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À mon réveil je n'avais pu m'empêcher de lire en boucle le message de Kaya que j'avais reçu dans la nuit sans y avoir répondu.

« Tu as eu ce que tu voulais. Je vais dormir seule et ne rien faire ce soir. Félicitations. »

J'étais égoïste, je le savais, ça n'était pas nouveau. J'avais pensé que la rejoindre dans les toilettes du club lui rappellerait mon existence et que ça lui suffirait à ne pas rentrer avec mon ami mais j'avais eu tort, je les avais vu quitter la pièce en s'enlaçant alors que depuis des heures déjà j'avais subi la vision de leurs corps collés et de leurs lèvres scellées au milieu de la piste. Dans le fond elle avait le droit de faire ce qu'elle voulait, elle m'avait attendu, j'avais préféré mettre un terme à notre pseudo relation alors elle était libre comme l'air, libre de voir des garçons, de danser avec eux, de les embrasser, libre de coucher avec eux si elle le souhaitait mais Neymar était mon ami et sans vouloir parler de jalousie, ça me dérangeait simplement. C'était légitime selon moi, nous n'avions pas été en couple certes, je n'avais aucun droit sur ses fréquentations mais lorsqu'elles concernaient un ami je ne pouvais la laisser faire. J'aurais peut-être agi de la même manière si elle avait passé sa soirée avec un inconnu, honnêtement c'était une possibilité que je ne niais pas, mais je n'en avais pas la certitude. Ce qui était sûr c'est qu'entre le brésilien et elle j'étais prêt à mettre tous les bâtons possible pour qu'il ne se passe rien de plus que ce que j'avais vu. Il m'était inimaginable d'imaginer les mains de celui que je côtoyais presque tous les jours sur la femme que j'avais tant apprécié, même si ça n'avait pas duré pendant des années elle avait compté pour moi. Je détestais Kaya pour ça, elle avait cette emprise sur moi qui ne disparaissait pas même deux mois plus tard. Puis elle était splendide hier et ça m'avait tué, quelque chose avait changé, son visage m'avait paru complètement illuminé, plus rond également mais légèrement, c'était surtout son corps qui m'avait laissé perplexe. Je l'avais toujours trouvé parfaite mais elle semblait avoir pris du poids, je l'avais senti sous mes doigts en attrapant ses cuisses mais je l'avais surtout remarqué lorsque je l'avais vu quitté la pièce alors que ses hanches se balançaient au rythme de ses pas et je l'avais trouvé splendide.

-Putain.

Je m'étais levé en ignorant la présence de Rose dans mon lit. Je l'avais conviée parce que j'étais énervé hier, elle le savait, elle avait vu Kaya de ses propres yeux et elle savait ce qu'il s'était passé avec elle. Cependant elle m'avait suivi jusqu'à chez moi sans sourcillé, elle m'avait retiré mes vêtements la première et la suite n'était pas étonnante. J'étais descendu, mon téléphone toujours en main, l'écran toujours bloqué sur mes messages avec la jolie brune. J'avais soupiré et avais attrapé une bouteille d'eau pour en boire quelques gorgées puis enfin j'avais quitté nos messages pour prendre connaissance de ceux d'Achraf.

« Pas trop envie de tuer Neymar en ce beau dimanche matin ensoleillé ? »

J'avais souris face à ses mots et avait rapidement pianote sur mon clavier pour répondre.

« Je sens que demain l'entraînement sera tendu. »

Et c'était vrai. Le pauvre n'était au courant de rien alors il était en quelques sortes irréprochable mais j'étais tout de même en colère contre lui, en colère parce qu'il avait goûté à ses lèvres et qu'il avait posé ses mains sur son corps que je sacralisais tant. Je ne sais pas si le plus douloureux avait été de la voir dans les bras d'un autre ou que cet autre soit mon ami, les deux étaient compliqué à gérer, je savais qu'elle avait connu du monde avant moi évidemment mais je ne cessais de l'imaginer qu'avec moi. Ce qui se disait semblait vrai, là où les femmes souffraient au moment de la séparation, les hommes ne regrettaient que bien plus tard la relation en question, c'était mon cas. Tant que la jeune femme n'avait pas été face à moi ça m'avait paru simple, parce que j'avais côtoyé un nombre de femme incalculable, parce que la saison avait repris, parce que j'avais été très sollicité et très occupé ce dernier mois notamment. Hier soir avait été un déclic auquel je ne m'étais pas attendu, déjà parce que sa présence avait été une surprise mais surtout parce que je l'avais aperçu dansant avec Ney une éternité même avant qu'elle me remarque. Je l'avais vu agir le plus naturellement du monde sans se douter de ma présence ce qui rendait chacun de ses gestes plus douloureux parce qu'ils n'avaient pas vocation à me rendre jaloux, ils étaient voulu. Je l'avais vu attraper sa nuque comme elle le faisait avec moi, je l'avais vu embrasser le brésilien comme elle le faisait avec moi, je l'avais vu frotter ses fesses parfaites, que je connaissais si bien, au jeune homme. Le coup avait été dur à encaisser. Au fond j'espérais qu'ils n'aient pas eu le temps d'aller jusqu'à chez elle parce que c'était le pire que je pouvais imaginer. J'avais soufflé en voulant penser à autre chose, l'arrivée de Rose dans la cuisine m'y avait aidé, elle était probablement la dernière personne que je voulais voir mais en même temps elle n'avait rien fait de mal, elle était là parce que je lui avais proposé. Une lueur de regret m'avait traversé l'esprit, je n'étais pas fier de la manière dont je la traitais même si je savais que de son côté elle ne me respectait pas plus. La relation était bizarre à décrire, détestable. On s'était regardé un instant puis elle avait soupiré en enfilant ses chaussures.

KylianOù les histoires vivent. Découvrez maintenant