12. Cocktails et soleil.

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- Madrid, Espagne.

✧ ANTOINE.

» Cinq jours plus tard...

— UNO ! Je vous ai tous baisés, encore, s'époumona ma soeur dans un espagnol quasi parfait.

D'ailleurs, je ne comprenais absolument pas comment elle avait réussi à être trilingue à seulement quatorze ans. Elle maîtrisait le français, puisque c'était sa langue maternelle. Mais aussi l'anglais, pour ne pas être dans la difficulté si elle finissait par intégrer Chelsea — et ça allait le faire. —, ainsi que l'espagnol, à force de venir passer ses vacances chez moi depuis mon départ de la maison.

— FINI, s'écria-t-elle une fois de plus en se levant d'un mouvement du parquet où l'on s'était installés.

Lucas rallait en frappant d'un coup d'épaule amical Théa, qui elle faisait une énième danse de la victoire. Sur dix parties, elle en avait gagnées huit. Huit, bordel. Nous avions commencé à treize heures, après avoir fini de peindre la deuxième couche de peinture blanche dans toutes les chambres de ma nouvelle maison. Maintenant, il était passé dix-huit heures.

Je m'éclipsai dans la cuisine, mon téléphone dans la poche arrière de mon short, afin d'extirper un verre d'une des presque innombrables armoires suspendues de la pièce pour me servir une grande quantité d'eau. Madrid en plein mois de juillet, c'était quasi invivable.

— Hey... brisa ma solitude meilleur ami de l'Atléti en entrant dans la cuisine à son tour.

— Salut, répondis-je à Koke dans un sourire sincère.

— Tout va bien depuis l'Euro ?

— Ouais, ouais. Ça va. Et toi ? lui demandai-je en retour.

Le numéro six se servit à boire également.

Antonio...ne mens pas...

— C'est compliqué, avouai-je après quelques secondes d'hésitation.

Je pinçai mes lèvres entre elles sous son air qui m'incitait à lui en dire plus.

— Tu vois...c'est ma première maison et...c'est con hein mais, depuis petit, je pensais que j'achèterai ma première maison accompagné de la personne avec qui je voudrais passer le restant de mes jours. Hors, à cause de ma salope d'ex, c'est pas le cas, continuai-je. Et ça, ça me fait chier. J'ai perdu du temps pour de la merde.

Koke me fit une faible sourire, l'air compatissant, avant de remettre — sans pourtant aucune réelle arrière-pensée — le sujet que j'évitais à tout prix en compagnie de mes proches depuis bientôt une semaine, sur le tapis :

— Et la fille, celle qui s'est faite le tatouage ? me questionna-t-il.

— Morgane...

— Ouais, elle. Vous êtes quoi tous les deux ?

— On est amis, seulement amis, clarifiai-je directement. Enfin on s'est mis d'accord pour rester en contact ; il y a quelques messages échangés chaque jour mais j'arrive pas à faire plus évoluer notre amitié.

— Comment ça ?

— Bah tu sais...j'ai l'impression que c'est pas réel entre nous. Comme si j'avais foiré notre relation naissante en voulant forcer le destin.

— Appelle-la ? Pour l'inviter au premier match de La Liga cette saison ? proposa Koke comme s'il s'agissait d'une évidence. Tu la surprends en ne lui demandant pas de faire quelque chose dans le but de faire avancer votre amitié, et vos liens se renforceront plus vites, normalement, poursuivit-il. Si par contre ça ne change rien, peut-être que vous êtes justes pas faits pour être amis.

Hotline BlingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant