46. Celle qu'on n'est pas, 𝘤𝘪𝘯𝘲𝘶𝘪𝘦̀𝘮𝘦 𝘧𝘭𝘢𝘴𝘩𝘣𝘢𝘤𝘬

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tw : harcèlement et intimidations, agression physique, automutilation, slut-shaming.

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MORGANE
Novembre 2013, Lyon

Depuis une semaine, je ne souhaitais qu'une chose : mourir.

Parce que je n'étais plus que l'ombre de moi-même ; en me touchant alors que j'avais de l'alcool dans le sang et aucune envie autre que celle de dormir, il m'avait tuée, ne laissant de moi que la trace d'une enveloppe corporelle.

Et encore... j'avais réussi à le repousser. Une nausée s'accapara mon œsophage en m'imaginant pétrifiée, peut-être inconsciente, tandis qu'il aurait pu profiter de moi sans scrupule.

Je n'avais peut-être pas perdu ma virginité ce soir-là, mais mon innocence elle, s'en était belle et bien allée.

Une larme roula sur ma joue alors que j'approchai dangereusement de mon lycée. Je n'avais pas eu la force mentale d'y aller avant aujourd'hui : six jours et quelques heures après...la soirée - mon agression ?

Le simple fait de poser un pied devant l'autre me coûtait un effort surhumain, chaque pas réveillant la douleur enfouie en moi. Dès que je fermais les yeux, je le revoyais glisser ses mains le long de mon corps. Entre mon épiderme et mes sous-vêtements.

En ce mercredi d'automne, le temps était maussade. Il pleuvait, le soleil ne s'était pas encore levé et comme si je n'étais pas déjà assez dans le mal, une flaque d'eau sur le tarmac abimé venait de mouiller mon jogging.

Bientôt, je rentrai à l'intérieur de la bâtisse, mes écouteurs vissés dans mes oreilles. Le lumière jaunâtre des vieilles ampoules que je ne connaissais que trop bien envahirent mes iris bruns, tant que je ne vis pas directement la foule d'élèves déjà présents se retourner sur mon passage.

Je baissai la tête, intimidée et honteuse. J'avais l'impression que les murs se rapprochaient l'un de l'autre, manquant prochainement de m'écraser. Ils me regardaient tous...comme s'ils savaient.

Arrivée à mon casier, je mis sur pause ma playlist et me concentrai sur les cours dont j'aurais besoin pour les six prochaines heures. Finir après midi un mercredi, voici le régal qu'était la terminale.

Ma respiration se coupa et je lâchai la pile de cahiers et classeurs que je tenais dans mes bras lorsque je sentis une poigne ferme et déterminée me faire pivoter avant de me plaquer contre la rangée de casiers. Le métal froid contre mon dos n'était rien comparé à la terreur qui prit possession de mon esprit quand je vis le regard glaciale de mon ravisseur.

Ça allait recommencer... Putain, ça allait recommencer.

— Bah alors la pute, on se tape une bande de potes entière pour son anniversaire ?

Ma mâchoire se serra. De quoi parlait-il ?

— Fais pas cette tête, reprit un blond. T'es pas la seule salope ici. C'est sympa d'en tester une nouvelle.

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