42. Coeur brisé et rires amers, 𝘲𝘶𝘢𝘵𝘳𝘪𝘦̀𝘮𝘦 𝘧𝘭𝘢𝘴𝘩𝘣𝘢𝘤𝘬

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MORGANEFévrier 2013, Dardilly

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MORGANE
Février 2013, Dardilly

Je me trouvais jolie. Pour la première fois depuis si longtemps, à cause de ce que mes camarades du collège m'avait fait subir, j'appréciai le reflet que le grand miroir disposé au-dessus de la double-vasque de la salle de bain me renvoyait.

Mon visage semblait radieux, mes yeux brillaient d'une lueur d'excitation que je ne connaissais pas chez moi. Un gros pinceau à la main, je perfectionnai mon maquillage en poudrant mon visage afin qu'il tienne toute la soirée.

Il y a trois jours, alors qu'effrayée que quelqu'un vienne m'embêter par rapport à mon couple qui en avait choqué plus d'un à son officialisation, je m'étais cachée sous la capuche de mon sweat-shirt et mon bonnet tous les deux de la même couleur en me rendant à mon casier. Isolée du monde grâce à mes écouteurs, j'avais sursauté en sentant les bras d'Enzo bras s'enrouler autour de ma taille.

Il ne s'affichait que très peu avec moi. Il privilégiait la discrétion, certainement pour ne pas attirer le mauvais oeil au coeur de notre relation. Son invitation pour aujourd'hui témoignait toutefois qu'il m'aimait. Très loin d'être amateur des déclarations, des gestes affectifs et des traditions qu'il définissait comme « trop commerciales pour y porter attention », son effort pour satisfaire mon coté romantique le prouvait.

Mes joues prirent une couleur rosée - encore plus qu'elles ne l'étaient grâce au blush - en me faisant un tas de scénarios sur ce qui pourrait se passer ce soir. Nous n'étions ensemble que depuis deux mois, alors je n'avais aucune idée derrière la tête, surtout qu'à 16 ans, je me trouvais trop jeune pour quoi que ce soit d'autre que des bisous - ou des câlins, qu'il ne me donnait que rarement -, mais j'espérais qu'on puisse passer un dîner entre amoureux. Puis qu'on se balade dans les rues de Lyon, main dans la main, avant qu'il ne me ramène chez moi.

Oh, peut-être qu'il allait enfin porter une chemise !

— T'es bientôt prête morveuse ?

Je sursautai en entendant la voix d'Alex. Il avait le don de toujours rentrer dans les pièces dans lesquelles je me trouvais...particulièrement quand je n'étais qu'en sous-vêtements.

Heureusement, devant lui, je n'avais pas de pudeur. Ayant une mère féministe et à fond pour les droits de la femme et l'égalité des sexes, nous avions été éduqués de manière à ce qu'aucune tenue ne nous choque. Pas même un maillot de bain ou une parure de sous-vêtements. Après ce qu'on avait vécu toutes les deux, Alex était devenu le genre de gars considéré comme gay par la société... uniquement parce qu'il respectait la femme, oui.

— Bah oui tiens, je vais aller à mon rendez-vous à moitié à poil.

Il me singea en levant les yeux au ciel, ce qui provoqua en moi un rire à m'en fêler les côtes.

Alex était un véritable magicien ; quand il était dans les parages, les brins de tristesse en moi disparaissaient. Si je venais à le perdre un jour, je ne m'en remettrais pas.

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