𝘈𝘯𝘵𝘰𝘪𝘯𝘦 𝘎𝘳𝘪𝘦𝘻𝘮𝘢𝘯𝘯
Le jour de son dix-neuvième anniversaire, Morgane, une jeune femme autrefois ébréchée par son passé tumultueux, avait vu ses anciens démons resurgir dans son quotidien. Une dispute, des mots regrettés, un mauvais pr...
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ANTOINE Mars 2017, Madrid
Les trois dernières semaines étaient passées à une allure folle. Demain matin, quasiment à l'aube, on se lèverait une dernière fois dans les bras de l'autre avec Morgane et elle retournerait à Paris, son stage s'étant terminé sur une note positive vendredi. Attendu à Clairefontaine pour le premier rassemblement de l'année, je l'accompagnerais le plus discrètement possible avant que nos chemins ne se séparent à l'aéroport français.
Fier de représenter mon pays une fois encore, c'était avec un sourire s'étirant jusqu'à mes oreilles que je peaufinai ma valise pour les dix prochains jours. Un match éliminatoire pour le prochain Mondial et un autre amical, bien plus en détente, contre l'Espagne, nous attendaient.
Je m'assis un instant, me remémorant la dernière fois que j'avais joué sous le maillot Bleu ; c'était en Novembre, ma soeur et celle qui est aujourd'hui ma copine dans les tribunes... et j'avais fini aux urgences, blessé à cause d'une chute à la con. Dieu merci, grâce à ce séjour rallongé en France et passé chez ma brune qui plus est, je m'étais rendu compte de mes sentiments à son égard. Elle ne pourrait d'ailleurs assister à aucun des deux matchs cette fois-ci, mais j'espérais de tout coeur qu'elle aurait au moins l'occasion de me voir jouer devant sa télé.
Mon bagage pour la fin du mois fermé, je le fis rouler jusqu'à l'escalier avant de le descendre. Je remontai ensuite dans la chambre et pris en main la tenue qui troquerait le short de sport que je portais depuis ce matin.
En enfilant le pantalon, large mais quand-même habillé et la chemise, je réalisai enfin ce qui m'attendait ce soir. Je jetai un coup d'oeil au miroir dans la chambre, la salle de bain étant occupée par Morgane également en train de s'apprêter, et priai silencieusement pour que mon apparence monochrome plaise à ma petite-amie.
Je soufflai en me parfumant afin d'extérioriser l'appréhension qui sommeillait en moi. On allait risquer gros ce soir, en sortant en extérieur tous les deux pour la première fois.
Quand Morgane avait réalisé que mon anniversaire serait mardi prochain, pendant le rassemblement, elle avait demander de but en blanc si j'étais partant pour qu'on ait notre premier vrai rendez-vous en tant que couple. Bien entendu, j'avais accepté sans une once d'hésitation.
Ce fut de cette manière que d'ici une grosse heure, nous serions en route pour une petite brasserie que Koke, mon meilleur pote ici à l'Atléti, connaissait et m'avait vendu comme endroit calme, éloigné des oreilles curieuses vis-à-vis des histoires amoureuses des footballeurs ou tout autres sportifs madrilènes.
La porte coupant l'adjonction de ma chambre à la salle de bain s'ouvrit brutalement, me permettant de voir ma parisienne loin d'être prête, des pinces et élastiques séparant ses cheveux en différentes sections. Mon regard longea son corps seulement couvert d'une serviette de bain. Elle rougit en s'en rendant compte et bafouilla, la tête baissée :
