48. Le canapé des confidences.

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MORGANEFévrier 2017, Paris

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MORGANE
Février 2017, Paris

— Tu as fait QUOI ? s'emporta Elliot.

Il plaqua une main sur sa bouche, choqué, tandis que mon impassibilité me paralysa - intérieurement, je n'en croyais pas mes oreilles non plus.

— Tu...tu... ? balbutiai-je en la pointant du doigt.

Lina, la concernée, souffla de désespoir. Je ne bougeai toujours pas, tentant de réaliser ce qu'elle venait de nous annoncer.

Après un moment de réflexion, je pinçai mes lèvres entre elles, réalisant l'ironie de la situation. J'avais fait semblant d'être outée pour un plan d'un soir avec une célébrité alors que mon copain était un footballeur connu dans toute l'Europe - voire plus - et que ce même homme avait ses doigts enfoncés en moi encore douze heures auparavant.

— Je vous promets que c'est la dernière fois que je vous explique, s'impatienta Lina.

Je croquai une bouchée de mon sandwich au thon en roulant des yeux face pour le goût divin de celui-ci. Je ne savais pas si c'était la faim qui parlait, étant donné que la dernière fois que j'avais mangé avant ça avait été les sushis partagés avec Antoine, mais je savourai toutefois chaque miette de mon repas.

La franco-marocaine rapporta notre attention à Elliot et moi sur elle en claquant des mains.

— Vu que vous avez l'air à l'ouest devant les storytimes, il va falloir faire plus simple : je déteste ma famille. Pour pas partir au bled avec eux l'été passé, j'ai accepté d'être bénévole à un festival dans le Sud. Fin de soirée, j'étais de corvée bar, il est venu et je ne sais comment ni pourquoi, mais on a fini par sympathiser.

La brune prit un moment de pause pour respirer ainsi que sortir de son sac à main son déjeuner. J'avais cru halluciner en passant en caisse avec elle, mais non, j'avais bien vu...

— On a un peu trop parlé... au point de finir tous les deux à poil dans ma chambre d'hôtel. La raison pour laquelle je veux pas le revoir, c'est parce qu'il s'est cassé pendant que je pionçais. Des questions ? Attention, j'y répondrai pas.

J'entrouvris la bouche en la voyant piquer d'une fourchette des mini-mozzarella avant de les tremper dans...le pot de Nutella qu'elle avait acheté avec. Elliot, lui, sembla plus perturbée par l'aveu de notre amie que par la nourriture qu'elle venait de combiner.

— Je crois qu'on avait compris Lina, dit-il pour nous deux. Un peu trop bien compris, même. Mais c'était à un festival...

Elle grogna en fourrant son fromage enduit de pâte à tartiner dans sa bouche, comme si c'était le meilleure combo qu'il lui avait été permis de manger dans toute sa vie.

— ...vous étiez sûrement bourrés, déduit Elliot. Donc c'est pas grave. Passe à autre chose et puis c'est bon ; tu as toi-même avoué que tu étais mal à ce moment, que tu t'étais éloignée de ta religion. Alors voilà, concentre-toi sur le futur en oubliant tes...péchés.

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