Kylian

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Le réveil avait été compliqué après la soirée mouvementée de la veille, c'était Elio qui était venu me tirer de mon lit. Je n'avais même pas répondu lorsqu'il avait sonné, il avait dû utiliser son double pour entrer dans l'appartement et m'avait découverte enroulée dans mes draps, complètement démotivée en ce dimanche matin. Il s'était assis sur le bord du matelas et avait mis de l'ordre dans mes cheveux qui cachaient mon visage. Nous nous étions regardés quelques secondes et il m'avait demandé comment j'allais, j'avais simplement haussé les épaules. Je n'allais pas bien c'était un fait, j'étais complètement vide, j'aurais voulu que le temps s'arrête pour ne pas avoir à vivre cette journée. Comme je n'avais pas répondu ouvertement il m'avait tiré par le bras et je m'étais retrouvée debout, pieds nus contre le parquet, toujours habillée de ma robe de la veille à deux doigts de pleurer sans aucune raison valable immédiatement.

-Tu ne vas pas rester là toute la journée. Tu as décidé d'arrêter avec un garçon, hier tu es allée t'amuser, tu as probablement abusé sur l'alcool et sans aucun doute en consommant de la drogue mais c'est pas la mort Kaya. Alors vas te préparer.

J'avais envie de lui dire que c'était plus que ça, que j'avais déçu et sûrement même blessé une personne à laquelle je tenais énormément, que je m'étais également déçue. Je n'avais pas dormi cette nuit, j'avais réfléchis, j'en étais ressortie exténuée et ne m'étais jamais sentie tant coupable. J'étais tout de même allée dans ma douche, j'avais laissé couler l'eau chaude pendant de longues minutes complètement immobile et avais pleuré. Il fallait que ça sorte encore alors ça sortait, je n'avais pas tenté de les retenir aujourd'hui. C'était une journée particulière, parce que pour la première fois depuis des semaines Kylian ne faisait plus parti de ma vie, et il n'y avait pas de retour en arrière possible ce qui rendait la chose terrifiante. J'avais apprécié ces moments avec lui, j'en aurais voulu plus, j'avais aussi eu peur lorsqu'il était parti, j'avais douté, j'avais voulu arrêter et l'avais ignoré mais maintenant je le regrettais. Je regrettais parce qu'au fond et surtout après ses mots d'hier soir je savais qu'il avait été correct, qu'il n'avait rien fait derrière mon dos et que je m'étais laissée influencer par les médias, notamment, ce qui était ridicule et décevant. Je m'étais empressée de faire mousser le gel douche sur mon corps, mes doigts avaient frôlé la cicatrice qu'avait laissé ma morsure il y a quelques jours. Honteusement je les avais retiré sans même oser jeter un coup d'œil et avais finir par sortir en mettant une serviette autour de ma poitrine pour finir mon trajet jusqu'à ma cuisine face à ma cafetière.

-Qu'est ce qu'on fait aujourd'hui ? avais-je demandé.

-Qu'est ce que tu fais plutôt, m'avait-il corrigé.

J'avais jeté un coup d'œil suspicieux au garçon qui avait pris place dans mon canapé comme s'il était chez lui. Il m'avait lancé un grand sourire avant de m'annoncer mon programme du jour :

-Tu vas aller voir ma voisine. Elle est psy. C'est un amour, je lui ai envoyé un message ce matin et elle a accepté. Alors tout ce que tu m'as dis et ce que tu ne m'a pas dis non plus tu le lui diras. Après on ira récupérer ton lithium.

-Je n'ai pas besoin de voir de psy.

-Je pense le contraire.

J'avais soupiré en attrapant ma tasse dont le liquide noir fumait, je l'avais assez rapidement porté à mes lèvres. Je ne savais pas si je devais saisir la perche que me tendait l'italien, l'utiliser comme une chance ou si, au contraire, je devais le prendre comme une insulte et me vexer. J'avais choisis la première option, j'avais perdu quelqu'un a qui je tenais, Elio ne sera pas le deuxième, je devais l'écouter, il savait mieux que quiconque ce dont j'avais besoin, ce que je ressentais et comment je réfléchissais. Si parfois il se trompait c'est simplement quand il n'était pas au courant de ce qui m'était arrivé, le reste du temps il était injouable me concernant.