Épisode 37

911 105 117
                                    

Les détectives la ramènent chez elle.

Dès qu'Ariane descend de la voiture, ses parents et sa sœur surgissent de la maison et se précipitent dans sa direction, en souliers et sans manteau.

Ariane est perdue dans la brume de sa fatigue et leur émotion la déconcerte. Les deux femmes pleurent et son père n'en est pas loin. Tandis que l'auto des détectives s'éloigne, sa mère et sa sœur l'enlacent, puis chacune la prend par un bras et ils rentrent dans la maison.

— Je suis tellement heureuse, répète sa mère.

— Je n'arrive pas à le croire, ajoute sa sœur. Tu es vivante!

Ils s'installent au salon, Ariane au milieu du divan, sa mère d'un côté et sa sœur de l'autre. Elles ont repris ses mains, comme pour l'empêcher de partir ou pour s'assurer qu'elle est vraiment là.

— Tu n'es pas au travail? demande Ariane à son père.

— Je suis en congé de maladie depuis ton enlèvement.

Ariane se sent vide, et puis sa gorge se contracte et l'émotion remplit ses yeux.

— Raconte-nous tout, dit sa mère.

La jeune fille répète la même histoire qu'aux policiers. Les hommes qui se sont jetés sur elle quand elle lui parlait au téléphone, le sac sur sa tête, le coffre de la voiture, le long séjour dans une pièce, sans presque aucun contact avec ses ravisseurs.

Les doigts de sa mère se crispent sur sa main.

— Ils ne t'ont pas fait de mal?

— Durant l'enlèvement, un peu. Au coude, quand je me débattais. Après ça, seulement quand ils m'ont attachée et bâillonnée pour me punir d'avoir crié.

— Pas de coups? Pas de... Pas d'attouchements?

— Non, répond Ariane.

Mais sa mère la scrute avec inquiétude et la jeune fille ressent un sentiment inhabituel: celui d'être submergée sous l'amour maternel. La sensation est enivrante. Le kidnapping va avoir un impact incroyable: réparer ses relations avec sa famille. « Malgré tout, se dit-elle, nous nous aimons. Aucun de nous ne va l'oublier. »

— J'ai été absente combien de temps?

— Deux jours, 8 heures et 17 minutes, répond sa sœur.

Tous rient.

— Seulement deux jours? s'étonne Ariane. J'ai l'impression d'avoir été partie plusieurs semaines.

— Nous aussi! disent-ils

— On avait peur que le pire se soit produit, explique son père. On était trop stressés, on n'arrivait plus à se concentrer. Même dormir était difficile.

— Je fais des prières depuis ta disparition, dit sa mère, et je ne crois même pas en Dieu!

— Pareil pour moi, dit sa sœur.

— Quand je t'ai entendu crier au téléphone et que j'ai perdu la communication, continue sa mère, je suis devenue tellement énervée que j'ai eu des vertiges. Ton père a dû composer le 911 pour moi. Je tremblais trop.

Son visage se tord et des larmes apparaissent. Ariane l'enlace.

— On a reçu des dizaines de messages de soutien, dit son père. Dont beaucoup de tes amis.

— Papa et maman ont donné plusieurs entrevues, ajoute sa sœur. Et tu étais dans tous les bulletins de nouvelles.

— C'est vrai qu'ils ont parlé de moi au parlement? demande Ariane.

Protection dangereuse [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant