𝘈𝘯𝘵𝘰𝘪𝘯𝘦 𝘎𝘳𝘪𝘦𝘻𝘮𝘢𝘯𝘯
Le jour de son dix-neuvième anniversaire, Morgane, une jeune femme autrefois ébréchée par son passé tumultueux, avait vu ses anciens démons resurgir dans son quotidien. Une dispute, des mots regrettés, un mauvais pr...
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Morgane, Île-de-France.
Deux jours plus tard.
— J'ai trop hâte, j'ai trop hâte, j'ai trop hâte, répétait Ava quasi sans cesse depuis notre réveil, cinq heures plus tôt.
Un peu moins de quarante-huit heures étaient passées depuis lundi. Jour où, ma meilleure m'avait proposé de l'accompagner à Marseille pour aller voir un match de l'Équipe de France. Si pendant ce temps passé, j'étais restée complément sereine ; aujourd'hui, je stressais.
Tout allait bien se passer, pensai-je sans arrêt.
Je ne savais pas pourquoi j'étais autant paniquée. Ça n'allait pas se passer comme il y a huit mois.
Ça n'allait pas ce passer comme il y a huit mois,
ça n'allait pas ce passer comme il y a huit mois...
ça n'allait pas ce passer comme il y a huit mois.
Tandis qu'Ava s'extasiait en criant à quel point elle avait hâte, je mordais mes lèvres à sang et triturais mes doigts.
— Bah putain, t'as l'air heureuse d'être là, remarqua ma meilleure amie. Cache ta joie, meuf.
Non, non, non...Je ne voulais pas qu'elle pense que son cadeau me déplaisait. Surtout pas.
— C'est pas ça, Ava, je t'assure...c'est juste que...
— Tu stresses.
Elle pinça ses lippes entre elles lorsque je confirmai sa théorie.
— Tu t'es forcée ?
Non.
— Morgane...si tu t'es forcée à accepter pour ne pas que je sois déçue, tu as fait le mauvais choix. S'il faut, je passe les places à mes cousins et on se fait juste quelques jours à la plage, me suggéra-t-elle d'un ton doux.
Je secouai négativement la tête.
— Je suis hyper-contente de retourner à un match, je te jure ! Mais...
— Mais pour toi, ça se passera comme en novembre.
Les larmes me montèrent aux yeux en un instant. Oui, j'avais peur. J'étais tétanisée à l'idée que des monstres fassent à nouveau exploser des endroits où des gens étaient simplement en train de s'amuser. Ils avaient pris une des parts d'innocence qui me restait et, il m'avait volé mon frère au passage.
— Beauté...je dois te refaire mon speech habituel ?
Elle attrapa mes deux mains comme signe de réconfort — également pour que j'arrête de me déchiqueter le bord des ongles — avant de continuer :
