Février (4)

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Là, sur son canapé, toujours nu, j'essaie de me remettre du bonheur que je viens d'éprouver. C'était si intense ! J'ai vécu pas mal de premières fois depuis le début de cette année scolaire, mais là, évidemment, on dépasse tout ce que j'aurais pu espérer, tout ce que je pensais pouvoir éprouver. Je ne sais pas combien de temps cela a duré, on ne se préoccupe plus de ce genre de chose pendant l'acte, on perd tout contrôle, on ne se concentre que sur l'instant présent, sur le plaisir, sur les sensations, sur tout ce que le corps éprouve. Lentement, Irénée revient de la salle de bains. Il s'assoit à côté de moi et je me colle contre lui. J'ai envie de sentir son corps, de le prendre dans mes bras, de l'embrasser. Pas pour les mêmes raisons qu'avant. Tout mon être à envie de le... remercier. Il est celui qui m'a transporté jusqu'à un sommet de bonheur, il n'y aura jamais assez de gestes ou de mots pour exprimer à quel point, là, maintenant, tout de suite, je l'aime.

Je regarde entre ses jambes.

– Tu es encore...

– Bien sûr, Mathieu. Te sentir te tortiller de plaisir, t'entendre gémir... forcément que je suis excité.

– Toi, tu n'as eu droit à rien.

Il me sert fort dans ses bras.

– Tu comprendras que donner du plaisir, c'est déjà très intense, on n'a pas forcément besoin de quelque chose en retour.

– Mais, dis-moi si tu veux que...

– Non, elle va redescendre, ce soir on s'occupait uniquement de toi.

– C'était incroyable.

Il se contente de sourire.

– Je ne veux pas faire ma diva, mais...

– Je sais ce que tu penses, Mathieu. Tu te demandes pourquoi je me suis retiré au dernier moment.

– Oui.

J'ai honte de formuler une sorte de plainte alors qu'il vient de m'emmener au sommet de l'orgasme. Enfin, ce n'est pas vraiment une plainte, maintenant que je suis calmé mon cerveau recommence à fonctionner et, forcément, j'ai des questions.

– Une étape après l'autre. Rester jusqu'au bout, c'est encore un autre niveau.

– Ce n'est pas parce que tu n'aimes pas ?

– Au contraire ! Mais tu as confiance en moi, non ?

– Bien sûr.

Je me colle contre lui. Oui, j'ai totalement confiance, et je suis con de douter de ce qu'il fait. C'est lui qui sait, je dois me laisser entièrement guider. Nous restons ainsi, dans les bras l'un de l'autre, à simplement regarder la télé, jusqu'à épuisement. Il doit presque me porter jusqu'au lit. Je ne suis toujours pas redescendu de ce que nous venons de faire.


Lorsque je me réveille, allongé sur le côté, je sens Irénée collé contre moi. Avec ses bras autour de mon corps, je me sens tellement bien, protégé, enlacé par l'amour. Mais je sens aussi autre chose, il est heureux d'être contre moi. Je me tourne doucement, pour qu'on soit face à face et que je puisse l'embrasser. Je veux me réveiller comme ça tous les matins ! Ma main descend lentement, pour la prendre, juste la tenir, c'est déjà tellement bon.

– Je voudrais essayer.

Il rigole. Je sais que je suis naïf, mais j'apprends et je suis totalement en confiance avec mon professeur.

– Tu sais que tu as le droit de tout faire, Mathieu.

– Vraiment ?

– On est nus, dans le même lit, on a enfin franchi une étape. Fais ce dont tu as envie, mon corps est à toi.

MathieuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant