Mathieu

Juillet (2)

Au réveil, la chaleur est déjà intense, alors qu'il n'est que neuf heures. Difficile de dormir plus, il y a beaucoup d'agitation sur le camping. Eh oui, nous sommes dépendants de ce que font les autres et apparemment, pour beaucoup, les vacances c'est synonyme se lever très tôt pour... ne rien faire !

– Bien dormi mon chéri ?

Un baiser d'Irénée, la journée commence bien.

– Je crois que j'ai beaucoup transpiré.

– C'est sûr que ce n'est pas l'idéal, on ne peut pas mettre la clim sous une tente.

Super, on va donc passer l'été à fondre. Bizarrement, j'ai quand même très bien dormi.

– On va courir ?

Ah mince, Sébastien est déjà levé aussi... Je me plains, mais j'aime bien qu'il prenne des initiatives et qu'il nous entraîne dans ses délires. Alors, rapidement, nous enfilons nos shorts de bain pour aller faire un footing sur la plage.

– Il y a du monde !

Je ne suis pas surpris que pas mal de gens courent, il faut profiter de la relative fraîcheur du matin. Mais je suis étonné par le nombre de jeunes. Je croyais que sur ce camping la moyenne d'âge était plus élevée.

– Sois un peu plus discret, mon petit Mathieu.

– Quoi ?

– Tu as l'air de bien apprécier ces jolis corps virils qui transpirent.

– Le spectacle est agréable.

Ça ne me dérange pas que mon petit copain me voie reluquer d'autres corps, il ne se prive pas non plus. Il faut se faire plaisir aux yeux quand on en a l'occasion...

Le footing se termine par une plongée dans la mer. C'est le rêve quand même ! Pouvoir finir l'entraînement en se baignant, longuement. Je vais vite m'y habituer.

– Qu'est-ce que tu regardes, Seb ?

– Ils installent un terrain de beach-volley.

Avec Fabien et Irénée, nous savons très bien quelle sera la suite. Notre ami ici présent est totalement prévisible.

– Tu vas vouloir qu'on intègre une équipe.

– Seulement si vous voulez.

Ce n'est même pas une véritable option.

Nous nous approchons donc des mecs qui sont en train de tendre un filet sur la plage. Ils nous regardent des pieds à la tête. Nous avons l'air sportifs, c'est bon nous pouvons intégrer leur groupe. Entre mecs on peut se passer de paroles. Ce qui est plutôt pas mal, puisque de ce que je comprends, les autres sont espagnols et aucun de nous ne parle cette langue.

– Je ne savais pas que t'étais aussi doué Mat.

– J'ai des dons cachés.

Je ne sais pas pour quelle raison mais je réussis toujours parfaitement mon service, quand on joue au volley. C'est à peu près la seule chose que je maîtrise dans ce sport.

– Punaise, ils sont chauds.

– Carrément. Tu ne fais pas un peu exprès de percuter nos amis espagnols ?

– Non, c'est juste...

Irénée se contente de sourire. Impossible de se concentrer sur la partie. Les autres sont absolument magnifiques. De corps, de visage, proches de la perfection. Si tout le monde est comme ça en Espagne, je veux qu'on y aille pour nos prochaines vacances.