Kylian

12

Cinquième jour sans avoir donné de nouvelle à Kylian, meilleure ou pire décision de ma vie j'avais du mal à savoir. Il était clair que je me sentais en paix avec moi même en un sens, j'avais pris ce qui me semblait être la meilleure décision, d'un autre côté je n'étais pas allée reprendre de lithium depuis, malgré l'insistance d'Elio. J'étais sortie deux soirs d'affilé, dans des bars, je n'avais rien fait de mal, j'avais bu beaucoup et j'avais dansé jusqu'à avoir mal aux pieds, j'étais toujours rentrée seule chez moi ce qui signifiait que j'avais trouvé mes limites. Ces deux soirs m'avaient permis de dépenser mon énergie presque positivement, ce soir n'échappait pas à la règle, nous étions samedi, j'étais face à mon miroir en appliquant un nouveau gloss sur mes lèvres alors qu'Elio enfilait une chemise derrière moi.

-Pourquoi ta copine ne vient pas ? avais-je demandé.

-Parce qu'on n'est plus ensemble.

Je m'étais retournée sous le choc alors qu'il boutonnait son vêtement, appliqué et sérieux.

-Tu n'es plus avec elle ? Raconte.

-C'est long, pas forcément intéressant.

-Je suis désolée...

-Ça va Kaya, c'est pas la fin du monde.

Il m'avait sourit comme pour me rassurer alors que je n'arrivais visiblement pas à être l'épaule sur laquelle il pouvait se reposer. Je m'étais approchée pour repasser son col avec ma main et avait admiré le résultat final, ça lui allait très bien.

-Quel beau gosse !

Il avait rigolé en me poussant légèrement, j'avais ris aussi et avais jeté un nouveau un coup d'œil à mon miroir alors que la nuit tombait sur Paris en vu de l'heure tardive. Ça avait sonné à la porte, je m'étais précipitée en sachant déjà qui se trouvait derrière cette dernière, un grand sourire et des grands yeux enfantins m'étaient apparus, j'avais fait un pas vers le marocain pour le serrer dans mes bras pendant un court instant.

-T'es belle Kaya, Kylian serait éblouie.

Il était entré en prononçant cette phrase probablement sans se rendre compte de la réelle situation entre son ami et moi, je n'en avais pas parlé avec lui, le français n'avait pas l'air de l'avoir informé non plus. J'avais toussoté et avait refermé la porte derrière lui alors qu'il était déjà en train de faire connaissance avec Elio qui devait bouillir de l'intérieur d'être face à l'un de ses idoles. Le terme idole était probablement exagéré mais dans l'idée ça y ressemblait tout de même. J'avais attrapé une veste ainsi que mon sac puis les garçons m'avaient rejoints et nous nous étions dirigé vers la voiture d'Achraf qui était stationnée en bas environ une dizaine de minutes plus tard.

                                         *Kylian*

Après ma victoire face à Jires sur fifa c'était Hugo que j'avais affronté, et à nouveau j'en étais ressorti victorieux plutôt fier de moi. Jules avait été mon troisième adversaire et il avait passé tellement de temps à me déconcentrer que j'avais du lui céder ma place de premier ce qui avait heurté mon ego. J'avais quitté le canapé pour aller prendre un truc à boire au frigo, j'avais contourné la table où étaient installées les filles en déposant un baiser sur le front de Mélissa qui m'avait tapé la cuisse suite à cela en souriant. J'avais bu quelques gorgées d'eau fraîche et étais retourné sur le canapé, m'installant entre les garçons, téléphone en main. J'avais reçu un message d'Achraf plus tôt dans la soirée m'indiquant qu'il sortait avec Kaya ce soir et un ami à elle, ça m'avait abattu même si je n'avais rien laissé paraître, la soirée se passait tellement bien ici que je n'avais, en réalité, pas vraiment eu le temps de penser à elle ce qui facilitait les choses. Seulement voilà, la deuxième notification du marocain était une photo de lui mais pas seulement, elle était à ses côtés, elle souriait de toutes ses dents ne s'attendant sûrement pas à ce qu'il m'envoie le cliché à moi. Elle était radieuse, j'aurais pu rester des heures les yeux fixés sur cette image d'elle mais j'avais pris la décision de poser mon téléphone sur la table basse et de ne pas y penser, me concentrant sur notre tournoi fifa avec les garçons, ça me rendait heureux au moins.