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Je regardais inlassablement la photo que m'avait envoyé Kaya hier soir, la jolie brune était splendide sur le cliché, sans aucun artifice, sans aucune triche, c'était presque injuste de ressembler à un ange de cette manière sans rien faire et sans même le vouloir. Regarder cette image en boucle me permettait de ne pas devenir fou, alors que la fin d'après-midi approchait et que je n'avais eu aucune réponse de sa part, ni à mes messages, ni à mes appels. J'en étais presque à compter les taches de rousseur sur son nez absolument absorbé par l'écran sans faire attention au brouhaha autour de moi, les garçons sautaient dans la piscine, les filles discutaient sur un transat alors que j'étais toujours sur la table entre ces deux groupes, complètement dans ma bulle. J'étais retourné dans notre conversation pour relire les mots que je lui avais envoyé qu'elle semblait ignorer, peut-être faisait elle juste une sieste après sa matinée de travail, je préférais espérer cela.

« Coucou ma Kaya, on passe la journée à la villa aujourd'hui, besoin de repos. Hâte de revoir ta tête »

Ce message avait été précédé de deux appels de ma part qui n'avait pas aboutit. J'étais dépité sincèrement, c'était à contre coeur que j'avais posé le portable sur la table entre deux assiettes pour enfin daigner lever les yeux vers la piscine agitée par les mouvements brusques de Jules que Jires et Hugo semblaient maintenant vouloir l'ignorer, ils agissaient comme des enfants, c'était amusant. Fayza avait remonté ses lunettes de soleil sur son crâne pour m'observer à l'opposé d'eux, elle m'avait fait signe de la rejoindre, je ne pouvais rien refuser à ma belle-soeur alors je m'étais levé et m'étais étalé sur le transat libre à côté des deux jeunes femmes.

-T'as fini de bouder dis ?

La métisse avait pris un faux air méprisant qui cachait son inquiétude de ne pas savoir ce qui me chagrinait tant.

-Ça doit encore être sa copine, avait soupiré Inès. Ça fait deux jours qu'il tire la tête à cause d'elle.

-C'est vrai ça ? avait demandé Mélissa.

-Plus ou moins, avais-je rétorqué blasé, mais n'oublions pas qu'elle n'est pas ma copine.

-C'est tout comme vu la crise de jalousie d'hier, avait ajouté Inès d'un air toujours aussi glacial.

J'avais haussé les épaules avant de poser ma tête dans mes bras, le soleil tapait contre mon dos c'était un vrai plaisir, je pourrais passer des heures ici de bon coeur.

-Tu sais, avait commencé ma belle-sœur, si votre relation te met dans de tels états tu devrais peut être songer à arrêter... non ?

J'avais soupiré silencieusement.

-Ça ne me met dans aucun état, elle n'a pas encore vu mon message et j'ai envie de discuter avec elle alors ça me frustre, rien de plus.

J'avais tenté de clore le débat sur ces mots n'aimant pas les avis trop négatifs qui s'échappaient de la bouche des jeunes femmes qui m'entouraient mais c'était sans compter sur Inès qui en avait rajouté une couche, relançant le débat malgré moi :

-J'arrive pas à comprendre que tu t'emprisonne dans une case comme ça, ça ne te ressemble vraiment pas et honnêtement ça ne te réussi pas.

-C'est vrai que le Kylian que je connais est bien plus joyeux et taquin en temps normal.

Le fait que ma belle-sœur acquiesce les propos de la brune me donnait envie de hurler, je n'avais pas envie de parler de ça, j'avais changé de sujet.

-Tu peux me passer la crème solaire Inès s'il te plaît ? Elle est juste derrière toi..

La jeune femme s'était penchée pour la prendre en main et s'était levée en faisant un pas vers moi, j'avais voulu attraper le pot en la remerciant mais elle l'avait retiré aussitôt alors que Fayza avait disparu sans même que je m'en rende compte.

KylianOù les histoires vivent. Découvrez maintenant