𝘈𝘯𝘵𝘰𝘪𝘯𝘦 𝘎𝘳𝘪𝘦𝘻𝘮𝘢𝘯𝘯
Le jour de son dix-neuvième anniversaire, Morgane, une jeune femme autrefois ébréchée par son passé tumultueux, avait vu ses anciens démons resurgir dans son quotidien. Une dispute, des mots regrettés, un mauvais pr...
Tw : attouchements, tentative de suicide, automutilation, cyber-harcèlement et harcèlement.
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Flashback Morgane, 17 ans.
Parfois, je me demandais à quel moment de ma vie les choses avaient commencé à aller mieux. Et surtout, combien jours passeraient avant que je me remette à souffrir. J'avais des bonnes notes au lycée, un petit-ami qui m'avait présentée à ses potes avec qui je m'entendais maintenant bien, une bonne relation avec mon frère et le cancer le maman s'était stabilisé pour l'instant. Tout semblait aller pour le mieux, et ce malgré que certaines connaissances d'Enzo, mon copain, étaient les personnes qui m'avaient harcelée lorsque j'étais au collège.
— Ça va bébé ? me demandait mon petit-ami en me tendant un verre que je lui avais demandé d'aller me chercher cinq minutes auparavant.
J'acquiesçais pour réponse.
— Je vais aller voir mes potes.
Encore une fois, il me laissait seule pour ses amis. Si c'était de temps en temps, je n'étais personne de suffisamment important pour lui interdire quelconque chose. Sauf que là, j'avais vraiment l'impression de n'être rien d'autre qu'un fardeau pour lui. J'avais réussi à sortir avec mon tout premier vrai crush d'adolescente, et maintenant que notre relation avait débuté, je me sentais plus mal que pendant notre courte période de flirt. Mais je l'aimais...
— Oh c'est bon râle pas, reprenait-il d'un ton plus sec. C'est pas parce qu'on fête ton anniversaire que tu dois faire ta princesse capricieuse. On dort ensemble cette nuit t'façon, on sera ensemble à c'moment-là.
Je baissais la tête vers mon gobelet rouge et le laissais s'en aller près du bière-pong improvisé sur la table de créateur que ma mère avait achetée une fortune il n'y avait même pas tant de temps que ça. Fais chier bordel, elle me tuerait sûrement si elle apprenait ça. Heureusement pour moi, elle était pendant trois jours à New-York pour rendre visite à des amis avec qui elle avait collaboré lorsqu'elle était encore co-PDG de son entreprise (avant d'être diagnostiquée de son cancer) et ne serait sûrement jamais au courant de ce que je faisais de sa maison. Ma fête d'anniversaire, elle savait et était d'accord ; que mon copain ait ramené une bonne quarantaine de personnes sans me demander mon avis au préalable...ça par contre, elle l'ignorait.
Ça serait mentir de dire que je ne l'avais pas eu mauvaise en apprenant qu'il s'était permis d'inviter ses soi-disant potes hypocrites. Parce que dans la masse d'adolescents et jeunes adultes présents dans les pièces de vie de ma maison, se trouvaient en contrepartie ceux qui m'avaient harcelée étant au collège. Oui, oui, ces fameuses connaissances qui n'étaient là que pour faire les lèches-boules de sa popularité remarquable dans notre lycée.
Et je prenais très mal le fait que celui que j'aimais fréquente les enflures qui avaient crée cette profonde entaille toujours pas cicatrisée dans mon coeur et dans mon cerveau.
