.
Une porte s’ouvrit et je manquai l’arrêt cardiaque. Une vielle dame en sortie avec une canne et un dos recourbé. Ses yeux étaient à moitié fermé et c’était moi qu’elle regardait.
- Alors ce thé ! Il vient ou pas ? Pouvez vous faire votre bouleau ?
Serveur ? Moi ?
J’étais habillé d’un costume plus cher que mon appartement et elle me confondait avec un serveur?
J’affichai un sourire crispé et hochai la tête bêtement en espérant qu’elle referme la porte. Elle le fit à mon plus grand bonheur.
Sur ma main était inscrit le numéro 467,je repérai cette salle juste en face de moi. En vitesse, je m'approchai et débloquai la porte avec un autre code.
Comment est ce qu'ils avaient pu obtenir tous ces codes ?
La porte s'ouvrit sur un bureau comme prévu. Pour les caméras prévues, je savais que Heesun les avait déjà désactivé. Alors, je refermai derrière moi et j'observais.
Un bureau rien de plus normal se trouvait au milieu de la pièce. À côté, il y avait l'immense bibliothèque. Elle était vraiment imposante et allait presque se nicher au plafond.
En bas dans la bibliothèque se trouvaient des livres de toutes sortes. Un peu plus haut, je repérai plus de DVD que de raisons. Je reconnaissais certains films comme Le parrain, Creed ou encore Titanic. Il y avait également des dessins animés. Mais rien ne put m'aider à trouver ce que je devais prendre.
- Un mafieux qui matte le Titanic ? Original.
Deux DVD blanc avec inscrit des chiffres.
Comprenant que je ne trouverais pas maintenant, je gagnai du temps en plaçant les petites billes noires espionnes.
Une le plus haut que ma taille le permettait. Une à gauche, une à droite et le reste éparpillé un peu partout.
J'aurais aimé en placer bien plus haut mais je n'avais pas d'escabeau ni rien de semblable.
J'observais une a une, les billes espionnes que je venais de poser. Mon regard balaya la grande bibliothèque et il s'arrêta net sur un Dvd caché entre la centaine de film.
- Oh putain il y en a un !
Je failli sauter de joie avant de réaliser à quel point c'était haut. Jamais je ne pourrais l'attraper c'était impossible.
- Et merde...
Je regardai un peu partout dans la pièce de quoi me mettre en hauteur mais rien. Il n'y avait rien de plus qu'une chaise. Mais c'était un immense fauteuil alors bonne chance à moi pour le soulever.
Bip, bip, bip...
- Putain. De. Merde.
Comme un con, j'eus le réflexe de me cacher derrière la porte en entendant le code. Je plaquai une main contre ma bouche et tentai de canaliser ma respiration.
C'était bon. On allait m' exploser la cervelle pour de bon. Désolé papa de ne jamais être rentré de mon aventure. Désolé Heesun, tu n'auras pas tes DVD. Désolé-
- Bébé ? Faut pas rester là, on doit partir. Dans précisément 6 minutes tout explose ici. On s'est fait piégé.
La voix de Kai me fit sursauter et j'eus un doute un instant sur si je devais sortir de derrière la porte ou non. Sachant qu'il était juste à l'entrée.
- Bébé, je suis sérieux faut bouger et partir le plus loin possible maintenant. Ce bureau est une réplique du vrai et-
Hein ? Ce n'était que maintenant que je tiltai le piège dans lequel nous étions tombés.
Je sortis rapidement de derrière la porte et ce fut le regard paniqué de Kai qui m'accueillit.
- Mais comment on-
- Bébé il faut que-
Kai sentit. Il sentit un corps juste derrière. Je le sus au moment où il se tut et pinça ses lèvres entre elles.
Et pour moi... Et bien mon cœur s'arrêta. Très sérieusement il arrêta de battre et un vertige me prit.
- Kim... Dit Kai amèrement après s'être retourné.
Kim Taehyung. Kim fucking Taehyung se trouvait là. Il se trouvait là à ignorer royalement Kai pour me fixer moi.
Le choc me paralysa si fort que j'eus l'impression d'halluciner.
Mon rythme cardiaque accéléra, mes mains se mirent à trembler et mes jambes menacèrent de me lâcher sur le champ.
- Jungkook, on doit partir, dit Taehyung la mâchoire contractée.
- Non bébé. Toi et moi on part.
Kai détourna les yeux de Taehyung et les deux me tendirent leurs mains. Je compris qu'à cet instant j'avais un choix.
Suivre Taehyung qui m'avait lâchement abandonné et brisé le cœur. Suivre le mec qui me voyait toujours comme un gamin de 10 ans à traîner dans ses pattes.
Suivre Kai. Celui qui faisait attention à ne jamais me blesser. Celui qui tentait de me garantir une sécurité. Celui qui me tenait sans soucis dans ses bras la nuit et ne prenait pas la fuite au petit matin. Celui qui respectait mes silences.
Mon regard passa sur leurs deux mains. Je n'avais même pas le temps de vraiment réfléchir puisque apparemment nous étions en danger.
- Ce mec ne te veux pas du bien. C'est un connard dénué de sentiments. J'irai même jusqu'à dire qu'il est sociopathe. Il n'a aucune empathie et s'il te veut c'est pour ton propre intérêt.
Taehyung sociopathe ? Non. Il manquait certes d'un peu d'émotions par moment mais je savais qu'il ressentait des choses. Peut-être pas pour moi mais des choses quand même.
- Il m'a envoyé moi son meilleur ami, au Brésil pour me torturer. Il n'a jamais éprouvé de remords. Jungkook bébé, crois moi. Ne reste pas avec lui.
Meilleur ami ? Taehyung et Kai avaient été meilleurs amis à une période de leur vie ?
Et puis pourquoi est ce que je n'arrivais pas à parler ?
N'était-ce pas parce qu'au fond de moi je savais parfaitement le choix que j'allais faire. Le dire à voix haute brûlerait pas lèvre de honte. Car de cette même bouche j'avais maudis Taehyung par bien des manières. De cette même bouche je m’étais juré de ne jamais lui pardonner. Lui pardonner la vente, l'abandon et ma nouvelle vie.
Mais là, je n'avais qu'une envie. Lui sauter au cou et ne jamais le lâcher. Le garder à moi pour toujours. Car ce ne fut pas de la haine qui résonna en moi à ce moment là. C'était juste.
Enfin il est la.
Alors j'écoutai mon cœur. J'attrapai la main de Taehyung sur le regard surpris de Kai. Je voulus lui exprimer à quel point j'étais désolé , lui dire bien d'autres choses mais Taehyung tourna les talons et me tira.
Il ne me regarda même pas alors que Kai si. Kai me regardait avec rage, avec déception, avec tristesse. Et j'eus l'immense envie de regretter mon choix ne serait-ce que pour ma conscience. Mais ce ne fut pas le cas.
Taehyung commença à courir alors je suivis le mouvement, les larmes aux yeux. Il descendit l'escalier à toute vitesse et ouvrit la porte menant à la salle de danse.
Qu'ils étaient beaux. Tous ces gens vivant leurs derniers instants insoucieusement et je mourrai d'envie de leur crier de partir. Mais personne ne m'aurait cru.
Alors lâchement, je laissai Taehyung me sortir du manoir. Il n'y avait déjà plus les deux agents de sécurité comme s’ils savaient déjà ce qui se tramait.
Le froid s'infiltra immédiatement et le fait de courir n'arrangea absolument rien.
Pourquoi est ce qu'il ne disait rien ? Ne me devait-il pas au minimum des excuses écrites dans le ciel ? Ne le devait-il pas au moins un mot ? Un regard ?
Il s'arrêta devant une voiture noire imposante. Il entra et je fis de même machinalement.
Maintenant nous étions seuls. À deux. Et d'un coup, une haine monta en puissance dans mon cœur. J'avais toujours envie de lui sauter dessus, oui. Mais pour l'étrangler et le baffer de toutes mes forces.
- Jungkook je-
- Ta gueule. Ferme ta gueule et roule, j'ai aucune envie de t'entendre parler.
J'essayai habituellement d'être le moins virulent possible dans mes propos. J'essayais en général de parler correctement mais la ça venait de glisser seul.
Taehyung se retrouva bouche bée. Visiblement choqué par mes dires. Pourtant, il démarra. Au vue du danger qu'on courrait, il n' avait pas le choix de toute manière.
Il roula tout droit très rapidement. Je ne lui accordai pas un regard.
Taehyung était là. Il était là mais avec un mois de retard. Si j'étais tombé sur des gens aussi mal intentionné que l’autre violeur de merde, j'aurais eu le temps d'être agressé une centaine de fois au moins.
Et il se ramenait comme une fleur en plein milieu d'une mission à moi. Et moi comme un con, je le suivais. J'abandonnais et trahissais ma nouvelle équipe.
Des larmes coulèrent seuls le long de mes joues.
- Pourquoi est ce que tu m'as abandonné ?! Pourquoi est ce que tu m'as laissé seul ! Tu sais bien que j'avais besoin de toi ! Tu le sais mais tu m'as laissé tomber ! Ça fait un mois déjà ! Comment est ce que tu as pu me faire une chose pareille ?! Me vendre puis venir me récupérer. Wow tu as eu des remords. T'es ignoble Taehyung ! Je te jure que tu me dégoûtes ! Si je pouvais la maintenant, je te vomirais dessus pour te montrer à quel point tu m'écœure, à quel point tu m'as fait mal !
Je vidais mon sac en hurlant. Je hurlai ma douleur de toutes mes forces. Je lui reprochai enfin son abandon. Enfin, je pouvais lui hurler mon dégoût pour ses actions, mon dégoût pour son abandon, mon dégoût pour lui.
- Taehyung je te hais ! Je te hais de toutes mes forces !
- Ah ouais ?! Tu me reproches de t'avoir abandonné ? T'en sais foutrement rien ! Par contre ce que je sais moi c'est que tu n'avais pas l'air si malheureux que ça quand je t'ai vu rouler la pelle du siècle à Kai. Il baise bien au moins ?!
Je ne l'ai pas contrôlé. Ma main était partie seule. Je venais de coller la claque de sa vie à Taehyung. Tellement forte que même une fois ma main repartie, le bruit persista. Si fort que sa peau devint rouge à l'effigie de ma main. Si fort que je ne pus le regretter.
- Connard ! N'ose plus jamais. Et j'ai bien dit jamais ! Minimiser la douleur qu'a été ce mois. T'es pire que ce que je pensais ma parole. Une fois en Corée, je vais disparaître. Je ne veux plus jamais voir ta sale face.
Les larmes s’écroulaient lourdement sur mes joues laissant son visage trouble à mes yeux. Il ne me regardait plus. Il fixait la route mais je sentais tout son corps tendu. Cela passait de sa lourde respiration, ses sourcils froncés, sa main violemment agrippée au volant alors que nous étions en ligne droite.
Sa réaction fit monter ma colère à son paroxysme. Je voulais le provoquer. Je voulais qu’il ait une réaction mais une vraie. Qu’il m’explique les choses quand bien même l’idée d’entendre sa voix maintenant m’énervait.
Alors, je lui donnai un coup de poing dans le bras. Il sursauta mais je n’avais pas fini. Des sanglots naquirent au fond de ma gorge mais je tapai. Je lui tapai dessus comme on taperait sur un sac de boxe.
Taehyung se tourna vers moi, le regard sévère mais j’accélérai les coups sans ne plus rien contrôler. Mes larmes m’aveuglaient, mes sanglots m’étouffaient, la douleur dans mon coeur me tuait.
- Un mois! Pendant un putain de mois je t’ai attendu. Attendu que tu viennes me chercher. J’ai pleuré chaque jour de ce mois ci! À attendre un con comme un con ! Alors oui, Kai a tenté de me sortir du trou dans lequel tu et j’ai bien dis toi, tu m’as enfoncé !
- Jungkook arrête de me taper ! Je conduis c’est dangereux!
- La ferme je t’ai dit! Tu crois que quoi ? Tu veux toi que je te vende comme si tu étais un putain d’objet hein ? Ça te plaît pas ça! Alors pourquoi ça me plairait à moi ?! Hein ?! Kai je me le suis fait! Je l’ai laissé me baiser et oui il baise bien et il baise même mieux que toi! J’ai répondu à ta question j’espère !
Mes mots étaient puériles. Mes gestes encore plus. Je le cognai tellement faiblement que je ne pourrais pas faire de mal à une mouche. Mais j’avais besoin de le bousculer, de le sentir sous mes doigts, même épuisé. Car soudain, je me sentis épuisé. Sans aucune force. Mes bras retombèrent lentement de son bras à sa cuisse. Ma tête était tournée vers lui et collée à l’appui tête.
- Je ne voulais pas que ça se passe comme ça Jungkook.
Je sombrais. Mes yeux se fermèrent de manière lente, laissant une larme couler, une ultime larme.
Comme s’il suffisait de voir cet abruti pour savoir que je pouvais me reposer sans aucun souci. Je lui en voulais à en mourir. Bien évidemment que c’était le cas. Mais il m’avait manqué. Il me manquait encore maintenant. Et je ne répéterai jamais assez à quel point, je me détestais de ressentir autant d’émotions contradictoire.
Qu’on m’explique pourquoi lui avoir balancé ma haine, mes insultes, mes coups, mon coeur réclamait encore ses bras autour de moi ? Pourquoi mon coeur ne cessait d’attendre le moment où, il me serrerait contre lui ?
