Kylian

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J'étais sortie du véhicule un peu hésitante, nous étions face à un restaurant qui me semblait bien trop chic pour moi dans un quartier bien trop chic pour moi. J'avais regardé la devanture pendant un instant et en voyant Kylian à mes côtés j'avais attrapé son bras pour me donner le courage d'avancer. J'aurais pu jurer que tous les regards s'étaient tournés vers nous lorsque nous étions entrés, mon esprit me jouait peut être des tours mais ça m'avait mis davantage mal à l'aise que de m'imaginer être le centre de l'attention. Kylian s'était chargé d'indiquer que nous avions réservé et nous avions été menés à une table où nous avions pris place dans un silence de plomb qui n'était qu'interrompu par un brouhaha de fond incessant. Le jeune homme avait attrapé ma main après que nous ayons indiqué quelles boissons nous voulions au serveur, s'il était resté soft j'avais préféré opter pour un cocktail pour me délier la langue et faire disparaître cette étrange timidité dont je faisais preuve jusqu'à maintenant.

-Ça te plaît ? m'avait-il demandé inquiet.

-C'est magnifique.

Son sourire semblait être le signe que les doutes qui l'animaient avaient disparus. J'avais tourné la tête pour jeter un coup d'œil à la décoration splendide du restaurant en me demandant si j'y avais ma place. Les doigts de Kylian avaient lâchés les miens, je l'avais regardé attraper son téléphone et le plus naturellement du monde il l'avait posté à hauteur de mon visage de l'autre côté de la table.

-Qu'est ce que tu fais ?

-J'immortalise cette image, m'avait-il dit, tu es sublime et ce lieu te va à ravir. Ça te fera un souvenir de ton premier rencard.

J'avais souris sans même m'en rendre compte et il en avait profité pour capturer l'instant fièrement, il avait analysé le cliché et avait remis son téléphone sur la table la seconde suivante. Ce simple petit geste était d'une banalité sans nom et c'est ce qui me faisait tant d'effet. Le jeune homme avait détourné le regard un instant en soupirant avant de prendre la parole d'un ton que je ne lui connaissais pas, assez hésitant, presque apeuré :

-Je ne suis pas sûr de pouvoir être un petit-ami parfait, je n'ai jamais été un modèle mais je veux que tu saches que je ferais toujours tout ce que je pourrais pour faire de toi la femme la plus heureuse du monde Kaya, malgré mes défauts.

J'avais croisé mes jambes sous la nappe en jetant un regard attendri au métis qui semblait plus sérieux que d'habitude dans son costume sur mesure qui lui donnait un air très élégant pour l'occasion.

-On n'aura pas le droit à une relation comme celles qui te font rêver, on ne sera jamais un couple banal, on ne pourra jamais marcher tranquillement tous les deux dans la rue ou espérer aller au musée sans être dérangé, on ne pourra pas vivre secrètement cette idylle, les gens s'en mêleront, ils trouveront toujours quelque chose à dire, tu seras épiée mais même si je sais que ça sera dur et fatiguant je prend le risque parce qu'être dans tes bras le soir est une récompense suffisante pour subir tout cela et j'espère que c'est réciproque, que je saurais t'apporter la calme et la stabilité qui te sera nécessaire pour ne pas craquer face à tout cela.

Il avait été interrompu par l'arrivée du serveur qui avait posé nos verres sur la table en prenant soin de ne pas froisser la nappe blanche qui l'a recouvrait, nous l'avions remercié avant de retourner dans notre petite bulle.

-Je n'ai jamais vraiment cru à l'idée qu'on avait une âme sœur tu sais Kylian, que quelqu'un sur cette terre nous attend, qu'on est fait pour être ensemble et que cet amour si unique n'existera qu'avec cet individu bien précis. J'ai toujours trouvé ça idiot qu'on nous dise qu'on ne pouvait tomber amoureux qu'une seule fois mais je sais que ce que je vis avec toi c'est unique, je sais que ça ne se représentera jamais à moi, c'est une chance d'avoir pu te trouver parce que je sais ce que ça fait d'être avec son âme sœur, son seul amour d'une vie entière et j'aurais été si malheureuse de passer à côté de ça. Tu es comme mon chez moi, moi qui aime tant la monotonie, les habitudes, avec toi peu importe où je suis tout va bien, tu es mon habitude et je t'en suis vraiment reconnaissante.