La mi-temps venait d'être sifflée et l'argentine menait 2-0, nous étions tous enfoncés dans notre siège sans dire un mot, complètement abattu. J'entendais les parents de Kylian pester derrière mon dos, Ethan devenait fou et me concernant les larmes menaçaient déjà de couler alors que l'équipe de France n'avait montré ni envie, ni motivation sur cette première période. J'avais jeté un coup d'œil à Achraf qui était sur ma droite, il regardait dans le vide, le regard absent, je n'avais pas eu le courage de le rassurer puisqu'a cette heure-ci, moi-même je n'y croyais plus. Les quinze minutes qui avaient suivi avaient été les plus longues de ma vie, mon cœur menaçait de sortir de ma poitrine alors que je me remémorais chaque but le plus douloureusement du monde. Dans le stade l'ambiance était indescriptible, les français étaient silencieux comme des tombes, maussades, incapable d'effectuer un seul mouvement, tous dépités tandis que les argentins chantaient déjà en semblant fêter, avant le coup de sifflet final, une victoire qui se dessinait déjà.
-Aller Kylian... avais-je soupiré à bout de force.
Les joueurs étaient revenus sur le terrain, ils s'étaient repositionnés et le jeu avait repris. Si la tendance semblait légèrement s'être inversée, il y avait deux buts à remonter et chaque but qui passait nous rapprochait de la fin de ce match terrible. Mes jambes tremblaient un peu plus à chaque regard vers l'écran qui affichait les minutes, remonter semblait impossible et à peine cette idée m'avait traversé l'esprit que l'arbitre avait sifflé, faute dans la surface, penalty pour la France. Pleine d'espoir j'avais tourné la tête vers mon ami puis vers Ethan, leurs yeux brillaient d'espoir alors que mes jambes auraient probablement fléchis si j'avais été debout. Hiba avait prononcé des encouragements à voix basse alors que Kylian s'était placé derrière le ballon. Cette fois-ci j'étais prête à pleurer, un courant électrique était passé dans l'entièreté de mon corps en pensant à la pression que devait ressentir le jeune homme dans ce contexte si particulier, à dix minutes de la fin, dans un stade rempli et face à des centaines de million de téléspectateurs. J'avais attrapé la main d'Achraf sans le vouloir et j'avais attendu. Ces quelques secondes avaient été des plus douloureuses, j'avais senti la pression des doigts du marocain se raffermir sur moi et j'avais fini par souffler un bon coup pour tenter d'évacuer la peur, le stresse ou tout autre sentiment négatif. Kylian s'était lancé, il n'y avait pas de marche arrière possible, ça m'avait paru une éternité entre le moment où son pied et le ballon étaient entrés en contact et le moment où le ballon avait tapé le fond du filet. Nous avions hésité une seconde, pas une de plus avant de nous lever en hurlant de joie, évacuant complètement toute l'angoisse précédemment encaissée, nous avions sauté de joie et Achraf m'avait tiré contre lui.
-Il l'a fait !
Il n'avait cessé de me le répéter, Kylian l'avait fait. Mais les joueurs s'étaient remis en place rapidement, il ne restait pas plus de dix minutes du temps réglementaire, il fallait faire vite. Le jeu avait repris et les français semblaient aborder un tour autre visage, l'un d'eux était venu écraser Lionel Messi en récupérant le ballon et en quelques passes, à nouveau il s'était retrouvé aux pieds de Kylian qui sans réfléchir un instant avait tiré. But. Le jeune homme avait explosé de joie, nous encore plus, ce qu'il venait de réaliser en l'espace de deux minutes était hors du temps. Quand nous nous étions mis à sauter nos épaules étaient enfin légère, complètement. À cet instant on y croyait. On avait eu du mal à se rassoir, tant que Achraf et moi étions restés debout, ça pestait aux alentours, certains ne voyaient peut-être pas le terrain mais l'adrénaline nous empêchait de prendre place sur nos sièges.
-Aller Kylian, avais-je répété pour la centième fois.
Malheureusement l'arbitre avait fini par siffler alors que le ballon traînait près de nos cages. Les prolongations n'étaient plus évitables. Les joueurs s'étaient réunis par équipe, je m'étais tournée vers Hiba, j'avais les yeux remplis de larmes, de peur, de joie, de bonheur, les sentiments étaient mélangés et me rendaient complètement folle. Elle m'avait dit que ça irait, que ce que nous avions fait été complètement fou et que nous méritions le titre et je l'avais cru. Lorsque le match avait repris, les parents de Kylian et Ethan étaient venus à nos côtés, debout, accoudés au rebord comme nous l'étions, sa mère avait dit à ce qui se plaignaient de ne pas voir de se mettre debout également. Elle répétait que c'était une finale de coupe du monde, que nous n'étions pas au cinéma pour rester sagement assis et j'avais été complètement d'accord avec elle. Une vingtaine de minute plus tard et voilà qu'on se prenait un nouveau coup de poignard, but, Messi. Mon cœur saignait, nous étions resté concentré, complètement focus sur le terrain, l'espoir nous animait toujours, nous étions remonté alors pourquoi est ce qu'on ne pourrait pas gagner ? J'avais retenu mon souffle pendant un temps complètement indéterminé, chaque seconde était semblable à une minute et chaque minute à une heure. Je ne tenais plus sur place, je voulais que ça s'arrête et vite, je voulais voir Kylian avec un sourire aux lèvres, avec une coupe en main, il le méritait tellement. Comme pour concrétiser ma pensée l'arbitre avait sifflé à nouveau, faute dans la surface, penalty pour la France. Comme la première fois Kylian s'était placé derrière le ballon, complètement concentré il ne regardait que le gardien face à lui, faisant abstraction du monde, du bruit, de tout ce qui pourrait le déconcentrer. Sa poitrine s'était levée subitement, comme s'il avait respiré un bon coup puis il s'était lancé. But. 3-3. Cette fois les larmes roulaient sur mes joues, je n'arrivais pas à y croire, nous étions si proche de l'objectif ultime.
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Kylian
FanfictionSi la star montante du football avait toujours été discret concernant sa vie privée c'est que celle-ci n'avait jamais été bien remplie, et ce jusqu'à sa rencontre avec une jeune femme au train de vie si diffèrent du sien mais pourtant si semblable a...