13. Retour aux sources.

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MORGANE,
Paris.

Un mois plus tard.

Plus d'un mois était passé depuis la fameuse soirée au Trocadéro, avec les Bleus et...Antoine. Depuis ce jour, notre amitié n'avait cessé d'évoluer. C'était assez déconcertant de devoir réaliser qu'après tant d'années, mon cercle d'amis s'était enfin agrandi. Je ne pourrais jamais me passer d'Ava et Louis, non, jamais. Mais maintenant qu'ils étaient fiancés, je ressentais comme le besoin de leur laisser plus d'intimité.

Nous étions donc fin août. Je ne savais pas trop énumérer le nombre de choses qui s'étaient passées en trente deux jours, mise à part trente-et-un appels FaceTime ; grosso modo, on en était à un par jour.

Ma thérapie avançait bien. J'allais même si bien que je trouvais la rapidité de ma guérison étrange. La chose que j'espérais était qu'une rechute ne me pende pas au nez d'ici moins de trois mois. Le jour où ça fera un an qu'Alex est parti...

Soit, ne pensons pas au pire.

— Merci, bonne fin de journée, souhaitai-je à la caissière en enfonçant ma carte bancaire dans une des poches avant de mon jean taille basse. Pas de porte-monnaie chez moi, c'était tout dans la poche !

Parce que la vie d'adulte, c'était ça aussi : dépenser un rein et demi une fois par semaine juste pour remplir le frigo. Je corrigerai juste en disant que pour le rein, c'était une exception pour les parisiens.

Heureusement, le magasin où je faisais mes courses ne se trouvait qu'à deux rues de mon appartement. Me trimbaler dans la ligne 10 avec deux gros sacs remplis aux bouts des bras, c'était très peu pour moi.

Arrivée à mon appartement, je soupirai en déposant mes courses sur le comptoir. J'attrapai mon iPhone que j'avais glissé à la hâte dans un des deux gros tote-bags-spécial-courses et me dépêchai d'aller voir un texto d'Antoine que j'avais aperçu mais pas eu le temps de lire, puisque c'était à mon tour de passer en caisse quand il me l'avait envoyé.

de Anto :
Dispo maintenant ?

Je savais ce que ça voulait dire. Sans prendre la peine de lui répondre, je cliquai sur son nom de contact et lançai un appel dans les secondes qui suivirent.

— Salut Griezmann, commençai-je quand il eut décroché.

— Toujours un plaisir de t'entendre m'appeler par mon nom de famille, Morgane.

Tranquille, je ris, me défendis-je en éclatant de rire.

Je calai mon portable contre le verre que j'avais utilisé plus tôt ce midi, afin de me libérer les mains pour ranger mes achats dans mes placards et dans mon réfrigérateur. Pendant une bonne quinzaine de jours, j'avais vraiment pas trouvé naturel de parler à mon footballeur favori par appel vidéo. Cependant, depuis maintenant plus d'une semaine, je m'y faisais. Je dirais même que je m'habituais trop vite à nos habitudes qui me plaisaient plutôt bien.

— Tu fais quoi ?

— Je range mes courses, vois-tu. La vie d'adulte en puissance, soupirai-je.

— Madame l'indépendante.

— Forcément, souris-je avant de me faire moquer sur ma difficulté à ranger certaines choses dans ma cuisine, du à ma petite taille.

En apprenant à faire connaissance de manière plus approfondie, j'en avais appris beaucoup sur Antoine, pas sur l'international français qui représentait son pays. Ou encore sur, certainement, le meilleur joueur de son club cette saison.

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