37. Dans tes yeux.

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Morgane,Paris

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Morgane,
Paris.

Le 31 décembre 2016.

— T'as pas envie d'être un peu sérieuse une fois dans ta vie ? je m'agaçai en regardant Ava sur l'écran de mon iPhone.

La blonde, à moitié étendue par terre avec une couette et son coussin d'allaitement pour la soutenir, rigola à gorge déployée tandis que je la fusillai du regard en continuant de me maquiller maladroitement.

— Mais non...mais ! T'es exceptionnelle. Bordel, Morgane...

Ma meilleure amie se tint le ventre d'une main et essuya ses larmes de l'autre. Á coté d'elle, Louis, occupé à peindre la chambre de leur futur enfant - car Ava avait abandonné depuis bien longtemps -, la fixa, un voile de désespoir perceptible dans ses yeux.

— ...ça devrait être inhumain de raconter des conneries pareilles et pire, d'y croire ! Nan mais bébé tu entends ? (elle interrogea son fiancé) Ça fait six mois qu'elle est, et reste persuadée que Griezmann n'a pas envie de lui arracher ses fringues à chaque fois qu'ils se voient.

Je lâchai subitement le pinceau qui m'avait servi à estomper la fine pellicule de bronzer que j'avais appliquée au creux de mes joues pour paraître moins cadavérique que je ne l'étais en vrai alors que ma playlist Spotify continua de diffuser mes musiques préférées sur mon ordinateur puis je soupirai lorsque je constatai que mon tee-shirt, sensé être blanc de base, était maintenant taché à cause du résidu de poudre tombé sur celui-ci.

— T'es vraiment dégueulasse, bordel, grimaçai-je, les sourcils arqués. T'as un putain de problème d'addiction au sexe, c'est trop grave.

— Ouais, ouais. Continue de faire la prude Momo, rit-elle. Je sais que j'ai raison, et Louis le sait aussi.

Ce dernier, qui était entre temps retourné à son occupation, se retourna vivement mais n'osa pas répliquer en voyant le regard de sa fiancée sous l'emprise des hormones tandis que je piochai mon plus bel highlighter dans un des tiroirs de ma minuscule coiffeuse improvisée en face de la fenêtre de ma chambre.

Lorsque j'appliquai le fard dorée sur mes pommettes, ma meilleure amie hurla :

— T'es trop belle, par pitié...il va faire un arrêt cardiaque, je veux pas croire à un autre scénario.

Je souris. C'était très rapidement le but recherché. Pas de me préparer pour lui, mais de me montrer apprêtée afin qu'on ne voit pas en moi que la « gamine supportrice des Bleus ». J'avais maintenant passé vingt ans et je voulais être considérée comme une femme, plus comme une adolescente.

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