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La matinée avait été terrible, je n'étais pas allée travailler, j'avais lâchement abandonné Elio une nouvelle fois en prétextant être tombée malade tout comme l'était Achraf. C'était une excuse et un mensonge dont je n'étais pas fière mais j'étais dans un état tel que quitter mon lit me paraissait inimaginable. J'avais entendu du bruit dans le salon ce qui signifiait que le marocain était, pour sa part, bien sorti du canapé, je n'avais aucune idée de ce qu'il faisait et ne voulais pas le savoir de toute façon, rien de m'intéressait plus que ma tristesse. Il semblant toutefois que malgré la maladie, lui avait eu le courage de se lever, il avait plus de force que moi il n'y avait aucun doute là dessus. Me morfondre était mon seul projet de la journée, je me sentais mal de l'intérieur, profondément, rien ni personne ne pouvait y changer quoi que ce soit.

-Tu veux un café Kaya ?

Je n'avais pas répondu, la porte de ma chambre était fermée, elle faisait barrage, il penserait sûrement que j'étais en train de dormir si j'étais silencieuse. Évidemment comme tout allait de travers dans ma vie, l'inverse de ce que j'imaginais s'était passé, la porte s'était ouverte, un faisceau de lumière s'était dessiné jusqu'à mon visage et alors je n'avais pu cacher que j'étais réveillée. J'avais caché mon visage à l'aide de mes mains des lors que les yeux d'Achraf s'étaient posés sur moi pour masquer ma peau bouffie et rougie de par la nuit horrible que je venais de vivre, une longue nuit ponctuée de grosses crises de larme. J'avais eu du mal à arrêter de pleurer.

-Je t'ai vu Kaya, ça sert à rien de te cacher.

-Laisse moi tranquille.

Il avait soupiré et au lieu de faire demi tour il s'était approché, je l'avais entendu à ses bruits de pas qui semblaient de plus en plus proches. Le matelas s'était affaissé, j'avais soupiré en tirant la couette jusqu'à mon menton.

-C'est lui qui perd quelque chose, sincèrement, te laisse pas abattre. Et arrête de pleurer.

-Je pleure pas.

-T'as les yeux gonflés.

-Je suis triste.

-Je sais.

Il m'avait tiré contre lui pour m'offrir une courte étreinte réconfortante, dans le fond il savait que ça n'allait pas m'aider mais il avait fait de son mieux et c'est ce qui comptait. Je lui avais souris faussement en m'écartant de lui a une distance raisonnable, la réflexion de Kylian le concernant tournait en boucle dans ma tête. Il s'était gratté la nuque un moment.

-Tu n'as qu'à venir au match samedi !

-J'essaie de l'oublier Achraf, ta stratégie est nulle.

-Ma stratégie consiste à lui montrer que de ton côté tout va bien, tu peux trouver ça idiot mais c'est le mieux à faire. À force de faire semblant ça passera tout seul en plus.

-J'essaie de l'oublier et tu veux m'amener dans un stade dans lequel il sera présent, un stade où une foule hurlera son nom.

-Exactement.

J'avais levé les yeux au ciel, dépassée, il avait sourit en attrapant mon visage pour que j'arrête de le fuir du détournant le regard.

-Réfléchis-y au moins.

-D'accord.

-Promet le.

J'avais soufflé, ce qui m'avait valu une tape sur l'épaule et donc un regard noir dans la direction du marocain.

-D'accord, je vais réfléchir. T'as pas un entraînement toi, ou un truc de star. C'est vrai quoi, je suis censée pleurer seule dans ma chambre toute la journée normalement, c'est comme ça que ça doit se passer.

KylianOù les histoires vivent. Découvrez maintenant